oifeaux qui-, avant d’être en état de fortir da nid,
ont le bec jaune.
B E L E T T E , f. f. Animal plus petit que la
Fouine, la Marte & le Furet, mais qui leur ref-
femble par la figure du corps, & n’en diffère que
par la longueur & la couleur du poil ; il a ordinairement
fix à fept pouces depuis le bout du
mufeau jufqu’ à l’origine de la queue ; il eft d'une
forme allongée , très-bas des pattes , & femble
fait pour fe gliflfer & s’infinuer dans les plus petites
ouvertures. Ses oreilles, qui font courtes , ont de
fingalier, que la partie poftétieure de la conque eft
double, c’ eft-à-dire, compofée de deux panneaux
qui forment une forte de poche, dont Feutrée
eft ?u bord de la conque. Cet animal a fix dents
incifives à chaque mâchoire, & les doigts onguiculés.
On a eu tort de confondre la Belette qui n’ eft
commune que dans les climats chauds & tempérés,
avec l’Hermine qui ne fe trouve que dans le
nord.
Ces deux animaux ne fe reflèmblent ni par la
taille , ni par le naturel, ni par le tempérament.
Je ne crois pas, quoi qu’en difentquelquesauteurs,
que la Helaie s’ apprivoife en frottant fon mufeau
d'ail. Elle eft fifauvage , quelle ne mange point
dès qu’ onla regarde : on la voit dans une agitation
continuelle, elle cherche toujours à fe cacher ,
& fe heurte avec force contre les barreaux de fa
cage : ainfi on doit avoir foin de la garnir d’étoupe
, fi on veut donferver cet animal. La Belette
ne mange guère que la n u it, & biffera pendant
trois jours la viande fraiche fe corrompre
avant que d'y toucher : celle qui eft en liberté
attend auflila nuit pour chercher fa proie. Quand
elle peut entrer dans un poulaillèr , elle n attaque
pas les coqs ou les vieilles poules , elle choifit les
couffins, les tue par une feule bleffure qu’elle leur
fait à la tê te , & enfuite les emporte tous les uns
après les autres.
La Belette a les mêmes inclinations quelaFouine
& le Patois, habite comme eux les greniers & v
granges, & quoique beaucoup plus p e tite , ne
fait guère moins de ravage dans les baffes-cours ,
où elle détruit quantité de volailles , fur-tout
de jeunes poulets dont elle ne laiffe pas un feul
en v ie , lorfqu elle s’ introduit dans un poulailler.
Elle ne fait pas moins de dégât dans les colombiers,
& mange auifi les oeufs quelle caffe
& fuce. avec beaucoup d'avidité. Elle dépofe
quelquefois les petits dans le fo in , ou la paille;
& pendant qu’elfeles nourrit, elle fait une guerre
cruelle aux Rats & Souris, & avec plus d'avan- j
tage que le C h at, fa petite taille lui permettant
de les fuivre jufques dans leurs trous. C ’eft pendant
l'été qu'on la trouve plus éloignée des
inaifans dont, en lout tems, d ie s'écarte davantage
que la Fouine & le Putois. Elle attaque
les Couleuvres 3 les Rats d’eau , les Taupes 8c les
Mulots. La Belette détruit auffi beaucoup de gibier ;
non-feulement elle prend les Perdrix & Cailles ,
lorfqu*elles couvent* & les dévore avec leurs oeufs,
mais elle mange les Lapereaux, même les vieux
Lapins, 8c attaque quelquefois un vieux Lièvre,
dont, malgré fa petiteffe, elle vient à bout, en lè
faififfant à la gorge, fans quitter prife jufqu’ a c e
qu'elle l'ait étranglé , quoiqu'il fuie 8c l’ entraîne
avec lui.
H y a des Belettes qui deviennenttoutes blanches
en hiver , qu'on a quelquefois mal à propos confondues
avec l’Hermine. L'Hermine, rouffe en été,
devient ordinairement blanche en hiver ; mais elle
a , en tout tems, le bout de,la quelle noir ; au
lieu que la Belette, même celle jqui blanchit en
hiv e r , a , en tout tems, le bout de la queue-jaune.
