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g le î mais’fi par malheur elle manque Ton cou p,
& que fa proie lui échappe* elle demeure hoa»-
teufe & confufe 3 & on eft obligé de la confoler
en la careffant.
La raifon qui fait qu’on fe fert de Y once pour
la chaffe * c’eft que les chiens font très-rares en
Afie * & que ceux qu'on y -tranfporte perdent
bien-tôt leur voix & leur inftintt.
Uonce fe trouve en Barbarie , dans les parties
méridionales de l 'Afie , Sc jufque dans la Chine.
Les negres trouvent fa chair affez bonne.
O N D ATR A : Quadrupède du Canada, connu
fous le nom de rat mufqué : cet animal eft de grandeur
moyenne, entre celle du furmulot & celle
de la marmotte : il a beaucoup de rapport avec
le rat d’èau par la conformation, foit intérieure,
foit extérieure, des parties de fon corps. Sa
J^eue eft longue & plate : Ces mufcles font tellement
capables de contraction, qu’il peut réduire:
fon corps à un fort petit volume, 8ç palier dans
des trous où des animaux de plus petite taille que
lui ne fçauroient pénétrer.
Voniatra a auprès des parties de la génération
des follichles qui contiennent un parfum fous la
forme d’ une humeur laifeufe : ces follicules
éprouvent beaucoup de changemens dans le corps
de l’ animal ; au tems des amours ils font très-gros.
& très-gonflés, & le parfum qu’ ils renferment eft
très-exalté : dans les autres faifons ils fe rident,
feflétriffent, & s’altèrent en entier. Ces follicules
font communs aux deux fexes.
Comme l‘ondatra eft du même pays que le eaf-
tor , qu’ il habite comme lui fur les eaux, & qu’ il
a fon poil, fa couleur & fa figure en p e tit, on en
a fait fouyent le parallèle ; on affure même qu’au
premier coup-d’oeil ôn prendroit un vieil ondatra
pour un caftor d’ un mois. On peut ajouter que
ces animaux fe reffemblent, par le naturel & par
l’ inftinâ : l'ondatra comme Je caftor vit en fociété
pendant l’hiver , fait de petites cabanes où fe
réunifient plufieurs familles, & ce neft point
pour y dormir comme la marmotte; c’eft pour fe
prémunir contre les rigueurs des faifons. Dès que
l’haléine du printems commence à dijfoudre les
neiges, 8c à découvrir les fommets de leur habi
tation, les chafieurs en ouvrent le dôme, les of-
fufquent brufquement de la lumière du jou r, 8c
afiomment ou'prennent tous ceux qui n’ontpas eu
le tems de gagner leurs galeries fouterraines :
ceux qui échappent ainfi à la pourfuite des Canadiens,
quittent leur habitation , errent pendant
’ été deux à deux , vivent d'herbes, 8c exhalent
une odeur plus fuaye que celle de la civette.
Deux motifs engagent les chafieurs à pourfui- S
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vre Y ondatra : fa. peau eft précieufe * & fa chair
bonne à'-manger.
Ce quadrupède ne produit qu’ une fois par an a
& fa portée eft de cinq ou fix petits : fa voix eft
une efpece de gémîffement que les .chafieurs fa-
vent imiter pour le faire tomber dans leurs
• piégés : il court, peu & marche encore plus mal*
mais il nage affez bien , quoiqu'il n’ait pas la rapidité
du caftor. Quoiqu'il foit naturellement farouche
3 en le prenant encore petit on peut l’appri-
voifer : il eft fort joli quand il eft jeune * il joue
innocemment & aufii leftement qu’un petit chat,
il rie mord point, & ©n le nourriroit aifément *
fi fon odeur n etoit pas aufii» incommode.
U ondatra eft avec le defman le feul animal des
climats feptehtrionaux qui donne du parfum.
ONGLE : Nom qu'on donne en fauconnerie à
une maladie des oifeaux : c ’eft une efpece de taie
qui leur vient dans l ’oe i l , & que caufe une bloume
ou un chaperon trop ferré.
