* i . Février.
Chafle des.
Surates»
A c ciden ts à
la challe'»
Abondance:
de groa gibier
»
.„lIs.s’aiTemblent en grand nombre au Pr ia-
}i tenis » pour aller monter fur leurs chevaux»
à la chaife du c e r f , des Rennes 8c des brebis
fauvages, qu’ils nom men t Jbla'vo. Lors qu’ils
I l e s apperçoivent de lo in , ils fe divi fent en
„plu f ieu r s t ro u pe s & les entourent , puis fe
„ re f le r r en t peu-à-peu, 8c en enferment fou-
„ v e n t de cet te maniere quelques centa ines ,
„ q u ’ ils percent de leurs flèches.* quand ils en
„ f o n t à portée » de forte qu’ il n ’en é ch ap e
„ g u é r e s , chaque chaffeur étant pourvu de
„ 30. flèches.
„ La chafle étant finie , pendant laquelle i l
„ ar r ive quelquefois , qu’ ils fe bleflent dans
„ l a confufion , & qu’ils percent leurs che-
„ vaux chacun cherché fes f lèches, qui font
„m a rq u é e s , 8c puis ils é co rchent leur pro y e
„ & en font fécher la chair au Soleil , aprc$.
„ l ’a vo ir féparée des os. Et quandleur pro vi-.
„ fioñ tire vers fa. f in , ils, retournent à la ch a f -
„ fe. Ce pars abonde en bêtes fauves , §c fur-
,, tout en brebis fau v a g e s , qu’on trouve par.
„ mi l l ie r s , dans les Montagnes . Mais: on n’y
„ v o i t guéres de pelleteries , à c in q ou fix.
», liéuës à la r o n d e , fi ce n ’eft quelques ours
„ 8c quelques loups.
„ Lors qu’on a befoin de boeufs,qu’on y trou-,
¿ v e d’ une grofleur extraordinaire » ou de char
„m e a u x , pour faire Le v o y a g e de la Ch in e »
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 373
„ i l faitts’en accommoder a v e c e u x ,p o u r des 1693.
j marchandifes ; car ils ne veulent point d ’ar- ^-FJvner.
„ gent monnoyé. On leur donne, en échange,
„ des martes zibellines pâles ; des baflins d’é-
„ taim oude cuivre; des draps rouges de Ham-
bourg ;■ des peaux de loutre ; des Soyes de
,, P e r fe , de toutes fortes de couleurs ; de l ’or
„ & de l ’argent en lingots. On achette de cet- Prix des.
te maniéré un boeuf ', qui pefe entre 8 o o r
„ & 1000. l iv r e s , pour la valeur de quatre ou meauxi
„ cinq Rubels 1 8c un chameau, pour dix ou dou-
„ z e , 8c ces Rubels y valent cent fols »comme
en Ruflie.Les habitants de ce pais,tant hom- La taiI},e
„ mes que femmes , font robuftes1 & de g ran- les habille-
„ de taille » aflez beaux de v i f a g e , à leur ma-
„ n ie r e , 8c reiTemblentunpeu aux Tar tares de
,, la C h in e . En h y v e r , ils p or tent , les uns 8c
¿ les autres , des robes de peau de mouton »
„ ave c une grande ceinture fe r r é e , & u n b o n -
¿ n e t nommé Malacbaven , qui leur couvre les
„ o r e i l l e s ; 8c en été des robes de méchant drap<
„ rouee. Au refte» comme ils ne fe lavent ja -
„ mais , que le jour qu ils v iennent au mon - •
„ -.de, i fie qu’ ils ne fe coupent point les ongles »
¿ i l s reflemblent aflez à de petits démons, s’ i l
, ,e f t permis de s’exprimer de La forte.
„ L eshommes ont du poil au-deflous du men-
„ t o n , & en arrachent le refie. Les coutures
», de leurs habits font ornées defourures : leurs-
„ bonnets.