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E.
V i " B A T . En terme de vénerie, mener les chiens
à Y ébat, c’eft les promener.
EGHASSE , f. f. C e t oifean eft à-peu-près de
la grofleur du vaneau $ fes jambes , de couleur
rou g e , ont près d’un pied de hauteur, d’où lui
a été donné le nom d‘ échaffe. Ses pieds font palmés.
L 'échajfe a le deflus du corps noirâtre, mêlé d’un
peu de blanc & de gri^brun , & tout le deflous
blanc depuis la gorge jufqu’ à la queue. Son bec
eft noir & long dé trois pouces relie vit d’infeéles.
C e t oifeau hante les marais Calés , & ne fe rencontre
que très-rare ment.
ECO R CH EU R , f. m. Oifeau de proie du genre
de la pie-grieche , mais plus petit. C ’eft un oifeau^
de pafl"age ; il arrive au printems , fait fon nid
fur des arbres ou dans des builfons | & quitte
nos climats vers le mois de feptembre. Il fe nourrit
d infeéies j il fait aufli la chafle aux petits
oifeaux.
ECUMFR. Un oifeau, en terme de fauconnerie ,
écume fa proie quand il palfe fur elle fans s’arrêter..
C e terme s’entend encore d’un oifaeu qui court
fur le gibier que lancent les chiens.
É CU R E U IL , f. m. C ’e ft, ditBuffon, un joli
petit animal, qui n’eft qu’à demi-fauvage, &
qui par fa gentillefl'e , par fa docilité , par l’ innocence
même de fes moeurs , mériteront d’ être
épargné ; il n’eft ni carnaflier, ni nuifible , quoiqu’il
failîlfe quelquefois des oifeaux: fa nourriture
ordinaire font des fruits , des amandes , des in-
feétes, du gland, & c . H eft propre, lefte, v if, très- (
alerte , ti ès-éveillé , très-induftrieux : il a les
yeux pleins de feu , la phvfionomie fine, le corps
nerveux , les membres tres-difpos î fa jolie figure
eft rehauflee & parée par une belle queue en forme
de panache , qu’ il relève jufque deflus fa tê te ,
& qu’ il maintient étendue ; c’eft un parafol fous
lequel il fe met à l’ombre.
Il eft, pour ainfi dire , moins quadrupède que
les autres ; il fe tient ordinairement affis, prefque
debout lorfqu’il veut manger, & fe fert de fes
pieds de devant, qui font libres, comme d’une
main , pour porter à fa bouche: dans cette attitude
, le corps eft dans une pofition verticale.
II demeure ordinairement fur la cime des arbres,
parcourt les forêts en fautant de l’ un à l ’autre, y
fait fon nid, cueille les grains, boit la rofée, &
ne defcend à terre que quand les arbres font agités
par la violence des vents.
C e petit' quadrupède eft très-prévoyànt: il ramafle
des noifettes pendant l’é t é , & remplit le tronc
& les fentes d’un vieux arbre qu’il a choifi. Voilà
le grenier auquel il a recours en hiver.
i *On entend les écureuils pendant les belles nuits
d été c r ie r , en courant fur les arbres les uns
après les autres ; ils femblent craindre l’ ardeur
du foleil : ils demeurent pendant ie jour à l ’abri
dans leur domicile, dont ils fortent le foir pour
s’exercer, jouer , faire l’amour , & manger. C ’eft
ordinairement fur l’enfourchure d’ une branche
qu’ils s’établiflfent, ils commencent par tranfpor-
ter des bûchettes qu’ils mêlent, qu’ ils entrelacent,
avec de la moufle î ils la ferrent enfui te , ils la
foulent, & donnent aflfez de capacité & de fo-
lidité à leur ouvrage pour y être à leur aife , &
en sûreté avec leurs petits > il n’y a qu’une ouverture
par ie hau t, jufte, étroite, & qui fuffit
à peine pour palier.
La chair des écureuils eft aflfez bonne à manger.
Le poil de leur queue fert à faire des pinceaux ;
mais leur peau n’eft pas une fort bonne fourrure.
Il y a. dans ’ divers pays différentes efpèces
d’écureuils, dont la couleur du poil fait la principale
variété.
Écureuil volant. C e t animal a les oreilles
petites , arrondies , les yeux grands & noirs : il
porte une mouftache compofée de poils noirs,
longs d'un pouce & demi. Sa queue eft fort longue,
fa tête paroît plus pointue que celle de Y écureuil
vulgaire. Ses pieds de devant & de derrière , fur-
tout ceux -c i, font comme, cachés fous la peau à
voler , qui les recouvre prefque jufqu’ aux pattes.
Les poils de Y écureuil volant font fort drus,
très-doux au toucher , & varient, fuivant les climats,
pour la couleur, qui eft communément d’un
gris obfcur.
a Ce petit quadrupède habite fur les arbres comme
Y écureuil, & lorfqu’ il faute pour palier d’un arbre
a un autre, ou pour traverfer une efpace confi-
derable, fa peau , qui eft lâche &: pliflee fur les
côtés du corps, fe tire en-dehors, fe bande &
s’élargit par la direction contraire des pattes ante»
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rieures qui s’étendent en avant, & de celles de !
derrière qui s’ étendent en arrière dans le mouvement
du faut.
