
fîtes par le bruit des chaudrons & autres inftrti-
mens bruyans, ou par des épouvantails habillés ,
ou par le mouvement rapide des ailes d’une
machine attachée aux arbres;
F R IQ U E T , f. m. Petit oifeau dont le bec
eft court , noirâtre , & un peu gros. Son plumage
eft comme jafpé. Il va par troupes dès la
fin de l’été. Cet oifeau ne fait que s’agiter &
frétiller fur les arbres.,
FROUER. C ’eft contrefaire avec une feuille
de lierre les cris des geais , pies , merles y grives
& de différens oifillons ; ce qui , en excitant
Fanimofîté des oifeaux , les engage d’approcher.
FUITES. ( Vénerie ) Vo ie du ce r f qui va
fuyant.,
FUMEE. ( Vénerie ) On prend des lapins à la
fumée du foufre-
- FUMEES ; font les fientes des bêtes fauves 3
& l’on en remarque dê trois. fortes ; fumées formées
, fumées en troches , & fumées en plateaux.
En avril & mai , les fumées font en plateaux ;
en juin & jufque vers la mi-juillet ,~ elles font
en troches ; & depuis la mi-juillet jufqu’ à la fin
d ’août j elles font formées en noeud.
FUMER les renards. Il y a pîufieurs manières
de fumer les renards ; les uns prennent des mèches
de coton de la groffeur du petit doigt que
l’ on imbibe dans de l’huile de.foufre où P on
jette du verre pilé ; on les roule pendant qu’elles
font chaudes dans Foi-pin en poudre ou arfenic
jaune : on fait une pâte liquide de vinaigre fort &
de poudre à canon 3 dans laquelle on trempe plu-
fieurs fois les-mêches jufqu’à ce qu’elles foient
couvertes de cette dernière compofîtion ; puis
on met tremper pendant vingt - quatre heures
dans de l’urine des morceaux de linge dont on
enveloppe chaque mèche. On bouche tous les
trous au-defTous du vent 3 à l’exception de celui
dans lequel on met la mèche que l ’on allume ,
& dont la fumée fait fortir tout ce qui fe trouve
dans le terrier ; c’eft alors qu’on tue les renards
à coups de fufil 3 ou que l ’on les prend dans
des panneaux ou dans des bourfes que l’on a
mis fur toutes les gueules.
Il y en a qiû bouchent généralement toutes
les gueules , même celle par laquelle, on a mis
les .mèches , & qui reviennent le lendemain
chercher les renards que l’on trouve étouffés à
l ’entrée du terrier.
FU R E T . Petit quadrupède du genre des belettes.
Il a le corps allongé & mince , la tète
étroite s le mufeau pointu. Sa longueur eft d’environ
quatorze pouces. Il a les. yeux vifs &
rouges j le regard ‘ enflammé 5 les mouvemens
très-fouples. Quoique facile à appr'voiler, &
même affez docile 3 il fe livre fouvent à la colère.
Il a une mauvaife odeur en tout tems. Le furet
eft l’ennemi né des lapins. C ’ eft pourquoi on
l’emploie utilement à cette chaffe pour faire
fortir les lapins de leur terrier.
Chaffe des lapins•
Il y a pîufieurs manières; de fureter 3 ou de fe
fervir du furet. Quand on va à la'chaffe du lapin ,
on porte le furet dans un fac de toile affez grand ,
au fond duquel on met de la paille pour que
l’animal puiffe y coucher. On fait d’abord chaffer
pendant une heure un chien baffèt bieninftruit,
pour obliger les lapins à fe terrer.
Si on veut prendre indiftin&ement tous les
lapins3 on enferme le terrier avec des panneaux,
à deux toifes au-moins des gueulés lès plus
éloignées ; on introduit des furets dans le terrier j
on a près de foi un chien fur , attentif & m u e t,
& on attend en fîlence. Les lapins pourfuivis par
les furets fortent 3 & fe précipitent dans le panneau,
dont les mailles les enveloppent. Le chien
les y fu it, les tu e , & revient à fon maître. De
cette manière les lapins abandonnent le terrier
prefqne fans réfiftance -, parce que l’éîoignement
du panneau leur cache le danger. Mais on ne peut
pas s’en fervir dans les garennes, où il eft important
de ménager les hafes.
Alors au lieu d’enfermer tout le terrier avec
des panneaux , on adapte à chacune des gueules
une bourfe faite de file t , dont l’ouverture eft
proportionnée à celle de la gueule. Le lapin pour-
fuivi fe jette dans cette bourfe avec un effort qui
la referme, .& on le prend vivant. Ainfi on a
l’avantage de choifir les mâles pour les tuer , &
on peut laiffer aller les femelles.
Une autre manière de fureter, qui n’a guère
pour objet que le plaifir demande beaucoup
u’adreffe & d’habitude à tirer.Lorfqu’on a introduit
le furet dans, le terrier, on fe place à portée, le
vifage tourné du côté du vent; & on tue à coups
de fufil les lapins qui fortent avec une vîteffe
extrême pour le dérober à la pouçfuite du furet.
