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fang, ou plutôt par renroidiflfement des mufcles.
Cette observation eft fi jufte , que fi dans l’hiver
on tient ces loirs dans un endroit chaud , ils ne
paroîtront point engourdis & feront toutes les
fonctions animales.
Lorfque les loirs Tentent le froid , ils fe ferrent
& fe mettent en boule pour offrir moiris de fur-,
face à l’air qui les environné , & c’eft dans cet
état qu’on les trouve , foie dans les creux des
arbres , foit dans les ouvertures des murs : où
les prend alors , on les royie fans qu’ils s’étendent,,
il n’y a qu’ une chaleur graduée qui puilfe
les faire fortir de leur engourdiflement j car ils
mourroient fi on les plaçoit tout-à-coup auprès
du feu. Quoique les loirs engourdis paroiflent
privés de l’ufige de tous leurs, fçns , ils fentènt
cependant la douleur lorfqu’elle éft trop vive ; \
une brûlure Suffit pour leur faire faire un mouvement
dè concraàion , 8c leur faire pouffer
un petit cri fourd qu’ ils répètent plufigurs.fois; _/
Comme le froid eft l’unique caufe de l’engour-
diflement du loir , il arrive que' dans les beaux
jours de l’hiver ils fe raniment , ils Sortent de
leurs trous & mapgent les provifions qu’ ils
ont ramaffées durant,l ’automne j mais ils retombent
enfuite dans leur état d'inertie, & ils n e ,
reprennent une nouvelle vie qu’ au printems.
Le loir mange de petits oifeaux qu’il prend
dans leur nid 5 il fe nourrit aufli de noifettes y
de châtaignes & de fruits fauvages : c’eft ordinairement
dans les fentes de rochers & dans les
endroits fecs qu’ on le voit fe gîter. Ces an i- .
maux fauvages s’accouplent fur la fin du p*rin-
tems, font leurs petits en été , croiflent en fort
peu de tems & terminent à fix ans la carrière de
leur vie.
Ces petits quadrupèdes font courageux , ils
défendent leur vie jufqu’à la dernière extrémité ;
ils ne craignent ni la belette ni les petits oifeaux
de proie 5 ils échappent au renard, & ne re-
connoiffent de vrais ennemis , que les chats fauvages
3 les martes & les. hommes,
Les loirs ne font pas extrêmement répandus,
on ne lès trouve point dans les climats trop
froid s, comme la Norwège & la Laponie î ils
vivroienf" peut-être encore moins fous la Zone
Torride , il leur faut un air tempéré & un pays
couvert de bois : aufli il y en a en France, e iv
Efpagne , en Italie , en Allemagne & en^Suiffe ;
ils habitent les collines & îaiffent les hautes
montagnes aux marmottéVr. .y
On mangé 1ë loir en Italie : les anciens Romains
en élevôient en quantité. Varron donne la rhà-
itère de faire dés garennes de loirs s & Apicius
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celle d*en faire des ragoûts : cependant cet ufagé
fi.it quelque tems interrompu , & les cénfeurs
défendoient quelquefois à Rome qu’on en fervît
fur les tables , parce que la chair de cet animal
eft de trop difficile digeftion.
Ckàjfe des loirs a l'arbalète.
On prend une douve de tonneau un peu êpailfe
& pointue par le bout , afin de pouvoir la piquer
dans un mur, & on attache au milieu avec trois
clous une baguette de houx ou de coudrier, de
la longueur de deux ou quatre pieds.
A l’extrémité, non-pointue de la douve, on fait
une entaille d’environ deux pouces, & longue
d’un tiers de la d ouve , il doit y avoir une rainure
des deux côtés au-dedans de l’entaille. On
peut ■ aufli clouer une petite bande de bbis plate,
& de la largeur d’ un pouce , pour tenir en état
les deux parties de la douve où l’on a fait l’entaille
& les empêcher de s’écarter.
Après, ces difpofitions , vous prenez un morceau
de doüvè que vous faites entrer jufte dans
les rainures & que vous rendez plus menu , afin
qu’ il coule plus aifément, il doit être plus long
que lés deux branches , au milieu defquelles eft
l’entaillé. _ f '
Aux deux bouts de la baguette d e coudrier j
on attache une corde qui lui fait faird i'arè ;
& cette corde doit encore pafler dans un troi£
étro it, formé au bout du morceau étranger de
douve , dont nous venons de parler, & q u i,
à cette extrémité, eft coupé eh b ia is , afin dé
faciliter le reflort de la machine.
Ces arrangèmens étant faits , vous prenez uri S petit bâton de la grofleur de la moitié du petit
d o ig t, & long de fept à huit pouces, que vous
; attachez par unbout avec une ficelle au milieu
de la douve", & à l’autre bout vous faites line
coché près de laquelle vous attachez un: appât.
Ces pièces ne fuffifent pas .encore à la eonf-
tru&ion de l'arbalète, il faut avoir de -plus un
1 petit bâton gros comme la moitié du petit doigt
& long d’environ deux pouces , que- vous;attachez
âu milieu-dé c é ’ bâton qui fert à réunir les
; deux;parties de la douve, partagées par l’entaille ,
& (la ficelle avec , laquelle \rpus le liez ne doit
avoir que cinq ou fix pouces.