On voit &es écureuils volons en Pologne , en Laponie,
dans la Finlande, en Virginie , dans la
Nouvelle-Efpagne & en Canada, llsfe nourriffent
de fruits , de graines > ils aiment fur-tout les boutons
& les jeunes pouffes du pin & du bouleau. Ces
animaux font peureux & parefleux, & ils deviennent
aifément la proie des martes & des autres
bêtes qui grimpent fur les arbres.
EDOLIO. Oifeau commun au Cap de Bonne-
Efpérance : c’ eft une efpèce de Coucou. Son nom
lui vient de fon cri qui eft l’articulation exaéte du
mot édolio, & qu’ il répète douloureufement, &
fans ceffe dès qu’ il fait beau. Les hottentots vont
à la chafle de cet oifeau, dont ils aiment la chair.
ÉGALÉ. En fauconnerie, un oifeau égalé t eft
un oifeau moucheté.
ÉGALURES. Mouchetures blanches qui font
fur le dos d’ un oifeau 5 on dit : ce faucon a le dos
tout parfemé d'égalures.
E LAN , f. m. C ’eft un animal du genre des cerfs,
granl comme un cheval; il eft cornu, ruminant
& fauvage. On le trouve en Mofcovie, en Prufle,
en Lithuanie, en Pologne, en Suède, en Laponie.
Il a plus de cinq pieds demi depuis le bout du
mufeau jufqu’au commencement de la queue ,
qui n’a que deux pouces de longueur : fa tête
eft fort groffe ; fes yeux font étincelans ; les
lèvres grandes, épaiffes & détachées des gencives î
fes oreilles font larges & longues i fes jambes font
menues, fes pieds noirâtres & fes ongles fendus
comme ceux du boeu f ; fon poil, d’un jaune obfcur,
a jufqu’à trois poucês de longueur.
L'élan du Canada eft connu fous le nom d’ori-
gnac j il a fur la tête un grand bois p lat, que les
fauvages aflurent pefer quelquefois jufqu’à quatre
cents livres : fa chair eft bonne , mais moins délicate
cependant que celle de fa femelle.
U élan ne va point par bonds & par fauts comme
le cerf ; mais fa marche eft une efpèce de trot rapide,
& qui ne le fatigue jamais : les fauvages
prétendent qu’ il peut trotter trois jours & trois
nuits fans fe repofer.
On a vu des cornes Üélan munies de dix-huit à
vingt cornichons fi amples & fi efpacés, que deux
hommes pouvoient s’y afleoir à-la-fois. L'élan met
bas fes cornes tous les ans au mois de février ou de
mars : la démangeaifon qu’ il y fent l’oblige à fe
frotter contre les arbres , afin de s’en débarraflfer ;
fl lui en croît de nouvelles cjui font revêtues d’une
peau molle lanugineufe qui le garantit du froid jufÊ
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qu’à ce qu’elles aient acqais une certaine confif-
tance : au mois d’août fa tête fe trouve armée d’un
nouveau bois.
Chajfe de /’élan.
U élan, plus timide encore que le cerf, fe cache
dans les profondes folitudes des bois les plus épais ;
on le prend avec des baliveaux aflujettis avec de?
cordes, q u i, en faifant l’office de reflort, lorfque
l’animal vient à paffer , le faififlent à la gorge 8c
l’étranglent.
On le tue difficilement au fufil, car il a le poil
fi rude & le cuir fi dur que la balle peut à peine y
pénétrer 5 il a aufli les jambes très-fermes, & jouit
cFune telle vigueur dans fes pieds de devant, que
d’un feul coup il peut tuer un homme & même
cafler un arbre 5 dès que cet animal fe fent bleflfé,
il revient furie chafleur, l’élève fur fes cornes, ou
le foule à fes pieds.
On le chafle à-peu-près comme nous chaflons
le c e r f; c'eft-à-dire, à force d’hommes & de
chiens : on afliire que lorfqu’il eft lancé & pour-
li iiv i, il lui arrive fôuvent de tomber tout-à-coup
fans avoir été blefle : les fauvages én concluent
que Y élan eft fujet à l’éjpilepfîe : le grand nombre
des voyageurs a adopte cette opinion. M. BufFon
croit avec plus de raifon , que la terreur feule
produit cet effet fingulier dans Y élan ; il rejette
aufli le préjugé populaire qui trouve dans la corne
des pieds de ce même animal, un antidote contre
l’épilepfie.
Chajfe de /’élan par les fauvages.
C ’eft à force de confiance & d ’adrefTe que les
fauvages viennent à bout de prendre Y élan : voici
uelle eft leur méthode en hiver ; ils fe fervent
e raquettes pour ne point enfoncer dans la neige;
pour Yél.an , il ne fait pas beaucoup de chemin ,
parce qu’ à chaque pas qu’ il f a i t , fes pieds y pénètrent
profondément. Le chafleur a donc la liberté
de lui lancer fes dards ; l ’animal alors redouble
de courage pour hâter fa fuite, & fes compagnons
fe mettent tous queue à queue en faifant
un grand cercle qui renferme quelquefois deux de
nos lieues : la neige fe trouve bientôt battue, &
le quadrupède n’enfonce plus ; mais celui de devant
fe trouvant fatigué fe met derrière : les fauvages
en embufeade les voient paflfer & les dardent
à leur choix : on les pourfuit toujours, & à chaque
tou r, il y en a un qui périt. Cette chafle , qui fe
fait en Amérique eftexécutée parlelaponaufond
du nord.
ÉLÉPHANT. Véléphant eft le plus grand des
quadrupèdes.
La phyfionomie de Y éléphant paroît ftupide 5 la