Elle e ft, d'ailleurs, fenfiblement plus petite, Sc
a la queue beaucoup plus courte que 1 Hermine.
Enfin, une autre marque diftin&ive de l'Hermine,
c eft quelle a le bord des oreilles 8c les extrémités
des pieds, blancs. On appelle l'Hermine ,
Rofelet, lorfqu'elle eft rouffe ou jaunâtre, Hermine,
lorfqu’elle eft blanche. Elle eft rare en
France, 8c beaucoup plus commune dans les pays
du nord.
La Belette marche toujours en filence, 8c
ne crie jamais qu'on ne la frappe : fon cri enroué
& aigu exprime parfaitement le ton de la
colère.
C et animal a l’odeur fi forte qu on ne peut
le garder dans une chambre habitée > quand
on le pouffuit, ou qu’on l’irrite, il infeéte de
loin.
On drejffe des Baffets à aller relancer les Belettes
dans les greniers 8c dans les granges : on les tue à
coups de fufîl ; on leur fait aufïi la chaffe avec des
pièges qu’on leur tend.
On met des oeufs pour appât dans un traquenard,
& on en prend en quantité.
On les chaffe aufli de leur retraite , en y mettant
de la rhue ; d’autres prennent un Chat rôti ,
qu’ ils expofent dans les lieux qu’elles fréquentent $
1 odeur qui s’en exhale , les fait fuir ; d autres ,
enfin, ont une belette en vie , iis lui coupent
la queue 8c les tefticules, 8c la mettent en
liberté. L ’afpeét de cet animal mutilé , fuffit
pour engager fes compagnes à changer de demeure.
BÉLIER, f. m. C e quadrupède à pied fourchu
: eft le mâle de la Brebis. On le nomme agneau,
! dans les premières tems de fa vie , 8c mouton, lorsqu'il
a été coupé.
La Brebis porte auffi les noms d’agneau & de
mouton dans les mêmes circonftances.
Le Bélier a fa tête armée de cornes T ll v ie” “ t!t
fe contourner fur le devant en forme de demi-
cercle re lie s font auffi quelquefois contournées
en fpirale, creufes & ridées. On connott Ilage
du Bélier par ces cornes. Elles croiffent tous les
ans d’un anneau jufqu’à l'extremité de fa vie.
U y a des Béliers qui n’ ont point de carnes. On
en voit beaucoup en Angleterre, ™>SC™X<T
en o n t, paffent pour être plus ardens & plus
propres à féconder les Brebis. C e t animal, né
îefclav e de l’homme, ne pourroit fubfifter fans
fon fecours, & ferait la proie de la voracité
des animaux carnaciers.
C ’eft auffi la feule efpéce qu’on ne trouve point
.dans l’état de fauvage, 8c qui ne fort pas expolee
aux pourfuites du chaffeur.
BELLEMENT. Terme de chaffe que l’on crie
aux chiens, pour les faire chaffer plus fage -
meut.
d’un blanc mêlé de cendré ; les plumes del aîle font
d’un cendré noirâtre ; la queue eft noire, le bec
-noir j les jambes, les pieds 8c leurs membranes font
bruns. On la trouve fur les bords de la mer. Voyet^
C anard.
BÊTES (chaffe ). Les chaffeurs diftribuent les
Bêtes en fauves, en noires, 8c en rouffes ou carna-
cières ; les fauves font les C e r fs , les Daims, les
Chevreuils , avec leurs femelles 8c faons ; les
noires font les Sangliers 8c les Marcaffins. Les
bêtes fauves 8c noires compofentla grande venaifon;
les Bêtes rouffes ou carnacièresfontle Loup, le Renard,
BENARI. Ortolan paffager qu’ on voit en
Languedoc, 8c que les chaffeurs recherchent
comme étant un mets délicat 8c rare.