De quelque manière qu’on furete, les furets
doivent être einmufelés, affez pour qu’ils ne
ouiffent pas tuer les lapins qu’ils chaffent. Sans
cela ils ioiiiroient d’abord, Screfteroient endornais
dans le terrier. Mais il ne faut pas que la mufeliere
les eêne au point de les occuper. Leur ardeur en
ferait ralentie , & fouvent ils ont befoin d opiniâtreté
pour faire fortir leslapins. Dans un grand
terrier un ou deux furets fe. laifenç inutilement ;
il en faut fouvent f ix , & même, plus, pour
tourmenter les lapins & les forcer. La fatigue rebute
les furets & les endort. Alors on a fouvent
de la peine à les reprendre. Quelques garenmers
enfument le terrier avec de la paille , dw foutre g
de la poudre' & c . pour les ev e ille r , ou les
contraindre à fortir. Mais le plus fût moyen de
reprendre fon fu re t, c'eft de faire au milieu du
terrier, un trou rond , d un pied & demi de
diamètre g & dé deux à trois pieds de profondeur.
Ce trou doit être placé de manière qurl aboutiffe
par pîufieurs pairages aux principales chambres du
terrier. On place au fond un lit de fom , & on fe
retire. Le furet qui eft accoutume a coucher, furie
foin rencontre ce l i t , & on l'y trouve prefque
toujours endormi le lendemain matin.
FUSIL , f. m. Le fufil pour la chaffe, doit
avoir trois pieds & demi de long , fi 1 on chaffe a
cheval, & quatre fi c eft a pied : 1* poudre don
T M s . dans des barils de
On doit proportionner la charge au fufil qu on
iorte, & fe fervir du plomb convenable au gibier
lu'on veut chaffer. On emploie que quefois des
Iragées ; il y en a de trois fortes, celle qui entre
IH ' ,1„ W SM dans un canon de fulil ;
Quand on tire aux oies, on fe fert de la première
: on emploie la fécondé pour les canards,
& la troifième pour les farcelles, les pluviers , les
ramiers, les bilets’, &: tous les oifeaux de moyenne
taille.
Il y a une charge particulière pour les grues,
les ciguës & les outardes : quand on efta ch e v a l,
& qu'on peut approcher le gibier, on fe fert pour
le tirer de la larme mêlée.
Quand on tire aux lièvres , aux lapins & aux
renards, on fe fert de la dragée qui entre.trois a
trois ; pour les bêtes fauves , on charge fon fu/il
de deux balles égales jointes avec un hl darclral
c'eft ce qu'on nomme balle ramee.
Quand on apperçoit le gibier en monceau, on
charge a deux lits; on remarque que quand on
prend le gibier en travers, l'abattis eft toujours
très-médiocre.
On ne bourre pas toujours 1 efufil’» l’ordinaire :
voici la compofîtion qu'on y met quand on tireaux
o ie s , aux ciguës & aux grues : faites fondre du
fiiif & de la cire de- façon qu'il y ait trois quarts
du premier , & un quart de l'autre i trempez en-
fuite dans ce mélange du vieux drap : quand il
fera roide comme de la toile ciiee , vous le
couperez par morceaux , & de tels tapons portent
infiniment plus loin que les bourres ordinaires.
Quand on tire aux canards & à d’autres o ifeaux
plus petits , on met dans le fufil un poids
de poudre égal à celui de quatre dragées de
celles qui entrent trois à trois. On remarque que
lorfqu'ii ne gèle pas , les canards fe lèvent de
beaucoup plus loin que lorfqu’ il fait un froid
v if i ainfi pour y mieux atteindre, on met quinze
■ dragées après la poudre, on bourre, on en ajoute
deux autres, & on bourre encore ; cette précaution
eft inutile quand la faifon eft rigoureufe.
Si on n'a que des dragées qui entrent quatre à
quatre , on en met vingt-quatre au premier li t ,
& environ vingt flir l'autre.
i Si l'on tire aux bifets, on met la même charge
de poudre , & on ajoute fur un lit le poids de
trois balles de larmes : pour ne point fe trom- j per , on fait faire, exprès une mefure de fer
blanc qui tient exactement cette, charge , &
cette mefure fert aufîi quand ou veut tirer aux
. farcelles & aux pluviers.
Pour la grue, l'oie & l’outarde , on met huit
dragées qui entrent deux à deux : ce font deux
balles qu'on fait entrer dans le fu f il, quand ou
chaffe aux groffes bêtes,
On doit remarquer que la poudre eft plus sèche
8e par conféquent a plus de force en été qu’en
hiver : ainfi dans cette première faifon , on rend
la charge un peu moins, gvoflè.
Quand on a tiré , il faut avoir foin de recharger
auffi-tôt, afin d’empêcher le canon du
fufil de. devenir, trop humide, 8e de nuire à
"■ l'activité de la poudre. Un tireur doit toujours
gagner le vent, ne point aller en droiture comte
fon gibier , mais piffér à côté , faire Lmblji.t
d'aller outre , & s en rapprocher en tournoyant,
jufqu'à ce qu'il loit à portée de le tirer à coup
sûr.
I l eft bon d'avoir un fufil à deux coups quand
on chafle aux. mauviettes ou aux vaneaux ; car
dès qu’ on a tué un de ces oifeaux , les autres
s’en approchent & viennent voler autour de la
tête même du chaffeuiv
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