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O i s e a u d e t em p ê t e . Cet eifeau eft de
la eroffeur d'un merle..Son dos eftnoir au rond,
mais le deffus de fes plumes 'eft d’un beau bleu
pourpre chatoyant. Le cou eft un peu verdâtre ,
fa tête entièrement bleue. Ses. ailes font fort lon-
eues à proportion de’ fon corps. Ses jambes lont
fournies & fans plumes..Ses pies n'ont point de
talon. Ses doigïs font palmés. Son bee eft pointu
& un*peu arqué. C e t oifeau habite.la furfaçe de
la mer , & fe nourrit de poiflon. C ’efl un Ligne de
tempête, quand il quitte l’eau , & qu’il s’élevât
& fuit à tire-d’ailes; ou s’il rencontre un yaifleau y
i! s’y arrêtej & s’y attache du côté oppofe au vent.
Ces oifeaux fe' rencontrent dans toutes les .latitudes
des mers., . . * . . . .
O i s e a u v e r t du cap dè Bonne-Efpérance. Cet
eifeau reffemble affez au perroquet. Son plumage
effde la plus grande beauté.-Il vole autour desfibres
où les mouches ont fait des rayons de nnel dont U
eftjtrès avide.
OISELER, v. a . , dreffer un oifeau, Linftrui-
r e , l’ affairer : on oifelle an faucon pour.le rendre 1
bon' chaffeur , on dit iuffi oifeler dans le fens de
chalfer aux oifeaux.
OISELERIEj Metier de prendre , d’élever &
de vendre»deê oifeaux.
OISELEUR. L mi L’oifeleur eft celui qui par
récréation ou par état fait toute efpece de chalie’
aux oifeaux.
t a première & la plus effentielle de toutes les
qualités que doit avoir un oifeleur eft le v o i t de .
fa chaffe avec l’ induftrie , qui conduifent a la reuf-
fite U eft encore important qu un oifeleur ioit
fin v if aftif & prévoyant, & que:«fon imagination
foit toujours prête à venir à Ion ieçours.
On a dit qu’ il falloir qu’un oifeleur fût fin ,
ceft-à-dire, qu'il fût tromper &: furptendre les
oifeaux, foit en les appeUant, foit en les Mur-
nan t j $cç* ............
■ La vivacité n eft gàs' pour un oifeleur une des
qualités les moins effentielles ; elle renferme
f aailité , la foupleffe , & il y a des chafles,
comme la pipée', la chaffe au lirai, & c . qui fe-
roient prefque toujours mfrudtueufes , u le chal-
feur n’étoit doué d une grande vivacité.
Le g o û t, la fineffe & la vivacité ne fuffifent
point à un oifeleur , il faut encore de la prévoyance.*
Par 'exemple, fi un oifeleur, en tendant/
un[huilier en bande trop les haumets , il arrivera .
aué le gibier trouvant de la refiftauce, reculera
pour chercher un paffage ailleurs, ou fautera par j
àeflusi & le chaffeur manquera fa proie; il faut
donc qu’après avoir combiné 1» marche , les
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■ forces , les rufes & l’adreffe du gibier qu on veut
| prendre, avec . la manière d’arranger les pièges
qu’on lui ten d , .orupréÿoye que tien ne dqive
I s oppofer a la reumte.
Si un oifeleur n’ à pas -l’efprit de reffource &
■ d'invention , il -perdra Louvent de belles occa-
fiènsS pour leiqueles on ne peut prefctua de
1 reeleï. Je fuppofe qu’il y; ait dans un étang une
nichée àékaBrans ou de morillons qu'on ne pilliiô
approcher pour les tuer à coups de B ® ,» «
le fëul, moyen foit de leur tendue un hallur, en
entourant lé canton de joncs*, où ils font leur retrait
«#*, "l'es piquets de Vhallierpm ordinairement
un pied Sr.demi de longueur , il faut qu ils forent
- fondement fichés en terré , de maniéré cependant
quelle bas des haumées foit a .fleur d eau j
mais s’ il y a trois ou quatre pieds d eau,.St que
î’ oifeleur ne fâche pas fuppléer.au defaut de »
longueur de Les piquetsydl fera dope obligé d a-
bandonnev horiteufement fou projet ?
