
eft ainfi tendu, on prend un détour 8c on Te rend
à trente pas au-denus du lieu où le Merle s’eft
jette j à rapproche du chaffeur.,le gibier felève ,
& fuit le long de la haie, mais il donne dans le filet
qui Te détache , tombe fur lu i , & l ’enveloppe.
S ’il ne fe trouve qu’une haie dans le chemin ; on
y fupplée par le bâton qu'on a apporté. Cette*
chaffe réuîiit principalement dans le tems de
brouillard.
AR VNTELLES , fub. f. pl. C e terme fe d i t ,
en Vénerie , des filandres qui font au pied du
C e r f , & qui ont quelque reffemblance avec les
fils de la toile de l’Araignée.
A R B A LÈ TE , f . f. ( Chaffe ) Efpèce de piège
dont on fe fert pour prendre les Loirs. On y met
un appât de noix sèches à demi caflees , de châtaignes
ou de chandelle ; il faut prendre garde feulement
qu’en plaçant cette machine dans un mur,
il ne fe trouve point de branche d’efpaîier d’où
le Loir puiffe atteindre l ’appât par un autre endroit
que par Xarbalète..
Pour faite une arbalète, ayez une pièce de bois;
'AB CD ( Voy. les pl. de Chajfe3fig. ƒ, 6 & J 3pl. 2.7.)
longue de deux pieds & demi, large de fix pouces,
& ëpaiffe d'un bon demi-pouce.; pratiquez dans
fon épaiffeur une couiilfe, dans laquelle puiffe fe
mouvoir très-librement une pièce de b o is , plus
longue que l’entaille de trois ou quatre pouces.
Fixez une forte verge de houx qui faffe Tare 5
paffez la corde de cet arc par un trou pratiqué
a l ’extrémité de la pièce. Bandez cet arc en repouffant
la pièce,, & en plaçant un petit bâton
qui empêche la pièce de revenir. Voilà Varbalète
tendue. Fixez un fil de fer perpendiculaire au
plan A B CD-, attachez à ce fil de fer une noix,
une pomme, & c . & l’arbalête fera amprcée. Examinez
l’endroit ou le trou par lequel paffent le
Loir j le Rat' , en un mot 3 totis les animaux de
cette efpèce qui ravagent vos fruits. Placez vis-
à-vis de ce trou l'ouverture. L’animal fe préfentant
pour entrer & atteindre l’amorce 3 ne le pourra
fans déplacer le bâton 3 dont, l ’extrémité fera tout
fur le bord inférieur de î’entaille ; mais le bâton
étant déplacé , la pièce que rien n’arrêtera plus ,
fera; repôuffée fubitement par la force de l’arc 3
8c l’animal fera pris par le milieu du corps dans
l ’ouverture. On peut, en donnant à toutes les
parties de ce piège une plus grande fo r c e , le
tendre aux animaux les plus vigoureux.
AR.BENNE. Oifeau de la grandeur & de h
forme d’une Perdrix. On en voit beaucoup fur lés
Alpes- : il a le bec noir & femblable à celui d’une
Poule; il a au-defliis des yeux, en place de fourcil,
une petite caroncule rouge en forme de croiffant.
L e mâle a une bande noire depuis le bec jufqy’aux
oreilles.; Tes pattes ont des plumes jufqu’au bout
des doigts : on lui a donnj le nom de Perdrix
blanche, quoiqu’il reffemble plutôt à une Gelinotte.
ARBRET ou ARBROT , f. m. (Terme d’oi-
feleur ). C ’eft un petit arbre garni de gluaux.
La chaffe de Yarbret eft connue par-tout. C e
n’eft guère qu’au moyen de cette chaffe que nous
nous procurons l’agrément de prendre à la glue des
Chardonnerets, Tarins, Linottes, Bouvreuils, 8c
en général les oifeaux qui ne viennent point à
1a pipée. Bien des oifeleurs en font leur commerce.
Une branche d’arbre , affez rameufe, de la
hauteur de fix pieds , fuffit pour cette chaffe :
on en aiguife le gros bout qu’on fiche en terre ;
tontes lés petites branches en font fouftraites
de la maniéré que je vais l’expliquer , & on
fupplée à leur défaut, en y tendant des gluaux.
