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vironner de pièges de auelque efpèce qu'ils
foient. C'eft à cette efpèce d'abreuvoir qu'on
donne le nom de mare-marchat ou marcha.
On prend aux abreuvoirs des oifeaux à la glue ,
aux raquettes ou Sauterelles, aux rejets , aux collets
, ^C.
Les gluaux qui fervent pour h pipée , fervent
aufli pour Vabreuvoir ÿ & un bon pipeur devient
bientôt habile dans ces fortes de tendues. Pour
difpofer fon abreuvoir, de façon qu'on échappe
peu des oifeaux qui viendront' s'y défaltérer j il
fa u t , s'il eft environné de b o is , pratiquer quelques
avenues larges de trois pieds , de façon que
Vabreuvoir en foit le centre } fe ménager des perches
pour faire des plians, dont les plus hauts
n'aient pas plus de cinq pieds & garnir de fort
près tout le tour de l'e a u , avec dés vergettes
ou volans , noms qu’on donne à des bâtons gros
comme le p ou ce , droits, entaillés de façon à,
pouvoir y placer quatre ou cinq gluaux, & pointus
à leur grolfe extrémité , pour qu’on les fiche
en terre obliquement & en tout fens : c'eft
fur ces vergettes qu'on prend tous les petits oife
au x, tandis que les gros fe prennent fur les
plians. On fe conftruit une loge d'où l'on doit
découvrir la plus grande partie de fa tendue ,
ayant foin de la bien couvrir , afin de n'être point
apperçu. Quoiqu'on ait bien difpofé fes plians 3
fes vergettes ou volans 3 on ne lailferoit pas encore
d'échapper beaucoup d'oiféaux, fi on ne
prenoit la précaution de garnir les bords de l’eau
de gluaux que l’on plante en terre , de manière
que les oifeaux qui ont échappé aux plians &
aux volans n'échappent point aux garnitures ; nom
qu'on donne à cette manière de tendre à terre.
Une manière de tendre à t e r r e & d'entourer
de garnitures les mares, exige plus de foin il
eft vrai j mais elle réuflit beaucoup mieux > voici
comment : on a deux ou trois cents aiguillées
de fil de Bretagne , le plus gros & le plus fo r t,
deux onces de bonne glue fuffifent pour en garnir
tout cela j & quand de deux en deux pieds on
a planté un petit piquet de la hauteur de trois
doigts, on y attache les aiguillées de fil , qui
reftent fufpendues a deux doigts de terre , &
l’on eft moralement fur alors de ne pas échapper
un feul oifeau.
On eft exempt de faire des avenues quand
Vabreuvoir ne fe trouve pas environné du taillis
de fort près 5 mais tout le refte s'exécute de
même.
Les grandes chaleurs & la rareté de l'e a u ,
font les deux points principaux qui doivent déterminer
les faifons propres à cette chaffe. Je ne
dis pas pour cela qu'on doive aller impunément
A dans les premières chaleurs de l 'é t é ,
porter Yallaxme & le trouble dans tant de jeunes
A C C
familles innocentes ; & pour le feul plaifir de
fatisfaire fa cupidité , faire cruellement des veufs
& des orphelins. Mais auffi-tôt que l'on s’ap •
perçoit que les dernières nichées font faites, de
que les oifeaux fe difpofent au paffage ( c'eft
ordinairement pendant le mois d’août ) on peut
faire la chalfe à l’abreuvoir, & fe procurer cet
amufement, fans qu'il y ait aucun rifque à courir.
C'eft dans ce temps où l'ori réunit l'agréable à
l'u tile , & où l'on peut procurer aux dames le
plaifir de cette chalfe , pourvu qu’elles foient
tranquilles , & qu elles s’engagent à. garder le
plus profond filence.
On prendroit pendant tout le jour des oifeaux
à Y abreuvoir 3 fi l'an ne craignoit que les gluaux ,
trop long-temps expofés au foleil & à l'air, ve-
1 nant à fe deffecher, ne puiffent fervir^ au foleil
couchant, moment le plus favorable > c'eft pourquoi
on ne tend guère; les abreuvoirs que le matin
au foleil levant, & le foir au foleil couchant.
Ceux qui les tiennent tendus toute la journée,
changent au moins trois fois de gluaux.
Voyei l'explication de la planche 1 1 , à la fia
de ce Dictionnaire.
A C C ID E N T , f. m. terme de Fauconnerie. Les
oifeaux de proie font fujets à plufieurs accidens;
il arriva, quelquefois que les faucons font bleffés
en attaquant le milan o u ïe héron :fi la bleffüre
eft légère, vous la guérirez avec.le remède fuivant :
mettez dans un pot verniffé une pinte de bon
verjus 5 faites-y infufer pendant douze heures
pimprenelle & confoude, de chacune une poignée,
avec deux onces d’aloè's & autant d'encens,
une quantité fuffifante d’origan , & un
peu de maftic : l'infufion étant faite , paffez le
tout par un linge avec expreflion, & gardez ce
remède pour le befoin. On fe fert de cette cola-*
ture pour étuver doucement la bleffüre qui fe
guérit par ce moyen aifément.
Si la bleffüre eft' confîdérable , il faut d'abord
couper la plume pour empêcher qu'elle ne s'jr
attache , & y mettre une tente imbibée de baume
ou d'huile de millepertuis.
