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fans'chercher à tra-verfer., vient pafler à celui
qui eft à bon vent.
Il eft allez ordinaire d’appercevoir un: lièvre
gîté , pour peu qu’ on ait l’habitude y en marchant., •
de regarder avec attention autour de fo i, lorfquè
l ’ on paffe à peu de diftance de fon gîte : cepen-N
dant 3 il y a tien des chaffeurs qui 3 avec de très-
bons yeux j ne les'apperçoiyenç prefque jamais.
Mais ce qui eft moins ordinaire ., c ’en le talent
qu’ont beaucoup de: braconniers} 8c très-peu de v
chaffeurS, de découvrir ces animaü’x 'i la diftanté-
de fept à huit cents pas 8c d a v a n t a g e . j o u r s
clail-s 8c fereins d’ ufte •telle?|èlé'é'fd%ivè^-Iroftt- le ••
tems propre pour cette chaffe i l'heure eft? depuis1
que le. foleil commence-à paroître jufqùJà deux
heures après fon lever. Alors;i: fen fë promenant
lèlong d unë vafiè plaine de bléd'i î a ; faC e-' tou r n çe
au foleil on peut découvrir üh dièvrè gîté à là
diftance que je 1 viens dè d ite , au moyen d’une'
vapeur produite par la chaleur de fon Corps , <jui
s elève 8c forme un petit nuage aü-deffus du g îte .
Plus le lièvre a couru ,^8c s’éft échauffé, avant d e
fe gîter , plus cette vapeur fe fait remarquer.-On
ne l’apperceyroit point, fi l’on a y o îtle idleil au
dos.
Aucun chaffeur n’ ignore qiie lorfqu’on voit un
lièvre au gîte , il faut bien fe garder , fi-l'on né
veut pas le faire lè vé f‘, d’ aller droit à lui,-mais;
qu’on doit s’eri approcher en le tournant, le
coucher en joue fans s’arrêter.
Chaffe a Vaffûti.
L’ affût, pour ceux qu’ il n’ennuie p o in t, eft un
moyen commode pour tuer des lièvres fans fe fatiguer.
L’ affiît varie 8c fe pratique de différentes;
manières fuivant les lieux ,8c les faifons. Lorfqu’on eft à portée d’une forêt , ou d’un bois de quelque ,
-étenaue, il fait bonfe pofter fur lés bords ,- immédiatement
après foleil couché, 8c y refter jul-
qu’à nuit tombante, pour y attendre les lièvres^
qui fortent du bois à cette heure, pour aller faire
leur nuit dans les champs. X e matin , depuis la
pointe du jour jufcju’ à-foleil levant ,i on peut de
même les attendre a leur rentrée dans le bois , 8c
toujours à bon vent,* ce qui eft effentiel, moins-
qu’on ne foit monté fur un arbre : alors, quoique
le chaffeur foit à mauvais v e n t , lorfqu’il fe trouvé
élevé à quelques pieds de terre, les, émanations
de fon corps paffent au-de fins de 1’ animal qui vient
à lu i, 8c né frappent point fon odorat. 11 faut toujours
fe pofter, de préférence, à portée de quelque ,
ehemin ou fentier traverfant le b o is , & pour le
mieux aux endroits où plufieurs chemins viennent
aboutir , attendu que les lièvres ont coutume de
fuivre les chemins. S’il arrive qu’on en voie quelqu’
un fprtir ou rentrer,à une diftance trop éloi gnée.
pour le t ire r , oh d o it, le,-lendemain, fe
gofter à portée de la route qu’ il .a tenue j car il eft
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•rare qu’ un lievre s’écarte drèçeUe, qu’ i) a une fois
| adoptée: pour for tir Ôcpdur rentrer. •
Pour mieux,réuftir à;-cette-,efpèce d’a ffû t, 8c
connoître' plus; sûrement les paffiges des^lièvrcs,
ion peut le fo ir , à la nuit tombée,, lpnger le bord
idu bois avec un çhien de plaine qu’on tient au trait
comme un limier, 'afin qu’il ne s’emporte pas fur
des voies.,. Lorfqû’ilâén:çontre.qelled’ un lievrq for-
jtant du bois, -| on ia. lui laiffe fuivre quelques pas
jpour.mieuxs’en^ffurer., 8c le lendemain matin,
: on vient l’attendre fur fon paffag,e à la rentrée.