ONO URÉ ; Oifeau de marécage qui fe trouve
dans la Guiane. Il a les plumes émaillées de gris
& de blanc- Son bec eft court & pointu. On dit
que dans fon chant il fait toujours entendre ces
quatre notes ut3 mi3fo l3 ut. Les negres vont à ta
chaffe de cet oifeau dont ils aiment la chair.
OR AN-BLEU ; efpece de merle du cap de
Bonne-Efpérance qui a tout le deffous du corps
orangé * & prefque tout le deffus d’ un bleu a deux
teintes* l'une claire & l’autre foncée. Son b e c ,
fes pieds & les pennes de fes ailes font noirs. Les
petites plumes font d’ un gris blanc.
ORANG-OUTANG ; nom que l ’on donne aux
Ifides orientales à Y homme fauvage* ou des bois 3
’ efpece de grand finge* connue aufii fous le nom de
barris; C ’eft la .imal qui fe raproçhe le plus de
l ’homme par la figure. On d:ftingue'-deux efpeç|s
d’oiirang-outàngj ta grande qui eft le barris ou drill
des Anglois * ou le pongo de Guinée* & la petite
efpece qui eft le joeko.
C e genre de finge différé de l'homme par quelques
formes extérieures j mais il a les principales
parties du corps * de la tête * & des membres fi
parfaitément femblables à celle de l’homme qu'on
ne peut les comparer fans admiration , & fans être
étonné die Buffon* que d’une conformation fi
pareille & d’une organifation qui eft absolument
la même * il n'en réfulte pas les mêmes effets. L'orang
outang a ta face plate* nue & bafannée j les
oreilles, les mains* les pies* la poitrine, le ventre
nus > fi a des poils fuir ta tête' qui dsfeendent en
forme de cheveux des deux côtés des tempes ,
£ du poil fur le dos furies lombes*mais en petits
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quantité. Il a ciri^ ou fix piés de hauteur, & marche
toujours droit fur fes piés. Il eft très-fort * &
courageux.
OR AN V E R T , ou merle a ventre orangé du
Sénégal. Un beau vert foncé enrichi de reflets
avec différentes nuances de jaune & d'un orangé
brillant font admirer fon plumage \ fon bec eft
brun & long d’environ un pouce. La grandeur
de l’oifeau eft de huit pouces.
ORGANISTE * petit oifeau qu’on trouve à
S.-Domingue * de la groffeur d’un pinfon. On
dit que dans fon chant il fait entendre fuccefli-
vement les tons de L’oêtave en montant du grave
à l’aigu. Son plumage eft bleu fur 1a tête & fur
le c o u , d’un noir changeant en gros bleu fur le
dos , les ailes & la queue , & d’ un jaune orangé
fur le front bc tout le deffous du corps.
O R TO LAN * f. m. , petit oifeau de paffage
connu par l’excellence de fa chair > il a 1a tête & l e
cou d’ un cendré olivâtre* fa gorge.jaunâtre bordée
de cendré , & une petite tache jaune au-deffusde
l ’oeil j ta poitrine * le ventre & les flancs roux*
le deffus du corps varié de marron brun & de
noirâtre > le bec gros & court comme. celui du
moineau, eft jaunâtre ainfi que les pieds. Son chant
eft ti-ti-ti-ù-tu. Il a dans le palais un tubercule-
offeux, par lequel il eft affez ordinaire de le
caraélérifer > mais cela ne lui eft pas tout-à-fait
particulier , car le bruant l'a comme lui. La femelle
a un peu plus de cendré fur 1a tête & le cou *
& n'a pas de tache jaune au-deffous de l’oeil.
En général, dit Buffon * le .plumage de l’ortolan
eft fujet à beaucoup de variétés.
Les ortolans abondent dans nos provinces méridionales
> ils y arrivent au printemps comme
les hirondelles * & s’en vont vers l’automne. A
leur arrivée * ils font maigres * & ne valent pas
des moineaux : aufii laplupart des chafieurs dédaignent
ils de les tirer. En juillet* août & feptembre,
ils font plus gras *, St valent alors la peine d’ëtre
tirés. Mais il n’y a d’ortolans vraiment gras que
ceux qu’on engraiffe exprès * après les avoir pris
au file t, en les tenant enfermés dans une petite
chambre * où on leur donne du millet qu’ ils aiment
Ïaflionnément | autast qu’ils en veulent manger.