BENGALI. Nom donné à de petits oifeaux
du genre des Moineaux qui habitent 1 A f ie , 8c
notamment dans le royaume de Bengale. Ces ,
oifeaux font d’une forme charmante , de la
groffeur d’une Linotte. Ils ont le deffus du corps !
d'un joli gris , 8c le refte b leu , 8c au-deffus des
yeux une tache pourjMre. Il y en a qui font piquetés
de petits points blancs fur un plumage
rouge différemment nuancé.
B ERGERONETTE. C e petit oifeau du genre
du Bec-figue, fe nomme encore Hoche-queue , i
Vatemare , Batteleffive , Lavandière. Il y^ erv a i
de trois efpèces; l’ une noire & blanche, l'autre j
jaune, la troifième cendrée. Ces oifeaux fréquentent
les prairies 8c les bords des rivières> ils j
fuivent les troupeaux dans les champs, & fe font !
remarquer par le branlement continuel de leur ;
queue qui eft fourchue 8c plus longue que leur ;
corps. Ils font de la forme la plus élégante. Iis
volent rarement 8c toujours à une petite diftance.
Ils fe nourriffent de vers 8c d’ in'fe&es aquatiques.
Ils fe nichent ordinairement dans les blés. On
les prend aux filets 8c à la glue comme les autres
petits oifeaux.
BERNACHE. Efpèce de Canard, affez commune.
La Bemqcke eft beaucoup plus groffe qu’un
Canard : elle a la partie intérieure de la tête 8c
la gorge blanche 5 entre le bec 8c l’oeil elle a une
bande noirâtre ; le refte de la tête 8c le cou font
noirs ; la poitrine, le ventre 8c les côtés font'
le Blaireau, la Fou in e , le Putois, 8cc.
Il eft permis à tout le monde de les chaffer 8c
tuer.
B Ê TE PUANTE. Animal de h groffeur d’ua
petit Chat 8c fort commun à la Louifiane. C e t animal
n’a point d’armes pour attaquer, ni d’ induftrie
pour fe défendre; mais la nature l’a pourvu
d’une fingulière armedéfenfive : quand le enaffeur,
qui le pourfuit, eft fur le point de l ’atteindre, il
lance fon urine contre lu i, 8c l’odeur de cette liqueur
eft fi fo r te , qu’il eft impoffible d’en approcher
: ce phénomène paroît d’autant plus fingulier ,
que cet animal ne fe nourrit que de graines 8c de
fruits.
Le poil du mâle eft d’ un très-beau noir ; celui
de la femelle eft mêlé de blanc. Il a les oreilles 8c
les pattes d’une .Souris.
BICHE. C ’ eft la femelle du Cerf. Elle eft plus
petite que fon mâle ; elle n'a point de bois ; elle
porte pendant huit mois; elle n'a t^u’un faon qui
la fuit toujours , 8c qu’elle forme a fuir aux cris
des Chiens 8c â l'approche du moindre danger.
f^oye^CEKE.
BICHE qui a fait fon faon. On dit en venerie 9
c'efi une bête qui a. un faon. La Biche porte fon
faon huit ou neuf mois ; 8c fi elle en a deux,
ce qui eft rare, ils naiffent fur la fin d’avril',
ou dans le cours du mois, de mai. Il s'en voit
quelques-unes qui tardent jufqu'à la mi-juin ,
mais ce font de jeunes bêtes , fort tardives.
BICHON , f. m. Nom d'une petite efpèce de
Chien dont le nez eft court, le poil long 8c fort
délié.
B ICQUE TER. Ce mot fe d it, en venerie, des
Chèvres qui font leurs petits.
BIENCHEVILLÉ. Ce terme fe dit d’un C e r f,
d’un Daim , ou d’ un Chevreuil dont la tête eft
garnie de beaucoup d’andouillers.
BIEN JUGER DES ALLURES. C ’eft voir
| quand la ‘bête met les pieds dans une même dif