On faifoit (autrefois des entaillures aux extrémités
des branches dans lefquelles on fichoit les
gluaux} mais cette méthode, auffi ingrate qu’incommode
, eft reformée, quand on peut fe procurer
des dés.
Les dés fe font de bouts de fureau, longs de
cinq ou fix lignes, dont on n’ôte point la moële.
Quand on élague fon arbret3 il faut ©bferver de
laiffer des petits mentons qui fervent de tenons aux
dés , dans la moële defquels on pofe légèrement
les gluaux; il faut qu’ ils tiennent fi peu, qu’un oifeau
, à peine p ofé, tombe avec le gluau auquel i l
fe trouve pris.
On fe fert aiifïi d’une nouvelle ( efpèce de pau-
mille ou verge de meute. A l’extrémité d’un fil de
fe r , eft attaché un fil qui doit faire: jouer la mouette,
ou l’oifeau qu’on attaché pour en attraper
’autres. La longueur du fil de fer eft d’un pied-:
c’eft à fon extrémité recourbée, qu’eft attachée une
ficelle, avec un noeud coulant qui doit arrêter par
les pattes les moquettes.. Lorfque l’oifeleur voit
tournailler des , oifeaux qui lie veulent pas def-
cendre fur Yarbret 3 il fait jouer la 'moquette ; ce
qui les invite à fe repofer. 8c à donner dans le
piégé*..
Les gluaux qui fervent à tendrè Y arbre t , diffèrent
beaucoup de ceux qui font en ufage.dans la
pipée ; ils ne doivent pas avoir plus de fix ou
fept pouces de long , ni être fi minces, car les
oifeaux s’y prennent bien différemment. Il fer oit
à defirer qu a la pipée les gluaux fuffent invifibles j
au lieu qu’ à la tendue de Yarbret 3 il faut qu’ils
femblent affez forts pour quedès oifeaux s’y pofent
fans crainte. La glue doit être pofée de façon
qu’ on puiffe commodément tendre les gluaux fans
s’engluer les doigts. 11 faut obferver de garnir de
beaucoup plus de glue les fauffais youvYarbret que
pour la pipée ; car les gluaux de la pipée s'attachent
tout de fuite à la plume , les oifeaux pofant rarement
leurs pattes deffus s au lieu cme ceux-ci ne-
s’attachent aux plumes au après que les oifeaux ne
peuvent en débarraffer leurs pattes.
O11 emporte fouvent trois ou quatre cages ,
dans chacune defquelles eft un oifeau de differente
efpèce qui fert d'appellant : on les place a huit ou
dix pas de Yarbret.
Cette chaffe fe fait au printems & en automne.
•Il faut avoir préparé fon harnois avant le loleil
levé. On choifit pour cela des endroits depaflage
ou de communication , comme d’un verger a un
autre, ou bien entre des chenevières.
AR C j ft m. arc é to i t , chez les anciens ,
la feule arme de trait ufitée pour la chaffe , fi .l’on
en excepte les dards ou javelots qui fe lançoient à
la main , & qu'on employoit., en quelques occa-
fions, à la chaffe des grandes bêtes.
Les anciens fâbriquoient leurs arcs avec le bois
d’ i f , taxi torquentur in arcus ( dit Virgile ) î 8c de
tout tems, ce bois a été préféré pour le même
ufage, à caufe de fa roideur 8c de fon elafticité.
A fon défaut, on y employoit le cormier, l’or-
meau , le frêne, l’érable, 8cc. Quant a leur
dimenfion , Homère parle à'arcs qui avoientfeize
largeurs de main de longueur, ce qui revient a
cinq pieds & quelque chofe de plus. Cette dimenfion
a été à-peu-près la même, en général, chez
les modernes ; mais on fent qu’elle a dû varier
jufqu’à un certain point, fuivant la force & la
taille des hommes, 8c le goût particulier de chacun.
C ’eft encore , à-peu-près , celle que 1 on
donne aujourd’hui aux arcs qui fe fabriquent pour
les compagnies du jeu de Y arc qui fe font confer-
vées dans quelques villes du royaume. Cependant,
je crois que cela ne doit s’entendre que des arcs
de guerre, 8c que ceux de chaffe ont toujours été
d’une moindre proportion, fur-tout ceux defti-
nés pour la chaffe au menu gibier.
