170-3.
Io. A i ay.
L a .R iv ie re
de Kama.
Xetoetfie.
V o y a g e s
bois. Nous trouvâmes pluiieurs Ilïes au-delà»
qui paroiiToienc comme des Forêts dans la R i v
i è r e , ôc vîmes fur les Montagnes des Fours
à faire de la Chaux , où l ’on t ra v a i l lo i c , .ôc à
gauche des.terres inondées. Le d ix ième , nous
parvînmes â la Riv ie r e de qui tombe
à g au ch e dans le V-volgd, à 60. nj<~uerfhs àc Ca-
fan. Elle eft fort la r g e , ôc vient du Nord-Eft,,
avec un cours il impétueux , qu’il fert feul
à faire aller les .Barques pendant plufieurs
Lieuës. O.n dit que l ’eau en eft brunes mais je
n,e l’ay pas trouvé ainfi -, il eft vray qu’elle eft
fi douce , que celle du V rvolga en devient beaucoup
meilleure. Nous.arrivâmes,, furie midy ,
â la p e t i te V i l le de Tetoetjie ou de Têtus , qui
eft 90- <Tj<-uerjles de C a fa n , fur une haute Mon-,
tagne. Elle eft ceinte d’une muraille de bo is ,
ôc n ’a que de méchantes maifons ôc de p e t i tes
Eglifes. On ne vo i t qu’une par t ie de fes
murai lles , en paflant à côté. Il y a auffi, fur
le bord de la Riv ie re , un pet it V i l la g e , où
nos gens allèrent chercher des provi iions , ôc
de la glace pour rafraîchir nôtre boiifon.Nous
paflames enfuite devant une grande Ille, nommée
Starijo,z 40. umerfies de Têtus, ôc fur le foir
devant plufieurs autres, qui étoient remplies
d’arbres. La Riv ie re a bien une lieuë de large
en cet endroit , ôc de hautes Montagnes à
droice. Comme le v ent étoit violent ôc con traire
,
d e C o r n e i l l e l e B r u y n ; 1 5 7
t t a i r e , r l o u s mouillâmes pendant une partie 1 7 0 3 ?
de la nuit. Le onzième j ’allay à terre , a v e c l I - ^ “l'Inès
Arméniens ôc quelques Ruifiens , chercher
des provifions proche d e là V i l le de Sim- e
bierka .i qui eft â droite fur la Montagne , à 3.
*vrverjles de la R iv ie r e . On dit que c etoit autrefois
une fort grande V i l l e , q u i fu t détruite
par Tamer lan le Grand. Il n y en refte cependant
aucuns v e f t ig e s , â ce que j ay pu apprend
r e , le tems ne m’ayant pas permis d y aller,
i l y en a qui p r é te n d e n t , qu il y a e u d autres
V i l l e s , & quelques Places fortes plus a v a n t ,
dans le pais dont on v o i t encore les ruines ,
mais cela eft fort incertain. On ma i fura c e pendant
, qu’on trouvoit encore , proche de
Zariets , les vef t iges d’un vieux C h â te a u , ôc
quelques reftes de murailles. On affure meme
qu’il y a des V i l le s , fort anciennes ôc fo r t co n -
iidérables , entre Ca fan ôc Aftracan , ôc en-
t r ’autres Achtoeba, fur la Riv ie re d Oejpt, dont Riviere
jé n ’ay cependant rien pu apprendre de cer- dOeffa.
tain. Il eft v ra y que la R iv ie r e d Qefftt, eft con-
nuë , entre Saratofôc Zaritba , de 1 autre cote
du Vvolga , ôc qu’elle tombe dans ce Fleuve v
ôc coule au travers des terres, jufques en 5^-
berie. On fait aufli que la V i l le d’Jcbtoeba etoit
fituée fur cette Riv ie re ; mais il n’en refte pas
les moindres veft iges , toutes les pierres en
ayant été tranfportées pour bât ir Aftracan ,
Tem- K k &