170 t.' Le v ingt - troif iéme nous eûmes un tems fa -
2j. Victmi. vorable , & nous traverfâmes,plufieurs.bocca-
ges remplis de fapins de deux f o r t e s d o n t les-
uns pouffent des branches le long de La t ige,;
8c les autres n ’en, ont qu’à la tête . Il y a v o i t
auifi des aunes 8c des bouleaux. A u fortir del
à , nous paffâmes par plufieurs V i l la g e s , §£
entr’ autres à Saskj, qui eil le dernier de la Ju-
r i fd id io n d’Areh an g e l . De - làn ou s nous rendîmes
le 14. Lïïriejhicl^, dans le païs de yvaeg,où
nous prîmes des chevaux frais;, 8c o u il faut
traverfer plufieurs fois la riviere de ce nom.Le
Sclienkers- vingt -cinquiéme.nous arrivâmes à Schenkerske,.
te. Capitale dupais de Vvaegfur la même riviere.
Le ving t - f ix iéme nous paffâmes par un grand-
yillage. n o m m éVirghoWaesje, où.l’on t ient une
fois la femaine un grand Marché. Le zy. ¿L
Saloti.Le v in g t -h u i t ième , après a vo ir paffé par
plufieurs v i l l a g e s , nous traverfâmes la grande
Forêt de K^omenaf y<^aï a bien la.rvVerJfes do.
la r g e , Sc nous arrivâmes à Durvienitjè, fur lït
r iv ie re de ce n om , où nous apprîmes qu’ il n’y
avoir que très-peu de tems que trois Marchands
Ruffiens venant d’Ar chan g e l avoient.
été p il le z par vingt-fix. voleurs de grandehe*
min t qu’un de ces voleurs avoit prisaupr in-
eipal de ces Ma r ch an ds , que je connorffois ,,
une croix d ’a r g e n t , qu’on porte ordinaire-
fuent fiir. l’eilomac en ce païs-là , bien que*
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 59
fes compagnons euffent tâché de l ’en détour- 1701.
mer,- la croix y étant en grande véné rat ion : Dcccnb.
que ce coquin en portoit une lu i-même , qu’il
s’étoit ôtée du col 8c l ’a vo it mife autour de
celui du Ma r ch an d , en lui difant,«o«* fommes
freres maintenant, ayant changé de croix enjémble. C e t te
nouvelle nous donna de l ’inquiétude ; cep
en d an t , après y avoir bien penfé ,nous réfo-
Lûmes de pourfuivre nôtre v o y a g e , fans attendre
la compagnie des M archands qui pourraient
v enir d’A r c h a n g e l , 8c nous mîmes nos
armes en é tat pour nous défendre en casde be-
foin.Nous arrivâmes le v in g t -n euv ième à Ra-
bangq fur la riviere deSoegue, 8c nous nous rendîmes
de-la à y-vologda, à trois heures après- Woio^da.
midy. Nous allâmes defcendre ch e z le fieur
V-voûter E<i>rvouts de fongh , Marchand Hollan-
dois, que j ’avois connu à A reh an g e l , qui nous
re çut fort honnêtement . Lelendemain j ’allay
me promener par la v i l l e , où je vis la grande
Eg l i fe , nommée Sahoor. C ’eHk un beau bât iment Eglife de
de la façon dé l ’A r c h i t e d e I t a l ie n , qui a trà- W o l° g da-
va i l le a celui du Château de Mofcow. Ce t te
Eglife a cinq dômes , que les Ruifiens n omment
GlafUyc.e i l -à -d ire , têtes d'EgliJès, qui font
couverts de fer-blanc , & fur leiquels il' y a
de grandes croix. On compte dans ce t te v i l le
vingt ' 8c une Eglifes bâties de pierres , &
dont la plupart ont auiïi des dômes couverts
H ij de