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to u t , à l ’exception du d o s , couvert d ’un manteau
gris & de taches noires aux grandes pennes
de l’aile : on en voit beaucoup en novembre &
décembre , fur les côtes de Picardie & de Normandie
, où on l’appelle gros-miaulard , & bleu-
manteau.
3°. Le goéland brun, qui a le plumage d’un
brun fombre fur le corps entier , à l’exception
du ventre , lequel eft rayé, de brun fur fond
gris , & des grandes peiînes de l ’aile qui font
noires.
4° . Le goéland varié ou grîfard , dont le plumage
eft moucheté de gris fur fond blanc.
Celui - ci eft de la plus grande efpèce , ayant
cinq pieds d'envergure , & le bec de quatre
pouces de long.
5°. Le goéland à manteau gris-brun , appellé
bourg-mefire par les Hollandois. Il eft aufli grand
que le goéland à manteau noir. Il a le dos gris-
brun t ainfi que les pennes de l’aile , dont les
unes font terminées de blanc , les autres de noir,
& tout le refte du plumage eft blanc.
A l’égard des mouettes , M. de Buffon en
ëiftingue lix efpèces ; la mouette blanche , qui
paroît ne point fe trouver fur nos côtes 3 la
mouette tachetée 3 qu’on y voit quelquefois , &
dont il parut de grandes troupes, aux environs
de Sémur en Auxois , au mois de février 1775 ,
qu’on tuoit fort aifément , & dont plufieurs
furent trouvées mortes de faim dans les prairies ,
les champs & au bord des ruilfeaux ; la grande
mouette cendrée , appellée grande - émiaule , fur
les côtes de Picardie, que Salerne dit n'être
pas mauvaife à manger & dont il y a beaucoup
fur la Loire ; la petite émiaule cendrée 3 la mouette
rieufe 3 ainfi nommée de fon cri qui imite un
éclat de rire 3 & la mouette d’hiver 3 ainfi appellée
par les naturaliftes Anglois ; mais que Buffon
loupçonne n’être autre chofe que notre mouette
tachetée.
( Extr. de la chajfe au fujil. )
GOITREUX. Nom donné à plufieurs efpèces
de lézards de l’Amérique.
Le goitreux qui fe trouve au Mexique porte
une efpèce de- fac qui lui prend de la mâchoire
inférieure & lui fert de poche pour y retenir fes
alimens. Il a une forte de peigne , lequel s’étend
fur le cou , fur le dos , & fur une partie de la
queue. Il eft couvert de petites écailles en lo-
fanges, d’un brun clair, nuancé de vert.
L e goitreux de Saint-Iago de Chili 3 a le deffous
de la mâchoire inférieure garni d’un long goitre
creux en-dedans, que l’animal enfle prodigieufe-
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ment lorfqu’il eft irrité.Sa tête & fa mâchoire inférieure
font couvertes de grandes écailles d’un
vert de mer. Ses yeux font grands & vifs ; fes
pieds fe partagent en cinq doigts longs & arme«
d’ongles crochus.
GOLÀNGE ou G O LAN G O ; efpèce de daim
de la baffe Ethiopie. Il reffemble beaucoup au
mouton pour la figure, pour la groffeur & pour
le goût de la chair. Il a des cornes fort pointues j i fa peau eft roufsâtre & tachetée de blanc. Les
| nègres recherchent cet animal comme un excellent
aliment ; mais les habitans de Congo le révèrent
comme un être facré.
GONAM-BOUCH ; oifeau fort commun à Surinam.
C ’eft une efpèce de bruant, qui a cinq
pouces de long 5 il a la taille de l’alouette & le
chant du roflignol.Son plumage eft d’ un gris noir,
avec une nuance de rouge fur la poitrine, les ailes
& la queue. Il fe perche volontiers fur la tige du
maïs , dont il fe nourrit.
GONO LEK, ou mangeur d‘infectes. C e t oifeau
du Sénégal eft de la grandeur de la pie grièche
d’Europe. Il eft remarquable par les couleurs
vives & variées dont il eft peint.
GORFOU. Nom donné à un oifeau feul de fon
genre, de la groffeur de l’oie domeftique. Cet
oifeau fe trouve fur les côtes de la mer méridionale
: il a quatre doigts à chaque pied ; favoir,
trois antérieurs & palmés. Celui de derrière eft
ifo lé , fort élevé & placé dans l’ intérieur du pied.
Le bec eft droit, épais , long de deux pouces &
demi, & rouge. Son plumage eft d’un brun pourpré
fur le dos. Ses ailes font fort courtes; l’ oifeau
les porte étendues & déployées fans pouvoir s’en
fervir pour voler. Le Gorfou ne fait que nager &
plonger.
GORGE ou GOSIER. Petit oifeau que l’on
nomme aufli veron. Il a une tache jaune près des
y eu x , & la poitrine couleur de plomb. Son cou ,
fon dos & fa queue, font bruns3 fon bec eft noir
& fes pieds font roux.
Gorge blanche. Oifeau de paffage qui paroît
en Angleterre au printems. Son bec eft noir en
partie; fon plumage eft prefque tout blanc, fur-tout
a la gorge. Il fréquente les haies & les jardins, il
fe nourrit d’infectes.
Gorge bleue. C et oifeau a la gqrge bleue &
le ventre rouge. Il eft du genre des fauvettes. On
en voit beaucoup dans les champs aux environs
de Strasbourg.
G orge nue. C et oifeau a le deffous de la gorge
& du cou femé de plumes, & Amplement couvert
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d’une peau rouge. Ï1 a les pieds rouges, la queue
épanouie , & un double éperon à chaque pied.