Si la bleffüre eft interne, ayant été caufée
par l ’effoit qu'a fait le faucon, en fondant fur fa
proie , il faut prendre un boyau de poule eu
de pigeon , vuider & laver bien ce boyau, puis
mettre dedans de la momie, & faire avaler le-
tout à l’oifeau ; il vomira fur le champ le fang
qui fera caillé dans fon corps , & peu de tems
après il fera guéri.
Si la bleffüre de l’oifeau eft confîdérable , mais
extérieure, & que les nerfs foient offenfés , il
faudra premièrement la bien étuver avec un Uniment
fait avec du vin blanc, dans lequel on aura
y appliquera de la terebenthme.
W !Ê Ë Ê m È m \ f e harde* d é b i t e s , pour donner le change.
donner le coup d’épée au défeutde l'épaule. ou
lui couper le arrêt; on djt , le veneur vient
XaccoJ, le c e r f, ou le ce r f eft accoac.
* r rO U P L E f. f. üen dont on attache les
chiens de chaffe, ou deux à deux , ou quelquefois
trois à trois.
A C CO U R C IR le trait, terme de chaffe, c'eft
le ployer à demi ou tout-à-fait, pour tenir le
. limier.
A C C O U R R E S , r. f. pl. terme de chaffe, on
nomme ainf. des plaines entre. deux bo' s : od
l'on place les dogues & lévriers qui doivent
coiffer l’animal au débucher.
A C C R U E S , f. f- pl- on dit jetter des « -
crues aux filets; c'eft-a-dire, faire des boudes
au lieu de mailles pour accrocher les filets.
A C C U L S , terme de chaffe, fe dit des endroits
les plus reculés des terriers
& des bléreaux ; & aufli des lieux *“ P'l‘s en
foncés, où l’on oblige le gibier de fe renier.
A cculs , font auffi les bouts des forêts &
des grands pays de bois.
A CH A R N E R , v . a â . ( Chaffe bi Fauconnerie
On acharne les chiens en leur donnant le goût
& l'appétit de la chair. On dit acharner 1 oifeau
fur le tiroir, foit au poing avec le tiro ir, ou en
attachant le tiroir au leurre.
A CO L CH I ou A CO L CH ICH I , oifeau fort
commun au Méxique, à la Louifiane, a la V ir ginie
&: à la Caroline. Il eft de la grandeur de
l'étourneau: fa couleur générale eft un noir luttre.
Ses épaules font d'un beau rou ge, qui n eft que
fauve dans fa jeuneffe. L'iris de fes yeux eft blanc,
& fa prunelle noire. C et oifeau fe familiarité aifément
, & fait fon nid fur les arbres les plus
proches des habitations. Il chante & gazouilfe
agréablement, apprend facilement à parler, &
eft très-careffant. On le met volontiers en cage,
où on le nourrit de grain, de pain & de mais.
ACOLQJ ou CAILLE AQUATIQUE, oi-
A F F ?
feau commun au Méxique, eft une efpèce de
courlis & de la grandeur d une caille. Son plumage
eft b run, fon bec & fes pieds font long*
& crochus. C e t oifeau vole fur la furface de*
eau x , & fe nourrit de petits poiffons.
ADOUÉE , adj. ( Fauconnerie ) on^ dit une perdrixadoiiée
, pour une perdrix appariée , accouplée.
A É R E R , f chaffe) fe dit des,oifeaux de proie
qui font leurs aires ou leurs nids fur les rochers.
A F F A IR E , terme de Fauconnerie ; on d it.
c'ed un oifeau de bonne affaire, pour dire , c eft
un oifeau bien dreffé pour le vol , bien dutt a la
volerie.
AFFAISSAGE on A F FA IT A G E , f. m. (terme
de Fauconnerie.) C'eft le foin que 1 on prend de
l'oifeau pour le rendre de bonne affaire , c ett-
à-dire, pour l'apprivoifer,. le dfeïier.
AFFAISSER , ou AF FAITER , V. a. terme
de Fauconnerie. C'eft dreffer des oifeaux de proie
à voler & revenir fur le poing ou au leurre ; c elt
auffi les rendre plus familiers , & les tenir en
famé, en leur ôtant le trop d embonpoint. Qn
dit dans le premier fen s , \affaiffuge efiplus difficile
qu'on ne penfe. r
A F FR IAN D ER , v . aft. (Chaffe.) Affriander
l'oifeau , en Fauconnerie , c'eft le faire revenir fur
le leurre avec du pât de pigeonneaux qu de
poulets.
A F F U T , terme de Chaffe; c 'e ftu n lieu caché
où l'on fe met avec un fufil prêt a tirer , ü
où on attend le foir le gibier a la fortie d un
bois. On d it, il fait bon aller ce foir a l affût.
on va le matin à la rentrée.
Ceux qui vont habituellement à Vaffût doivent
être d'un tempérament robufte pour fupporter
les intempéries de l'a ir , & les fatigues de cette
I chaffe.
On reconnoît un lieu propre à V affût par
les fumées des bêtes fauves , & par l^ r s traces.
Il faut fouvent monter fut un arbre, & la , der
rière le feuillage , prendre patience , & avoir
l'oeil au guet. Il faut fur-tout garder le filence le
p lu s e x a â ; car le gibier eft inquiet & s épouvante
au moindre bruit.
V o ic i quelques fecrets que: l ’on affure propres
pour attirer les lièvres a ? affût.
On tue la femelle d'un lièvre , lorfqu'elle eft
Pn choeur; on lui coupe les parties âe la ge-
en cnaieu , tremper dans 1 huile d afp
ic T lé chaffelr en frotte enfuite^la femelle de