Vous achèverez la fabrique de votre piège en
: fai Tant line grande entaille à votre principale
pièce de bois ,fà environ fix pouces üe l’extrémité
, qui fe terminé en pointe cette, entaille
fert à mettre le- ‘ pied pour -tendre l’arbalête |
enfuitéJ- on tire fortement à foi la petite cou-
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lifle , afin que l’arc foit bien bandé : ort appuie
contre elle le petit bâton attaché à la bande
qui réunit les deux morceaux de dou ve, & on
le coche dans un autre bâton attaché au milieu
de. l’arc. Ainfi , quand le loir vient manger les
fruits auprès defquels ce piège eft dr ef f éi l fait
décocher la marchette & fe trouve pris par le
milieu du corps, fa
Quand on tend cet arbalète,, il faut prendre
garde qu’en la pofant, il ne fe trouve point de
branche fur laquelle l’animal puifîe repofer, &
d’où il puiife atteindre à l’ appât} il faut qu’il ne
puifle fe placer que fur la'machine , fans cela
elle ne fefoit aucun effet. ^
Adtre moyen fort fimplé .pour détruire les loirs qui
endommagent Us pêchers , abricotiers , & géné- ,
râlement toits les arbres fruitiers en efpalier.
Témoin bien fouvent, dit fauteur de c e tte ’
reçette ,^des déggts qu’opère cet animal , j’ ai
mis en ufagé difféfenS; procédés pour les d é - !
truire. Pièg e s , ratières, appâts empoifonnés
on t'é té employés tour-à-tour, fans jamais produire
l’effet defiré. Enfin , je,, viens d’avoir re-1
cours à un moyen cjui m’ a été donné par un
particulier, q u i, lui-même , s’en fert depuis j
plusieurs années^avec le plus grand fuccès.
Il confifte à former, avec des feuilles récentes ?
de fougère , froiflees entre les mains & Séparées ;
de la nervure à laquelle elles font attachées, de
former dis -je, avec ces feuilles,, de petits
paquets de la grofleur de deux oeufs de poule
a - peu - près. Il faut les aflufettir derrière les
fruits., de^manière qu’ils y touchent, fans c e pendant
leur fairè^trop d’ombrage." Les branches
de l’arbre fuffifent fouvent pour les y fixer. Ç ’eft
avec cé feul & unique moyen q u i, comme i’on
v o it , eft fort fimple , g que je fuis parvenu à
écarter les^loirs des rmes efpaliers j & que je
conferve des fruits qui yAes années précédentes,
m’ étoient enlevés par ces animaux gourmands.
LONG. On dit en fauconnerie , voler eh long j
c’eft-à-dire voler en droite lign e , Ce qui arrive ;
lorfque,roifeau a envie de dérober fes fonnettes,
& de s’échapper.
LONGE. Lanière de cuir qui fert à attacher
foifeaù de proie <ur la perche, quand il n’eft pas
affuré. On lui donne aufli les noms de flière &
de longe-cul.
On,dit tirer à la longe , c’eft-à-dire, de la part ■
foifeau ^ voler pour venir, auprès dp celui |
qui le gouverne.
LO N G E R , fe ;d it dés bêtes qui menént la *
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chafife fort loin : la bête longe lé chemin quand
elle va d’aflurance & qu’elle fuit avec rapidité.
LORIOT , f. m. Oifeau de paflàge qui eft de *
la grofleur d ’une grive , dont il a à-peu-près la
conformation. Le nom de loriot lui a été donné
■ parce qu’ il femble prononcer ce mot. Son bec
eft long &.rond , légèrement courbé , très-fendu
& de couleur de rofe. Get oifeau eft d’un beau
jaune fur tout le corps , & a les ailes mi-parties
de noir & de jaune. Il arrive vers le mois de
mai, & difparoît avant le mois de feptembre.
Son chant eft clair & fonore , & fort agréable
à entendre. Tout le monde connoît la conftruc-
tion fingulière de fon nid , mollet au-dedans &
impénétrable au-d^hors , qu’il fufpend avec quelques
brins de crin à la bifurcation d’une branche^
Il eft très - friand, de mèrifes ,• de guignes , de
cerifes, de figues , de p ois } il vit aufli de fea-
rabées , de chenilles , de vermifleaux. C et oifeati
fe tient prefque toujours dans les bois , & il
n’eft pas moins difficile à joindre que le coucou.
Il fe fait fouvent fu ivre, d’ arbre en arbre, pendant
des heures entières, fans permettre qu’ or»
l ’approche d’affez près pour le tirer. On le recherche
, en certains pays, lorfqu’ il eft gras 5
Aldovrande, natüralifte italien , s’étonne du peu
de cas qu’on en fait en France. On dit que les
loriots fe: retirent l’hiver en Afrique , & qu’ ils
y paflent en petites troupes.
Le loriot de ta Chine eft moins gros que le
'nôtre. Il eft d’ un beau jaune.-Ses jambes & fes
pieds font d’ un rouge éclatant. Il a une huppe
fur la tête.
LORIS. Petit -quadrupède de Ceylan, qui eff
- remarquable par f’élégance de fa figure , & la
fingularité de fa conformation j il eft peut-être
de tous les animaux celui qui eft lè plus long ,
relativement à fa grofleur j il a beaucoup de
rapport avec lè makis , par fés mains & fes
pieds , par fon'mufeau & par la qualité de fon
poil j mais il a quelques attributs particuliers
qui le mettent dans une clàflfe particulière : fa
tête eft tout-à-fait ronde , fcn mufeau eft prefque
perpendiculaire , Sr fes oreilles font garnies
intérieurement de trois oreillons en forme de
petites tonques. ,
LO R Y , f. m. Perroquet dont le plumage eft
varié de rouge , de bleu & de vert. C et oifeau
naturel aux Indes , fur-tout à Ceylan , eft docile ,
très-familier ? 8z fufceptible d’ apprendre à parler
& à fifller i mais il eft jaloux & vindicatif envers
les autres oifeaux plus petits & d’une autre
efpèce.
L O U P , f* m. Quadrupède farouche & car-
naffier.