, Dans les plaines., vers le mo,is de mai, lorfque
des^dd.eds commencent à être grands, on choifit
à une pièce de blèd ijolée , 8c l’on fe tapit fur le
bord , !au pied d’un arbre3 ou d’une haie 3 P®ur
-y attendre les/ièvr# le foir 3 iorfqu’ils viennent y
pchercher leur nourriture. - Dans le fort de Le té 3
Ües bleds plus grands leur fervent de retraite, pen-
‘dantde j.buf:, 8çftl$esfortentf, après foleil couché,
jpour ;atler aux avoines., orges , pois , > .puï
îfqnt plus tendre?$ç doqt ils fe .no-urriffênt. Ç eft
:donc àtl’abord des menus grains qu’il faqt.alpifs les
guetter, principalement des avoines 8c pois, dont
ils 'font très-friands, ; $
! Les lièvres.* pendant la nuit , font :pr.efcjuè tou-
jjouvs, en mouvement: » éour^pt;, gambàdahtL 8c. fe
ijouafii éhfemble, :îis' courent encore,.davantage ,
llorfquil fe?rencontre,dansfle canton;quelque hafe
jen_Àaîeurf 0.n peut, par un beau clair de lune,
jfe pc>fter.â>l’affût.dans un carrefour où plufieurs
'chemins fe croifent j 8c avec de la patience,
’même dans les, pays les moins giboyeux ,,il eft rare
q u’il ne. s’^n préfente pas quelqu’un à tirer. Souvent
mêmè > ; au lieu: d’un lièvre ,. un loup, un renard,
viennent fe mettre au boutdufufil.
' En général, l’affût du foir & du. patin n’eft
guère praticable que depuis la mi-avril jufqué vers
la fin de feptembre j attendu que tant que les jours
font courts, 8c les nuits longues , les lièvres ne
fe lèvent du gîte qu à nuit fermée-, 8c y reviennent
avant le jour. D’ailleurs, c’eft une chofe désagréable
8c nuifible ,à .la fanté , que de refter en
place, pour attendre le gibier , expoféà la rigueur
du froid. L’affût au clair des lune peut être bon en
tout tems, mais le métier eft encore plus rude ,
jfedl n’y a que.des; braconniers de profeffion j endurcis
au froid, 8c à toutes les injures de l’air, q u i,
dans les nuits d’hiver, puiffent refter immobiles
au pied d ’un arbre pendant deux ou trois heures.
j Uyi lièvre que riea n’ a effrayé, 8c qui va fans
.défiance, court modérément par fauts 8ç par
bonds : fon allure eft une efpèce de petit galop ,
qu’il nje manque guère\d’interrompre de pems en
rèm.S! PP.ur, s’arrêrèr-, ; S i , . étant à l’affût ypn ^ap"
perçoit venir dç kân > 8c que , pour être plus, fur
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de fon coup, on veuille le tirer arrêté, il faut le 1
tenir en joue , avant qu’ il foit à portée. , 8c lorf-
qu'il s’y trouvé j faire avec la bçùche ce petit
bruit qui fe fait en pinçant les lèvres * 8c retirant -
fon halejne. Il s’arrête, aufil-tpt pour voir d ou
vient le bruit, 8c donne le tems de le tirer j c’eft
ce que les braconniers appellent piper un lièvre.
Chajfe du lièvre au collet.
On prend le lièvre avec un panneau >, filet particulier
dont on ceint un bois. Voyez-en l ’artifice
au mot lapin.
Le principal artifice qu’on emploie à la campagne
pour prendre les lièvres eft l’üfage du co lle t,
efpèce de fijft de corde ou de crin,-tendu dans
des paffages étroits avec un noeud coulant, quelquefois
on le fait avec du fil de laiton.
Pour réuffir dans cette chaffe, on va , avant de
tendre fes collets, fe.promener le long des haies’,
8c obferyer la paffée d’un lièvre, ce qu’on peutf
reconnoître au poil qu'il laiffe en paflant.
Quand on eft certain de ce fa it, on prend du
bled v è rd , du genêt ou du ferpolet, 8c on en.
frotfè fes collets i on s’approche enfuite de la
paffée j on fe place dans le vent , 8c on attache
le piégé à quelque haie;, dè manière que le gibier
ne puiffe paffer fans y nïettre la tête : fi le paffage
n’eft point à la hauteur qu’on defire , on appuie;
le collét fur deux petits piquets un peu fourchus,
& l’artifice réuffra. On peut mettre auffi un autre;
collet au pied dé la haie, 8c fi le lievre, foupçon-
neux, gratte la terre, il fe prendra par le pied. M
Moyen d'éloigner les lièvres & les lapins des arbres.
