Maniere
des Circaf-
fiens.
étaient habitées par. des CirxaJJiem. Ces g em ía
.font fort propres , & tiennent leurs mai-
fons de meme j ils font de.bonne humeur 8c
v iv e n t for t agréablement ,fe d iv e r t i fiant tous
les jours à joüer du v io lo n , & d’un autre in-
ftrumenr a corde. O n trouve de ces joueurs ;
d'inf truments , dans toutes les maifons de Sa
Ma je f té , jufques â celle du Prince Alexandre.
Ils ne manquent pas de joüer auffi-tôt qu’on
a r r iv e , ôc .ils vend ent ordinairement de l 'h y dromel
& de Leau-de-vie.: il fe trouve même
des femmes parmy eux , qui font des h on n
ê te té s aux Etrangers, l e u r s habits font fin-
guli.ers , différent ent iè rement de ceux des
Ru f l îen s ., & fur-tout ceux des femmes. Leur
habillement ordinaire eft.une ch emi fe , a v e c
une c e in tu r e , autour delaquelle elles fraifent
une piece d’étofe rayée , qui leur prend jufques
aux pieds , comme une jupe. Elles ont-
un ling e blanc entor t il lé autour de la t ê t e ,
$c une partie du menton couver t . Un bout de
ce l ing e eil plaifamment.TetrouiTé fur le cp té
de la tête , & lés autres en font quelquefois
detachez . Elles ont auili.un l in g e froncé fur
le front , qui leur pafTe par-delfus la tête , ôe
qui eft plat par derrière., à la maniere des Arabes
8c des Juifves en Or ient . Leur chemife eft
f ronc ée deux doigts de large autour du c o l ,
pomme on por to it anciennement les manchettes
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . ' t o i
chettes. Mais on en jugera mieuxp a r la tail- I 7 ô p
le -douce , que j ’ay deflïnée en p e t i t , d’après t.8 .Février.
une des plus agréables de ces femmes , de la
maniéré que nous la trouvâmes dans fion poêle.
Il y avoit auprès d ’elle une fervante o c cu pée
â paîtrir du p a in , 8t quelques enfants af-
f“ r Ie f ° u r , fuivant leur coutume. Il é to i t
trois heures après-midy lorfque nous p a r t î mes
de ce l ieu - lâ , par un tems h umid e , mêle
de neige. Une heure après il commença.à
g e le r , avec un vent de Nord-violent . Après
avoir avancé i 5. 3 nous arrivâmes à
une pet ite riviere , en partie dégelée , mais
trop profonde pour la paffer â gué. Nous en
cherchâmes pourtant un pendant deux heures
de teras , mais inut ilement . Enfuite nous la
fîmes traverfer a deux valets à ch e v a l , 8c en
envoyâmes un troifiéme à un V i l la g e pour
s, enquérir s il n’y auroit pas quelqu’endroit
ou 1 on put la paffer ; mais il nous rapporta
que non. Il n ofa pas meme traverfer l ’eau
une fécondé fois. Nous le renvoyâmes ainfi
au V i l la g e d’où il v eno i t , avec ordre de
nous y attendre jufques au matin. Nous n ’avions
cependant aucune nouvelle d’un de nos
v a le t s , qui s’étoit faoulé la v e i l l e , 8c que nous,
avions jetté dans un traîneau de Païfan. En Froidvio-
cette e x t rémi té , nos gens courant rifaue de Ient*
geler de f ro id , nous fîmes attacher tous nos
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