1701. nie re ; & le Gzar commença à rendre les v i -
2,;. Déccmb. £ tes ordinaires à fes amis , comme l'année
précédente.
L e temsfut pluv ieux , jufquesà la fin de l'ann
é e , ce qui rendit les chemins fi mauvais , que
les Marchands.& les autres V oy ag eur s venant
d ’A r ch an g e l , & de plufieurs autres lieux ,
reftérent en chemin cinq ou fix jours dé plus
qu'à l'ordinaire. Il y a vo it long-tems qu’on
n ’avoit vu un hy ver comme celui- là. Mais le
tems .changea tout-à-coup , a l ’entrée de Janv
i e r , avec la nouvelle année : Il s’ éclaircit,'
>1-703. ^ commença à geler ave c violenc e . Le
i.)anv,er. premier jour d e l ’an 1703. fu tcmp lo y é à faire
Feu4’Aiti- les préparatifs néceffaires pour un P e u d ’Ar -
fiC' f fUde*a tifice , fur la prife d eNo t teb ourg . Je n ’en dis
Notte- r ien i c y , parce qu’ il ne différa de c e lu i , dont
bourg. j ’ay fait la defcription., que par les reprefen-;
tâtions &: quelques autres .figures qu’on fit
parortre dans les décorations--, je diray feulement
qu’il fut exeeuté furrle bord de la R iv iè re
de MosKa derrière le .Château , dans un
l ieu n ommé 1 a Prairie R o y a le , dont on porte
le foin dansles Eglifes un c e r ta in jour de l ’année
, fuivant une ancienne coutume.
Le Cza* Le lendemain le Cz a r fe rendit ch e z M.'
Brais Brants , accompagné de zoo. perfonnes, qui
furent régalées , avec Sa Majefté,dans une Sale
baffe, au fon des trompettes ôc des timba-;
;lés. On y fit vo ir entr’autres chofes une épée 1703;
d ’une grandeur prodigieufe , laquelle a v o i t
j . pieds & demy de lo n g , & 3. pouces & demy EPé.e extrade
large dans le fourreau , bien proportion- °r lnaue'
Dee, & qui pefoit plus de 30. livres. Celui à qui
elie appartenoit l ’ayant tirée , à ma pr ie re ,
on trouva qu’elle étoit ferpentée des deux cotez
. La lame en étoit cependant affez le g e re ,
ôt de fe r v ic e , à proportion de la groffeur de
la garde. Lors qu’elle étoit dans le fourreait
la pointe à terre , un homme affez fort avoit
de là peine à la lever d’une main. Nous fûmes
pourtant trois qui la levâmes. Celui qui la por-
toit alors, étoit le fils du dernier Gouverneur
d A f f r a c an , nommé Petrofske, mis à mort par Traitement
les Soldats, qui le précipitèrent du haut de la barbare, &
T /~> c r ■ ■ / . , r 1 r délivrance our. Ce fils 11 etoit qu un enfant lor fquece- merveilleu.
la arriva : ces furieux ne laifférent pas de le fs-
pendre par les pieds, & ne le détachèrent
qu’au bout de deux fois Z4. heures ; ce qui lui
g â ta les p ied s , ôc même lui en fit perdre pref-
que ent ièrement l’ufage. Il ne laiffe pourtant
pas de s’en fervir un.peu , avec des fouliers
commodes , .& unebequillefous les bras.
Vers le fo i r , on v i t paroître celui qui r e - Arr iv éed e
prefentele Patriarche, couvert d’un Manteau’ pr^nte Tê
Pont i f ical ., chantant au fon d’une clochev Patriarche.
C ’eft un fignal pour fe féparer. Le C za r fe retira
aufli-tôr, ave c toute fa fuite , pour ^che-
S Tom. III. y ver