
F U S
Obfirvations,
Il n^r a point de charge moins sûre pour le
l o * Sue ^a chevrotine dont fe fervent quelques
chafleurs , fur-tout pour le chevreuil. C ’eft un
diminutif de la balle , de la grofleur d’un pois
moyen , dont on met fur la poudre iy à 18 ,
tout au plus. On a éprouvé plufieurs fois que
18 chevrotines , à la diftance de 40 à co pas ,
couvroient un efpace de plus de ƒ à 6 pieds
en quarre. S i , a cette diftance J la bête en reçoit
une^ ou deux, c eft tout ce qu’ on peut attendre j
& a moins que le hafard ne les adreffe en quelq
u e endroit mortel, elle ne relie jamais. On
vo it par-la combien il y a peu à compter fur
une pareille charge , lorfqu’on ne tire pas à la
dillance de i r ou 30 pas ; & alors une charge
de plomb a lièvre auroit fuffi. C e n’ell pas tout :
J? chevrotine eft dangereufe pour les chaffeuts,
iur-tout dans les battues où il y a beaucoup de
monde difperfé' çà & là ; comme elle s’écarte
prodigicufement, il arrive qu'à une grande dif-
tance elle va bleffer un chafleur 3 quoique fort
éloigné de la ligne fur laquelle on a tiré.
Beaucoup de chafleurs fe perïuadent que le
tampon , tel qu’ il fo i t , lâche ou à plein dans
àe canon, 8c de quelque matière qu’on le fafle
eft chofe indifférente pour la portée du coup!
Que celui qui fe met fur le plomb” & qui ne
iert qu a le_ contenir, importe peu , à la bonne
heure ; mais il n’en eft pas de même de celui
de la poudre. i°-. Il doit être à plein dans fe
canon, fans cependant y être trop ferré. 2°. D’une
matière molle & maniable, mais aifez confiliante
pour chafler la dragée, & la conduire jufqu'à
une certaine diftance du canon. Si le tampon
.Terre tro p , s ’il eft d’ une matière dure 8c roide,
W M > Par exemple , que du papier trop fort ,
le fufil repouffe , & la dragée s’écarte davantage
; s il ne ferre pas allez | 8c eft d’une ma-
tiere tres-legere , comme laine , coton, feuilles
u r r S ’ * ,n a Pas a^ez de conlïftance pour
de fa for COndlure la draS é e , & le coup perd
a apPr!s 1ne rien h’étoit meilleur
8c plus commode pour faire des rampons .
que le papier brouillard donc on fe fert pour
taire des papillottes. H réunit la fouplefle avec
la confiftance, fe roule & s’arrondit aifément
tous les doigts & fe moule parfaitement dans
ie canon ; 8c l'on a remarqué qu'une pareille
bourre ne tomboit guères qu’à 11 ou iy pas.
Dans les pays où il y a des pommiers, on trouve
aur ces arbres une moufle très - fine d’ un gris
verdâtre | qui eft encore excellente pour bourter
, 8f qui a même l’avantage d'encrafler moins
les canons que le papier , qui contient beaucoup
d huile. L étoupe eft aufli très-bonne pour
cet ufage. On peut encore, au moyen d’un emporte
pièce aflorti au calibre du fu f il, faire des
tampons d'un vieux chapeau , ou avec des
rognures de buffle , de d ux ou trois lignes
d’épaiffeur , qui fe trouvent chez les ceintu-
ronniers.
Cette dernière forte de tampons eft la plus
prompte 8c la plus expéditive. Le linge ne vaut
rien pour bourrer ; très- fouvent le plomb s’y
enveloppe & fait balle. On prétend aufli qu'on
augmente la portée des fu f ils , en bourrant la
poudre avec un tampon de liège.
La poudre ne doit être battue que très-légèrement
; il fuffit d'appuyer deux ou trois fois la
baguette fur le tampon j 8c il ne faut pas comme
font certains chafleurs , la battre à plufieurs re-
prifes, en lâchant la baguette, & la faifant renvoyer
par le tampon. En comprimant trop la
poudre, partie des grains s’écrafe, & I'explofton
en eft moins prompte ; d'ailleurs la dragée en
écarte davantage. Il eft utile, en verfantia poudre
dans le canon , de le tenir, le plus qu’on p eu t,
dans la ligne perpendiculaire, afin qu’elle tombe
plus aifément au fond , & qu’elle n’y forme pas le
iïfflet. Il eft bon même de frapper un peu de la
croffe du fufil contre terre , afin de détacher les
grains de poudre qui s’attachent, en tombant,
aux parois du canon.
On ne doit jamais battre le plomb : après avoir
donné un coup de croffe en terre , comme pour
la poudre , afin qu il fe tafle 8c s’arrange mieux,
on pofe feulement defliis le tampon , qui doit
etré moins fort que celui de la poudre. Bourrer
trop fe plomb , le fait écarter & repoufler 1e
fu ß .
Lorfqu’ on a tiré , on doit recharger aufli-tôt,
pendant que le canon eft échauffé ; pour peu qu’on
attende, il s’y forme une certaine h u ile , qui
retient une partie de la poudre 8c l’empêche de
tomber à fond.
„Quelques chafleurs amorcent avant de charger ;
cela peut être bon , lorfque la lumière eft agran-
j die , 8c que. le canon apeu d’épaiffeur à la culafle,
attendu que , fi onne commence pas par amorcer ,
! ^ f uf i l s amorce de lui-même , ce qui diminue
d’autant la charge. Mais lorfque la lumière eft telle
J qu elle doit etre , je confeillerai toujours de
n amorcer qu après avoir chargé ; parce qu’alors
j on s aflure par deux ou trois grains de poudre
! qui pénètrent dans le bafflnet, que la lumière a
1 jour j linon, lorfque la poudre ne pénètre point,
en frappe fur le canon , 8c on épingle la lumière
pour la faire fortir, Mais , foit qu’on amorce
avant ou après , il eft bon , à chaque cou p , de
paffer l’épinglette dans la lumière ; 8c ce qui
eft encore meilleur, pour fe garantir fur - tout
Je ce qu’on appelle fufée ou long-feu , c’eft d’y.
paffer une plume d’aile de perdrix , dont les
barbes la nétoient, 8c çn emporte l’humidité..
F U S É E , ( vénerie ) ; c ’eft une partie du terrier
des renards.
Fusée ( vermiller en ) , c’ eft lorfque le fanglief
fait une efpèce de fïllon en vermillant.
FUSTER , ( terme de chafle ) , fe dit de l ’oiy
feau qui s’échappe 8c qui évite 1e piège.