12.5 V o y a g e s
iyoz~. fons , qu’on v en d toutes faites au Marché-;
j. Juin, auifi-bien que des chambres, Sc des appartements
particuliers. Ces maifons font faites de
poutres ou d’arbres joirirs enfemble , que L’on
peut féparer Sc tranfporter où l ’on v e u t , Sc ies
rejoindre en peu de tems. Elles le vendent
de cette maniéré jufques à cent Sc deux cents
Rubels , chaque Rubel v a lant c inq florins de
Hollande-, les chambres à proportion: (a)
O n v o i t j au-delà de la muraille de terre ,
des Fauxbourgs, des Vi l la g e s .8c des Cloîtres ,
dont la V i l le eft en v i ron n é e , 8c dont il y en
a de fort ferrez Sc bien remplis de monde. Il
y en a même qui touchent lamurai lle. La demeure
des Allemands n ’en eft qu’à une demy-
lieuë , Sc on v o i t quantité de Vil lages , au-
delà.
G r a n d nom- Les Eglifes Sc les Monafteres de la V i l le de
bre d’Egli- M o f c o w , du Château Sc des autres parties de
Moimfteres ^ V i l le Sc des Fauxbourgs font en il grand-
nombre , qu’on en compte jufqu’à A79. y
Structure compris les Chapelles. La ftruébure de ces
des Eglifes. £ g j i f es e ft ronde , en forme de p omm e , non
comme
( a ) Tout cela n’eft point
furprçnant dans un pais où
les maifons font prefque
toutes de bois, dont la charpente
fe démonte comme
celie d’une armoire. Nous
venons d’apprendre quelque
chofe de bien plus fin-
gulier d’un Ambafladeur »
qu’a fait apporter de Cam-
bray une très-belle maifon
d? bois.
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 1 1 9
comme le prétendent quelques A u teu r s , pour 170z.
imiter la voûte des C ie u x , mais pour mieux y- }»>«•
faire entendre le chant des Prêtres. Il y en
a d’autres qui s’ imaginent que les Rufîîens
attribuënt aux Cloches une certaine vertu
agréable à D i e u , mais ils fe trompent é g ale ment.
Ils ne font que les co n fa c re r , 8c on les
fonne les grandes Fêtes avant le Service D i v
in .
Les Mona f te re s , qui font à M o f c o w , 8c aui Monafte-
-environs, ont tous des noms différents. Il y res'
en a deux dans le Château, le premier d’Hom-
mes , nommé ZttdojfMonafiir , ou le Monaftere
des Miracles ; c ’eit celui où l ’on inhume les
Czar iennes 8c les Princeffes ; les Czars repo-
fent dans un autre Lieu, dont on parlera dans
la fuite : L ’autre, qui eft un Monaftere de Femmes
, fe nomme IZvofhefinsyi, ou de l ’A fc en -
ilon de Jefus-Chrift. Il y en a auflï de fort riches
hors de l ’enceinte de lamuraille de pierre
, proche de- la V i l le , fçavo ir celui du Sauveur
, de la V i e r g e , dont on raconte plulîeurs
M i r a c le s , opérez par fon interceif lon, fur le
Don ou le Tanais : celui de S. Andronius ; de
S. Chryfoftome;de S. Jean, Sc plnfieurs autres,
jufques au nombre de vingt -deux. Les ruës de
la V i l l e , qui font affez belles 8c allez larges
en quelques endroits, font prefque toutes couvertes
de poutres, ou de Ponts faits de pou-
Tm . III. R t rè s ,