On a effayé une grande quantité de moyens pour
éloigner des arbres fruitiers 8c autres le gibier
8c fur-tout les lièvres Sc les lapins : on a enduit le
pied de ces arbres avec du lard, de l’aloes, de la
fuie, 8cc., ou bien on les a liés avec de la paille
où de la bruyèrë f niais tous ces moyens ont paru
nuifibles , 8c le remède eft pire que le mal : l’aibrë
s’en reffènt toujours , la circulation de la sève eft
gênée, 8c ce n’eft qu’après un fort long efpace de'
tems que l’écorce reprend fa première vigueur.
Un particulier de S. Bernard , près d’ Edimboùrg,
annonce qu’ il a fait ufage, avec fuccès , de la
fuie qui réfulte des préparations chimiques. Non-
feulement cet ingrédient eft un remède efficace ,
mais il a encore l’avantadeid’étre un excellent fumier.
La fuie commune! eft-trop légère pour demeurer
en place, au lieu que celle-ci èft dure,
lourde' 8C adhérente. Deux ou trois pelletées de
cètte fubftance , mifès au pied de chaque arbre,
dans un vërger y éloignent fi puiffammënt les
liè vw , que pas un n’ofe en approcher, même
Chasses»
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dans la plus rude faifon. L’ odeur de cette fuie eft
extrêmement forte 8c pénétrante} 8c au bout de
deux ans elle exhale encore des émanations affez
fortes.- On peut, au bèfoin., en frotter les troncs
des arbres , fans qu’ il en réfulte aucun inconvénient.
Voyez pi. 9 des Chaffes, tome IX des gravures
des Arts 8cMétiers, 8c l’explication à la fin de
ce dictionnaire.
LIMES on nomme ainfi les. deux greffes dents
inférieures du fanglier : on les appelle auffi dagues
8c déf ènfes.
LIMIER j f. m. e fpèce de chien qui ne porte
point , mais qui fert à quêter le ce r f 8c à le
lancer hors dé fon fort. Il y a des limiers dreffés
pour la chaffe du matin, 8c d’autres pour la chaffe-
du foir., Voye[ le mot C hien. :
LINOT , ou LIN OTE , petit oifeau gros
»commeun moineau, dont la tête èft couverte
d’un plumage,cendré, noir , le dos mélé de noir
8c de çoux, lapoityine blanche. Le haut de la gorge
eft d’un beau rouge 8c le bord des ailes eft roux.
La couleur de fes pieds eft d’un brun obfcur. Sa
nourriture eft de la graine de lin dont lui eft
venu le nom de linpt. C e t oifeau s’ apprivoife
aifément 8c eft fufceptible d’ éducation. On le
nourrit en cage avec du pain , du millet, de la
navette, du mouron, de là graine de lin , du
chenevis. Son chant eft agréable. Son efpèce eft
voifine du férin par ^la facilité de leur mélange.
Lelinot mâle produit des métis féconds.avec la
fémelle du canari. Les.linots vivent en fociété pendant
l ’hiver 8c volent en compagnie très-ferrét.
On les prend comme les autres petits oifeaux avec
des gluaux 8c aux filets.
Il y a des linotes de vignes 8c des linotes de mon-
tagnes.j On préfère les premières pour le chant.
. Elles font leurs nids dans les .folles des vignes ,
■ .dans les buiffons de vignes , 8c dans ceux dû
genêt.'
LIOMEN , ou LUMNE , oifeau aquatique de
|à groffeur d’üne oie , qui fe montre en, été fur
les mers du Nord 8c dans, les ifies Féroé. 11 /oie
tres-difficilernent à caufè de ; la perkeffe de fqs
ailes.-II. fait fon nid au bprd des rivières, 8c ne
difeontinue pas de couver fes oeufs , même
lorfque les eaux croiffept au point découvrit
fon nid.
L IO N , f. m. Le lion eft né fous le ciel brûlant
de l’Afrique 8c des Indes y i l ne_ fçauroit habiter
dans les'régions du Nord , 8: il dégénéré dans
les climats tempérés > il tient fes qualités natu-r
de rôdeur, des centrées pu il ré fi de j c’eft