
Il y a des pays où l’on mange la chair des
ferpens même venimeux -, ce qui engage les ha-
bitans à en faire la chaffe.
Les variétés dans l'efpèce des ferpens proviennent
de la différence de taille de ces ani- j
maux , des climats qu’ ils habitent, de la couleur
de leur robe & de leurs écailles, de leür odeur,
on du mal qu'ils peuvent faire. 11 y en a de
terreftres & d'aquatiques ; les uns vivent dans J
les montagnes , les autres dans les plaines ; !
quelques-uns dans les cavernes : les naturalises font ]
auffi mention de ferpens amphibies ; mais toiis j
ces détails appartiennent à l ’hiftoire naturelle , & ]
font étrangers au plan de ce di&ionnaire.
SERRES. On appelle ainfî les ongles & les
griffes d'un aigle ^ d'un faucon , 6e de tout autre
oifeau de proie.
SERVAL. Quadrupède fauvage & fé ro c e ,
plus gros que le chat fauvage_, &plus petit que
la civette : il relfemble à la panthère par les
copieurs de fon poil. Ses yeux font étincelans,
fa queue courte, & fes ongles longs & crochus.
On le trouve dans les montagnes de l'Inde , &
il fe tient ordinairement fur les arbres, où il
fait fon nid &iprend les oifeaux dont il fe nourrit 5
il faute avec la légéreté du linge d'un arbre à
l'autre : quoiqu'il foit d'un naturel féroce, il fuit
à l'afpeél de l'homme , & ne s'élance fur lui
pour le déchirer que quand il eft irrité.
On n'a jamais pu dompter ou apprivoifer le
fervàl : ni celui qu’on voyoit à la ménagerie de
Verfailles.
SIFFLEUR , oifeau de Saint-Domingue , ainfî
nommé a caufe des, fons aigus & perçans de fa
voix. Il eft de la groffeur d'un pinfon. Le plumage
de cet oifeau eft varié de brun, d'un jaune
•verdâtre & de roux.
SILLER. C'eft en fauconnerie, coudre les
paupières d’ un oifeau de. proie, afin de l'empêcher
de fe débattre. On fe fert pour file r les yeux
d’un oifeau palfager d'une aiguillée de fil.
^ SIMON ( p e t i t ) , joli oifeau qui fe trouve à
n i e de Bourbon. Il a le bec brun , pointu ,
affilé. Son plumage eft varié de couleur d'ar-
doife claire, de g r is , de blanc & de brun.
C e t oifeau s'apprivoife aifément. Il -vit d'herbes
;& de fruits mous.
SINGE. C e t animal a un rapport fingulier avec
l'homme ; fes facultés naturelles font fupérieurés
à celles de tous les quadrupèdes , & il paroît
tirer le plus grand parti de fon inftin£.
Les anciens ont méconnu la race des finges:
la plupart des naturaliftes modernes ont défiguré
ceux qu'ils nous ont fait connoître j enfin
Buffon eft venu , & nous avons eu une hiftoire
exa&e du finge.
Il femble, dit ce célèbre naturallfte , qu’on ne
devroit donner le nom de finge qu'à cet animal
fans queue, dont la face eft applatie 5 dont les
| dents, les^ mains, les doigts & les ongles ref-
: femblent à ceux de l'homme , & qui , comme
lu i| marche debout fur fes deux pieds. D'après
cette définition il n'y auroit de vrais finges , i ° .
que le pithecos | des grecs bu le fimia des latins.
Comme cet animai n'a pas un pied & demi de
haut, les anciens^ ont eu tort d'en faire 'Je rival
de 1 homme. : ce n’ eft tout au plus qu’un pigmée,
qui eft à peine capable de combattre contre les
grues „ tandis que l'homme fçait dompter l'éléphant
& vaincre le lion.
2°. Vourang-cutang 3 animal des parties méridionales
de l'Afrique & des Indes, aufli haut
& aufli robufte que l’homme,' recherchant les
femmes avec autant d’ardeur que fes femelles ,
& oppofant avec fuccès fon induftrie à notre
force,
.. Le gibbon3 animal dés Indes Orientales,
jufqu’id inconnu , dont les bras font d’une longueur
démefurée, & qui eft peut-être un monftre
dans fon efpèee, comme l’eft parmi rions la race
des hommes de l ’île St, Thomas.
I Après les finges fe préfente une autre famille
d animaux qu’on a confondu avec lés premiers ,
& qu’il vaudroit mieux défigner fous lé nom de
babouins. Le babouin eft un animal à queue courte ,
à face alêngée, à mufea'u large & relevé, avec
dés dents canines fort grofiés, & d e s callofités
fur les feffes. Il y en a trois efpèces.
i° . Le babouin oupapion proprement d it, c ’eft
le fimia-pàrcaria d’Ariftote.
2° . Le mandrill^ qui eft d’une taille plus grande
que le babouin.
3°* UQuanderou , dont la taille eft moyenne,
entre le mandrill & le babouin. Entre la race
des-finges & celle çles ; babouins , il exifte une
efpèee intermédiaire, connue fous le nom de
magot : c ’eft le cynocéphale des anciens.
On peut placer dans le rang fuivant les animaux
connus fous le nom de guenons ,• ils ne diffèrènt
de ceux dont nous venons de parler que par la
longueur de leur queue, qui égale l’étendue de
leur corps. Les guenons font en général plus petites.
& moins robuftes que les finies & les
babouins. ,
Les guenons font au nombre de neuf efpèces.