* Il remédie'ra facilement, à: cet inconvénient, en
ajoutant à - chaque piquet une haguette. de
longueur ù'égaler la profondeur de i étang,, U
tendra après cela fon hallur, folon-l ar t, Si tout
liant enfoite fon, gibier", foit q u i l le batte au cordeau,
foitqu’ iU e traque, il l’amenera au piege :
il y a une infinité d’ occafions de cette, efpece, où
l’ oifeleur doit mettre à profit fon invention 8£
faire jouet jufqu’au dernier reffort de fon mdultrie
& de.fon imagination.
Quoiqu’on ne confeille point à un °ifele«r d®
s’occuper à faite fes outils, appeaux,
eft cependant bon de favoir les raccomm oder dans
Ifoceafion, & d’en pouvoir apprécier la v aleur,
d’ailleurs il y a beaucoup de.pieges nouveaux, qua
des ouvriers ne peuvept faire,ne les connoiffant
pas ou qu’ ils feroient m a l, fi l’oifeleur n etois
pas en état de-préijder à leur éxecution.
. Des outils que doit avoir un oifeleur.
i». L a fe rp e , elle feçt a la çonftruaion de pref-
que toutes les machinés'de chaffe.; dans les ?«.-
peés on l’emploie à abattre les groffes branches,
à.préparer l’arbre, Sic.
z ° . Üne petite ferpe-à« crochet pour couper
le s petites branches, àigüifer les bouts des ra-
quelles , rejets, volants , Sic. qu’on ajrpuye fur le
genou garhi d’une genouillim. ,
Un canif à deux lames, qui fert à aiguifet
les gluaux’, les marchâtes des rejets , raquettes*
Sic. ■
4.°. Un couteau nouvellement inventé., très-
commode & très-expéditif; fa lame eft,
à fon extrémité s afin qu elle ne bleffe point en
la fermant ; le martche fe fait tout en -fer H où o«
\ l’en garnit folidement, avec des creux
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■ LoiTqu’on veut couper un petit morceau de bois *
<àe la groffeur du petit doigt, ;par exemple., cn [
le met dans un arrêt, puis fermant la lame.,
ja preflant avec force , on le coupé uniment , 1
obfervant de le tourner dans Y arrêt , pour que
]a lame avance toujours de la circonférence au
.centre. Il,eft très-commode pour les tendues; ;des,
raquettes & des rejets , & n eft pas plus coûteux
qu’nn autre, ,
y°. Un couteau de Saint-Claude y ou Eujlacke-
Dubois; tels font fes noms vulgaires; cette ef-
■ pecë de couteau qu’on peut fe procurer avec facilité
, & à peu de frais j eft préférable à toute,
autre dans les tendues dés collets z piquets y l’étoffe
en eft tendre : on peut 3 fans-beaucoup de précaution
3 les affiler fur le tranchant d’une ferpe ;
g rils caftent plus rarement que des couteaux.de
prix; f
6° . On ne peut 3 fans le fecours d’une majfe a
■ vie 3 tendre les filets à alouettes 3 la ridée ^ & en
^général tous les piégés dont un certain nombre ;
de piquets doivent erre folidement fichés en
terre ; fa partie fupérieure r en forme de mafle î
fert. à planter les piquets} & ^inférieure fe termi- ;
nant en pointe, ce qui lui fait mériter le nom
de pic 3 à creufer la terre dans l’oçcafton ; par
exemple, dans la chafle du filet à alouettes 3 l’en-
:droit où fe met le chaffeur eft une fofte creufée
en terre qu’on nomme forme j il faut M'a pic pour
Ja faire.
7 ° . Il faut une broche, avec laquelle on perce ;
les raquettes ou fauterelles, ;le : manche fe nomme;
matrice, il eft conftruit de façon qu’ il y-a une vis 3
.qui fert à maintenir les’ différentes broches qu’on
•y met après êtré rougiës au feu. L’avantage qu’on,
tire dé-là ^ c’eft qu’on ne fe brûle point, & qu’ on
,eft exëmpt d’attendre , puifque pendant qu’ on
fe fert d’une broche 3 les autres font au feu.
