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1703. fenêtre ÿ qui donne contre le Rocher de îæ
}■ Août. Monta gne . On trouve une autre entrée à côté
de ce lle -cy -, mais qui a fort peu de profondeur
, parce que cet endroit , qui eft à l’Eft,,
eft à l ’extrémité de la Montagne. On paf feà.
g a u ch e , de l ’autre cô té , quieft à l ’O ü e f t , par-
deifous une arcade en forme de porte , mais
fi baffe , qu’on eft obligé de fe courber pour
entrer dans un petit appartement ; duquel on
paffe d ans un autre femblable , par une petite
a l lé e , 8t de-là dans un troifiéme, qui font tous
très-bien voûtez . La muraille fur laquelle fes
voûtes font pofées , a cinq pieds d’épaiffeur â~
I’e n t fé e , & huit en a v an ç an t , 8c les appartements
, ou les voûtes dont je viens deparler
font féparées les unes des autres par de petits
paifages. Il y faifoit fi o b f cu r , que je n ’ofay
pénétrer plus a v a n t , n’étant accompagné que
d ’une feule per fonne , outre que le chemin de
la derniere voûte étoit remply de pierres 8c
de dé combres. Je conclus cependant , qu’ il
falloir que la plus grande partie de ces v o û te r
traverfaffent la Montagne à l’Oüeft &c au
N o rd -O ü e f t , où eft fa longueur. J ’obfer.vay
aufïi, que les pierres des voûtes des paifages,
qui font pla t te s , étpient de la largeur de ces
paf fages, pofées par les deux bouts fur les mu- ,
ra i l le s , & que toutes les pierres y étoient bien
jointes 5c bien cimentées , quoy qu’elles ne
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l e foient pas fi p ro p remen t , que celles des bâtiments
des A nc iens , ôc fur-tout des Romains,
qui ont excellé en cela. On le v o i t , jufques
-dans leurs grands chemins ; 5c fur-tout dans
Æe qui refte de celui de Nap le s , nommé Via
Jppia. L ’Egypte nous fournit un autre exemple
de la délicateffe des Anciens à cet égard,
■dans la feule des Sept Merveilles du Mond e ,
qui fubfifte aujourd’h u y ; c ’eft le chemin intér
ieur par où l ’on monte aux fameufes Pyramides
de ce païs-là , dont j ’ay été le premier
■qui ait fait la defcription , dans la relation
de mon premier v o y a g e , (a) Ces pier res, qui
font d’une groffeur prodigieufe , font fi bien
jo in t e s , qu’on a de la peine à remarquer l’endroi
t où elles le f o n t , outre qu'elles font polies
comme des glaces de miroir ; au lieu que
•cell es de 1’ ouvrage , dont je v iens de parler ,
¡ne le font point du tout.
A u fortir de ces voûtes fouterraines, je me-
furay la largeur de la Montagne par en h a u t ,
5c je trouvay qu’elle avoit environ cinquante
pas à l ’endroit le moins large , 8c 80. au
R r r ij Nord-
| (a) L ’Auteur fe trom p e ,
lors qu’il dit qu'il a été le
premier qui ait fait la defcription
du chemin qui con duit
dans la grande Pyramide
3 puis que long-tems
avant lui , jean Greaves ,
Profefleur en Ailronomie
dans l ’Univerfité d’Oort, &
T h é v en o t, fans parler des
autres , nous en avoient
donné la Relation.
Propreté
des anciens
Romains,
eri joignant
les pierres
des bâtiments.
Celle des
Egyptiens.