Les macaques 3 lés pat as , les malbrouks , les mangabeys,
la mone , le callitricke , lé moufiac , le
talapoin & le doue. Les anciens ne connoift'oient
que la mone Üc le callitricke.
Comme tout eft gradué & nuancé dans la nature
3 on trouve une efpèee intermédiaire entre
les babouins & les guenons, c’eft celle du maimonz
cet animal eft diftinguépar une queue dégarnie
de poils.
Tels font les animaux de l’ancien continent ,
auxquels on a donné le nom de finges : il y a eu
iquëlques motifs afTez légers de rapporter à ce
genre <ae quadrumanes les fapaj.oux & les fagoins
du nouveau monde, dont les premiers fe fou-
divifent en iîx ou fept familles , & les féconds
renferment dix variétés.
Avec quelqu’enthoufîafme que les pbilofophes
anciens aient parlé du finge 3 on eft obligé maintenant
de convenir qu'il n'eft qu'un pur animal,
portant à l'extérieur une marque de figure humaine
, mais dénué à l'intérieur de la penfée &
de tout ce qui fait l'homme.- S 'il nous reflfemble
?ar le corps , il 11 a aucun rapport avec nous par
ufage qu'il en fait ; fes habitudés rpffemblent
plus aux mouvemens d'un maniaque qu’aux actions
d'un animal tranquille ; on le tient en ef-
clavage , mais on n’en fait pas un animal domef-
tique : tandis que l'homme peut habiter dans tous
les climats , le fingé a de là peine à vivra dans les
contrées tempérees , & il ne peut multiplier que
dans les paj% embrâfés par le foleil.
Au refte, ce qui a été dit des différentes efpèces
de ces animaux dans divers articles de ce dictionnaire
0 nous difpenfe d’entrer ici dans de -plus
longs détails.
Ckajfes divèrfes des finges.
Les nègres & lés fauvagés fe contentent ordinairement
d’attaquer 1 es finges à coups de flèches 5
mais la partie quelquefois n'eft pas égale ; car il eft
tel finge qui a plus de force & d'induftne que dix
nègres.-
Les indiens emploient beaucoup d’adrefté dans ;
■ n?a-fe — ces aldmaux : ils tirent parti de leur :
inftinclimitateur pour les prendre 5 les uns porteur 1
des coupes pleines d'eau ou de miel, s'en frottent
le vifage devant eux 3 y fubftituent adroitement ;
de la glue , puis fê retirent; Les finges alors s'ap- !
prochent des coupes pour imiter les hommes , *
mais-ils s'aveuglent, & fe mettent bientôt dans
1 impoffibilité de fuir.
R E) autres portent des bottes qu'ils mettent &
otent pîuiieurs fois , & ils en laiffent de petites
enduites de glue : quand ils font retirés, les finges
viennent pour les mettre , & ne pouvant les ôter
ils tombent entre les mains des chaffeurs.
Quelquefois on porte des miroirs où l'on Ce
regarde à diverfes reprifeSj & on en laiflè d'autres
où il y a des refforts qui en fe relâchant y ferrent
tout ce qui les touche : le Jir.ge vient prendre ces
miroirs pour contempler fa figure , auilï - tôt il
trouve fes mains engagées & ne peut éviter
l’efclavage.
SIRLI j oifeau du Cap de Bonne-Efpérance ;
il a huit pouces de long ; fon bec eft noir &c
recourbé ; fon plumage eft varié de bruiij de
roux j & d‘un blane lèmé de taches poires.
S1T TE L L E 3 oifeau du- Canada, qui a beaucoup
de 1 apport avec les pies. Sa longueur tota’e
eft de lîx pouçes. Il grimpe fur les troncs des
arbres pour y chercher des infectes dont il lé
nourrit ; il fait un bruit très - fort en frappant
de fon bec . fur les écorces & dans lès fentes
- des bois'creux. 'Son plumage eft varié d'un cendré
bleuâtre , de blanc ‘ de noir , de brun Sc
d'orangé.•
v SIZERIN, oifeau qui a cinq à lîx pouces de
longueur ; il eft du genre du tarin. Il a la poitrine
; & le fommet de -la tête rouges-; deux raies blanches
tranfvèrlales fur les allés; le relie de la
tête 3 1k tout le. de dus du corps brun mc-lé de
de. r'oqx clair ; le bec jaunâtre . la queue d'un
blanc rouffâtre.
SKRABBEN 3 efpèee d'oie fauvage de Dane-
marck,qui fait fon nid à près de dix pieds en
terré. Sa graille fert d'huile'de lampe, & fa
chair fe fale pour être mangée durant l’hiver.
SKUEN , oifeau aquatique de la taille du corbeau
. qu'on trouve dans les îles de Féroë. Quand
on veut prendre fes petits, cet oifeau fond avec
intrépidité’ fur la tête des chaffeurs,;' & les bleffe
fouvent avec fes aîles. te s danois qui connôiffent
fon inftinâ:, mettent fur leur tête un couteau dont
la pointe elfen haut 3 & le skuen furieux vient s'y
percer lui-même de part en par;.
SLEPEZ. Notn que les^rùffes donnent à une
efpèee de fouris fans queue j & qui refîèmble
beaucoup à la taupe. Elle fe loge en terre^ &
fe nourrit de plantes dont elle fait fa provilion
en automne j>our l ’hiver.
SNÀK , quadrupède particulier à h Tartane ;
il eft de la taille aune brebis, & armé.de deux
petites cornes : cet animal fouffre plus patiemment
la faim que le froid 3 & aime pendant l'hiver
Je compagnie des buftiês. <Le kan des tartares fe
donne fouvent le plaifir de la chafle des fnaks 5