De ce s broches, les unes font rondes , les autres
quarrées ; mais les., extrémités- qui doivent
entrer dans la pïàtrice, doivent toujours être égales
entr’elles.
8°. On doit fe procurer un inftrument propre
à perçer les raquettes. On fe fert d’une vrille 3 que
l ’on caffe au-deffus de fa vis : on en affile l ’extrémité,
en forme de petite gouge 3 il faut que fes
côtés foient tranchans. I ly a de l’agrément de fe fer-
vir de cet inftrument ; car quand il eft bien fa it,
l ’on en perce aifément le bois fans le faire éclater,
& le trou eft net fort rond. Cet outil devient
inutile à ceux qui font leurs fauterelles ou raquettes
à trous quarrés.
9°. On fe fert d*un petit ou til, que l’ on nomme.
eifeau ■: l’extrémité eft aiguifée , & les deux
côtés font tranchans, il fert à faire les trous quartés
des raquettesp
f i t AS S PS*
O N C 337
< io ° . Inftrument de nouvelle invention, nommé
quarelet 3 qui fert à tailler la feuille à f rouer $
l ’extrémité eft çreufe , quarrée & coupante > le
trou quelle fait eft net Sc n expofe point lefroueur
à donner de faux tons ; les pipeurs font dans
l’ufage de faire ce trou avec leurs dents ou des
cifeaux , après avoir plié * la feuille en quatre ;
.mais il arrive prefque toujours qu’elle f e . caffe ,
& ne confervant plus l’élafticîté qui-, lui eft nécef-
faire, on s’expofe à donner de faux coups y in-r
convenieht que prévient biffage du quarelct.
n 0, La genouillère eft une calotte de chapeau *
à laquelle on attache deux forts rubans de fil ;
' on lie çette; machine affez fort pour qu’ elle ne
tourne pas : ceux qui n’ont pas l’habitude d’ai-
guifer fur leurs genoux, font exempts de fe fer-
vir de. genouillère. .
n 0. Les pipeurs fe fervent pour enveloppe?
leurs gluaux, d’un large morceau de cuir ou de
toile cirée , ou d’écorce de cérifier qu’ils nomment
carton ; à un des côtés ils attachent une bandelette
de cu ir , ou feulement un fort ruban de
f i l , faifant attention de rouler toujours fur les
gluaux, le côté oppofe à celui ou eft attaché le
ruban.
i j ° . Petite boëte de fer blanc ou de cuivre ;
elle fert à renfermer les inftrumens à piper & à
froüer. ,
OISIL LO N, f. m. , .oifeau d’une très-petite
taille; tel que,le roitelet.
O L IVÀRE Z , oifeau qui a le deffus du corps
olivâtre ; le deffous citron, la tête noire, les pennes
de la queue & des ailes, noirâtres, bordées
de jaune clair. Il eft de la groffeur du tarin, il en
a le plumage & le chant. C e t oifeau eft commun
dans l’Amérique méridionale.
O N C E , quadrupède de notre continent,
qu’ on a confondu avec la panthère & le léopard,
& qu’on a enfuite rangé avec les deux autres dans
la çlaflë des tigres : mais il eft aujourd’hui démontré
que ces trois animaux different du tigre , &
different auffi entr’ eux.
Vonce, dont le nom eft formé du mot corrompu
de lynx, & qui a en effet quelque rapport
avec cet animal, n’a que trois pieds & demi de
long ; mais fa queue eft prefque toujours auffi longue
que le refte de fon corps : Oppien l’appelle
petite panthère.
U once s’apprivoife aifément, Sz fe laiffe dreffer
pour la chaffe ; un cavalier la porte à cheval derrière
lu i, & dès qu’ il apperçoit une gazelle, il la
fait descendre : auffi-tôt elle s’élance avec la rapidité
de l’éclair au col de la gazelle, & l’étran