Le chanvre 8c la (oie étoient la matière la plus
ordinaire dont on fe fervoit pour faire la corde.
Des boyaux de jeune boeu f cordés & affemblés
comme de groffes cordes de harpe , 8c quelquefois
du crin de queue de cheval, ont-été employés
anciennement au même ufage ; mais les meilleures
cordes étoient celles de foie.
A l’égard des flèches, elles fe faifoient de
u n i, 8c le plus fouvent armé de deux crochets,
ainfi qu’on a coutume de repféfenter les flèches.
Il s’en faifoit auffi dont le fer fe terminoit en
fourché, ou plutôt, par une efpèce de croiffant,
fuivant l’ancienne Mai fon Ruftique de Charles
Etienne & Jean Liébaut. Vo ic i ce qu’elle en dit i
« Pour prendre oifea'Ux à Y arc ou l’arbaleftre fut
» maifons , arbres , buttes , faut que l’arbalef-
|| tfiet ait fagettes doubles, forchées en la partie
» de devant, quand il voudra prendre oyes ou
» autres grands oifeaux, par-tout bien aiguës,
33 qui tranchent l’aîle Ou le col qu elles touche-
33 ront ; car la feule 'perçure commune de la fa-
» gette ne Blefferoit pas tant l’oiféau qu il peuft
:33 demeurer là ; mais s’en iroit percé & blefië #
« combien que pofîible il monrroit ailleurs. «
frêne, de cormier, de hêtre, & de bois de bréfil
& quelquefois de bois tendre 8c léger , comme le
peuplier, le tremble, le faule. Il paroitque, chez
les anciens, l’ufage le plus général étoit de les
faire de rofeau ; car Virgile , pour défîgner une
flè ch e , Te fert prefque toujours du mot arundo.
La coch e , c’eft-a-dir.e, l’extrémité qui embraffe
la corde, fe garrwffoit de corne, ou d’o s , 8c l’autre
d’un fer à douille.pointu- 8c acérée quelquefois
Pour faire les arcs 8c les flèches , le bois devait
être affaifonné , c’eft à-dire , trempé dans leau
pendant un certain tems, 8c enfuite paffe au ƒ eu-.
Le vingt-unième article des ftatuts des maîtres
arquebufiers-arctiers-artilliers-arbalétriers de Paris ,
porte : « Que les ouvriers de ce métier feront
as tenus de faire arcs de bon bois d’ i f , ou autre bois
« fuffifant bien affaifonné, & qu’ il foit gardé à ce
33 qu’il ne fe puiffe rompre par faute d’être bien
33 fa it , 8cc. »> Le vingt-deuxième : « Pourront,
33 ceux dudit métier, faire 8c vendre arcs de plu-
>3 fleurs pièces, pourvu qu’elles foient bien affem-
33 blées 8c collées de bonne co lle , & bien 8c fufi-
33 fifamment, 8cc. Et leWente-troifième : «Qu'ils
33 féront tenus de faire flèches de bon bois fec ,
. 33 bien corroyé 8c affaifonné, 8c bien tranfverfé
33 de bonne corn e , bien co llé e s , entaillées de
33 plufieurs pièces, & empennées, 8c de fuffifante
» longueur, c’e ft -à -d ir e , les flèches de deux
33 pieds 8c demi, 8c deux doigts de long, 8cc. »
-ARMER , (terme de Fauconnerie ) . On dit
armer les cures de î’ oifeau , ce qui fignifie mettre
un peu de chair auprès des remèdes qu’on donne
au Faucon , pour les lui faire avaler.
On dit auffi armer l’oifeau ; c’eft lui attacher des
fonnettes au pied.
AROUGHEUN. Animal que Ton trouve en
Virginie-, 8c qui rëffemble au Caftor; mais il v it
fur les arbres comme les Ecureuils..
Les habitans de la Côte-d’Or chaffent cet animal
vorace, dont ils tirent une fourrure fort recherchée
par les Sauvages voifms de la V irginie,
& fort eftimée en Angleterre.
A R R Ê T (terme de C h a ffe ) , défîgne l ’aftion
du chien couchant qui s’arrête quand il voit ou
fent le gibier , 8c qu’il en eft proche : on d i t , le
chien eft à Y arrêt ; & d’un excellent chien, on dit
qu’il arrête ferme poil & plume.