1 ne fautguères que quinze jours pourlesengraif-
fer au point que quelques-uns meurent de trop
de graiffe ; mais ceux-là n’en font pas moins bons
à manger.
Il y a deux faifons pour prendre les ortolans *
le mois d'avril , temps de leur arrivée , & les
mois de juillet* août & feptembre j cequife fait*
en Provence * avec un filet compofé de deux
nappes, & tel que celui dont on fe fert pour
prendre les alouettes au miroir , une demi-do u-
O ü î ï 3 î *
zaine d’appeaux * placés entre les deux nappes *
dans de petites cages légèrement couvertes de
quelques feuillages. On choifît * pour tendre le
filet * une pièce de terre à portée d’une vigne ,
d’ un champ d’orge ou d’avoine * qui font les
endroits oû l’ortolan fe plaît par préférence. II
eft bon que le lieu où l ’on.tend foit éloigné de
cent pas des arbres & des haies. En Guienne,
& particulièrement dans l 'Agénois * on fe fert ,
pour les prendre * de certaines cages en tré-
buchet, appellées dans le pays matoles * que l'on
entoure de quelques appeaux. Ces appeaux fe
gardent d’une année à l’autre dans des volières.
On tue beaucoup d'ortolans dans les baftides
des environs de Marfeille à la chaffe au pofte f o a
de l'a rb re t, & pour cela * on a dix ou douze
appeaux dans aes cages qui s'attachent i des
piquets * ou à des arbriffeaux à deux ou trois pieds
de terre. On joint à ces appeaux deux ou trois
pinçons mâles, dont le.chant attire le beefigue ,
& quantité d’autres petits oifeaux à bec effilé ,
qu'on tue auffi à cette chaffe , qui dure depuis
la fin de juillet jufqu'au mois d’oétobre. L’heure
eft depuis le foleil levé jufqu'à dix ou onze heure»
du matin.
Il y a quantité d'ortolans en Italie , fnr-tout
> en Lombardie & en Tofcane ; & dans l'état de
liberté * ils y engraiflent plus qu'èn France : aufii
y en tue-t-on beaucoup au fufil. Parmi ceux qu'on
y engraiffe * il s'en trouve (dit Olina ) qui pèfent
de trois à quatre onces. On peut juger de-Ià
jufqu’à quel point ils deviennent gras, puifque
l’ortolan maigre & tel qu'il fe prend à fon
arrivée, ne péfe guéres plus d'une once. Lorfqu'en
les envoyé à Rome ou ailleurs * o» les range
dans des boîtes * plumés & foupoudrés de
farine.
Quoique l'ortolan foit un oifeau des pays chauds,
il ÿ en a cependant en Allemagne j & Buffon dis
qu'ils fe (ont établis , depuis un. certain nombre
d'années feulement * dans un canton de ta Lorraine
* fitué entre Diéuze & Mulcey * ou ils font
leur ponte, & féjournent j’ufqu'à l’arrière-fai fon *
temps où ils parterft * pour revenir au printemps.
Ils s'en rencontre quelques-uns * même aux environs
de Paris.
OUANDERON ou OUANDEROU 5 nom
donné aux Singes babouins de Ceylan. Il y en a
de différentes efpeces. Les uns grands comme nos
i épagneuls ont le poil gris * le vifage noir * avec
{une grande barbe blanche qui va d'une oreille à
ÏFautre. C e qui leur donne un air de vieillard
! fauvage. D'autres ont la barbe & le corps d'une
l'couleur ecarlatte pâle *• d'autres font fans barbe ,
i ont le vifage .blanc , & des cheveux qui fe par-
‘ tagent comme ceux de l'homme. Les naturels du
î pays vont à ta chafie de; ces finges dont ils efti*