Gorge rouge, ou rouge gorge. Petit oifeau
remarquable par le rouge orangé de fa poitrine.
C ’eft dans le mois de feptembre que cet
oifeau commence à fe montrer dans les villes &
les villages, où fa voix mélodieufe le fait pref-
qu’autant eftimer que le roflignol. Sa taille eft fvelte,
élégante. Son bec eft grêle, délié & noir. Sa langue
eft fourchue ; fa queue a deux pouces & demi de
longueur ; il la tient levée. La Lorraine fur-tout
abonde en ces oifeaux. La chair en eft excellente.
On élève en cage cet oifeau, en lui donnant dé la
pâtée. Quand les petits font élevés , ils mangent
de tout. L’ âge & le pays caufent de grandes variétés
dans ces fortes d’oifeaux ; ils font leur nid
parmi les épines ou dans des creux d’ arbres , avec
de la moufle, de l’herbe fauchée & de menues
broffailles 3 on en prend quelquefois avec des
gluaux.
La gorge rouge fe trouve , non feulement dans
l’ Europe, mais encore à l’ ifle de Cayenne' & dans
la Jamaïque.
GORGE. Sachet fupérieur d’ un oifeau de proie,
on lé nomme ailleurs poche.
Ce mot a donné naiffance à plufieurs përiphra-
fes ufitées en fauconnerie , dont nous allons faire
mention.
Digérer ou enduire la gorge 3 fe dit par rapport
aux alimens que l’oifeau a pris ; ce faucon digère fa
gorge3 c’eft-a-dire, quelagwg^ paflè v ite , & que
ï’oifeau émeutit ou fe décharge le ventre fahs avoir
eu le tems de faire la digeftion. Cette incommodité
mène au mal fubtil. Vo yez l’article fauconnerie.
Donner bonne gorge, repaître généreufement
Ion oifeau ; on dit dans le même fens 3 donner Üèmi-
gorge, donner quart de gorge , & c .
Donner groffe gorge , c’eft préfenter â l ’oifeau
delà viande groflière, & qui n’a pas été trempée
dansl’eau : c’eft lui faire faire une mauvaife chere.
Gorge chaude, c’eft la viande chaude qu’on
donne aux oifeaux de proie , & qu’ on prend du
gibier qu’ils ont attrapé.
Toutes ces périphrafes font néceffaires aux fauconniers
, mais ne le font qu’à eux.
GORGÉE. Les fauconniers donnent bonne gorge*
a l’oifeau, c’eft-à-dire, une bonne portion du
gibier qu'il a pris, fur-tout quand il commence à
voler.
G R À 2.39
GORGER. Les fauconniers d ifen t, un oifeau
eft: gorgé quand il eft repu.
G O U L IN , f. m. Oifeau qui eft le merle de*
Philippines. 11 a le deffus du corps d’un gris clair
argenté ; la queue & les ailes d’une couleur rembrunie.
Ses yeux font environnés d’une peau nue
formant un ovale irrégulier. Ils font féparés par
une ligne déplumés noirâtres. C et oifeau a près
d’un pied de long. Il niche dans des trous d ’arbres,
fur-tout dans les cocotiers. Il vit de fruits.
GOULU DE MER ; efpèce de mouette. Oî-
feau qui fe trouve en grand nombre au Cap de
Bonne-Efpérance. Qn en voit de v e r ts, de gris,
de noirs. Leurs plumes font d’excellens lits.
GOUSSANT. Nom que les fauconniers donnent
â un oifeau trop c o u r t , & peu eftimé pour h
volerie.
' GOUTIERES. Raies creufes qui font le long
des perches , ou du mérain de la tête du c e r f, du
daim & du chevreuil.
G R A N D O U L E , f. f. C ’eft un oifeau des provinces
méridionales , connu principalement fous
ce nom vulgaire qu’on lui donne en -Provence. Il
ne fe tiènt que dans les grandes plaines incultes,
particulièrement dans celle de la C rau , près
d’A rle s, où il s’en trouve plus que par-tout
ailleurs. On en voit encore en affez grand nombre
dans une plaine en friche qui n’eft que fable &
gravier 3 & fort étendue , appellé le plan de
Dio u , à trois lieues nord - eft d’Orange. 11 eft
connu, dans ce canton , fous le nom de taragoule.
Sa groffeur eft celle d’un pigeon bifet. Il a le bec
de la perdrix, mais plus court, & les jambes moins
hautes. Son plumage approche de celui du pluvier
doré. Il ne fe branche point, & niche à
terre ; les nichées habitent enfemble par troupes
féparées. Il n’eft point de paffage 5 mais plus in-
conftant dans fa demeure que la perdrix. On en
trouve, en toute faifon, dans la Crau. Il fe nourrit
de diverfes graines, eft très-fauvage , & fe
laiffe difficilement approcher.
Ces oifeaux ont l’habitude de venir à l’eau ,
foir & matin , pour fe baigner. D'<mrès eette habitude
, les chaffeurs de la C rau, fon t, en été ,
des faignées aux canaux qui traversent cette plaine,
pour former une petite mare , au bord de laquelle
ils les attendent cachés dans une hutte ; mais il
faut être alerte pour les tirer , car ils ne s’arrêtent
guère, & reprennent leur v o l, aufli-tôt qu’ ils ont-
avalé deux ou trois gorgées d’eau. Au plan de
D io u , près d’Orange, onleschaffe différemment.
On fe place, pour les approcher, dans un tombereau
ou charrette, qu'on fait avancer lentement