170 3; folemnité de cet te F ê te , comme il m*en avoit
1. jaiiict. prié quelques jours auparavant. On lit de
grandes ré joüi ifance s , au bruit de l ’Ar t i l le r ie
des Remparts , qu’on tira plufieurs fois , 8c
de celle qu’on avoit placée devant le Palaisi
Les Dames étoient dans un autre appartement,
félon la coutume , 8c on traica le lendemain
les Officiers fubalternes , qu’on r en vo y a de
bonne heure.
Le deuxième Juillet , on reçût la nouvelle
que le Gz.ar étoit a rrivé à 15 . njrverfies de Ner -
v a , a v e c fo;n A rm é e , après avoir pris tout ce
qui s’étoit rencontré en chemin.
Le lendemain , j ’allay en chaife , du -côté
d u defert , ave c le fils du Gouverneur , 8c
quelques Officiers , qui avoient un faucom ,
Nous vîmes beaucoup de gibier à zo. wnier-
Jles de la V i l le , mais nous ri’en pûmes approc
h e r , à caufe des eaux, dont le terrain étoit
tout couvert . Je t iray pourtant un canard ,
qui paifa à côté de mo y . C e p e n d a n t , nous
nous diver tîmes à la pêche dans une pet ite
R i v i e r e , où nous prîmes beaucoup de perches
<8c de brochets , que nous fîmes a c commod e r ,
8c que nous mangeâmes. Nous vîmes ce jour-
beaucoup de Tar tares campez , 8c des pâturages
remplis de chevaux appartenant aux
Chevxux habitants d'Af tracan. Il y en a vo it d’aiFez
Tartarts. , , , 1« r • 1
Beaux , dont nous vouLumes nous le rv ir dev
ant
D e C o r n e i l l e l e B r u y n . 5 1 1
vant nos cha ife s , mais ils étoient trop fauva - 1 705.
ges , ayant été à l ’herbe tout l’été , dans de *v W**t-
belles Prair ies , dont ce quart ier-lâ eft rempli.
Tous les chartiers de cet te V i l le ont de beaux
chevaux ; on n y en trouve point de mauvais,
ni de ma ig re s , chofe que je n ’ay jamais vue
ailleurs.
Comme le tems de mon départ approchoit,,
jje demanday 8c obtins autant de place qu’il
m en faudroit dans celle des Barques, qui me
plairoit le mieux. Je choifis la plus grande,,
& la plus propre pour placer commodément
toutes mes hardës. Laplupar t des Arméniens-
fe préparoient auifi^a partir , de même que
quelques Perfans , qui s’en retournoient de
Mo fc ow a Samachj.. Le Fauconnier du Gharn
5 y trouvaauffi avec c in q ou fix faucons, qu’il'
portoit en Perfe.. Il en avoit amené un éléphant
pour Sa M ajefté Cza r ien n e , qu’il avoit
remis entre les mains du Gouverneur d’Aftra-
e an , qui 1 en vo y a a M o f c ow , ious lacondui--
m de quelques Ruffiens 8c d ’un Géorgien;;,
mais il mourut en chemin à Zarit^a. Ce Fauconnier
me v in t prier , au nom du Gouv e r neur
, de lui permettre de fe placer dans ma;
Barque. Je m y rendis pour cela dès le matin ,>
ôc trouvay que les Arméniens l’a vo ient t e l lement
ch a r g é e , qu’il n’y avoir plus de place.-
J/allay m’en plaindre au Gouverneur , & le;
prier«