16-94:
r8. M a r s .
ChalTe favorable.
Ou envoyé
chercher
des ptovi-
fions.
C h a p i t r e X X V I L
Arrivée a Nerfîmkpi. Départ de cette Ville. Arrivée
a Tobol, ¿¡r enjuite à MofcoW*
i fO N S iE üR l 'E n v o y é 1- a yant appris;
„ } V f que les environs de la Riv ie r e de
„ Gan abondaient en Cerfs 6c en Rennes,. dét
a c h a quelques perfonnes de:fa fuite ¿ qui
„ t iroient bien de l ’arc,-pour en faire provi-
ú fion. Ils eurent le bonheur de revenir char.-
„ ge z de cinquante Rennes , que ce Miniftre
„ fit diftribuër à la Caravane , qui penfa les
„ d é v o r e r , fans attendre qu’ils fuffent- apprê-
„ t e z , tant elle étoit preifée de la famine ;
„ auih n’y a-t-il r ien de fi affreux que la faim ,
„ n i de comparable au p laifir d’y fubv enir , fi
„ c e n ’eft celui d’étancher la foif. Dans ces;
„ ent refai tes , l ’Ambaffadeur en v o y a u n Gen-
w t i lhomme , accompagné de huit Cofaques,;
„ au Gouverneur d ’^rg#?», pour lui apprendre:
„ le trifte état où il étoit réduit , 6c le prier
„ d e lui envo ye r les provifions dont il a vo if
„b e fo in . Ce Gouverneur ne manqua pas de
„ l e faire % mais il fallut du tems pour cela
„ 6c les moments étoient préc ieux, 6c paroif-
„ f o i e n t des années à des gens qui mouroiënt:
d e C o r n e i l l e l e B r u y n .’ 405
«d e faim , ainfi il réfolut de qu i t te ï le s bords
» du Gan , & d’avancer , autant qu’il feroit
«poifible., Mais.,.au b ourde trois jours , il fe
»» trouva plus prelîe que jamais de la famine ,
>> les Rennes n’ay ant pû fubvenir fi long- tems
.»» à un fi grand: nombre de perfonnes., dans
« un Defer t affreux où l’on ne trouvoit rien.
« Cependant il fallut faire de néceffité vor-
,, tu ,. 6c fouffrir pat iemment un mal auquel
„ on ne pouvoir apporter de remede. Ilsarri-
. „ v é r e n t enf in, a ccablez de fatigue 6c de faim,,
s,à une petite R i v i e r e , qui fortoit desMon-
33 ta gn e s , 6c qui abondoit en truites 6c en bro-
i ,ch e ts , qu’on tire en ce païs-là à coups ,de
«f lèche. Les Cofaques 6c les Tungufes , qui
« étoient à la fuite de Monfieur l’E n v o y é , en
» prirent une grande quantité, qui fer v i t , avec
33 quelques Rennes, qu’on prit fur le fo i r , à fub-
3, venir aux befoins les plus preffants de là Ca-
„ r a v a n e -
, ,C eu x qu’on avoir en v o y e z à la chaffe,dans
«les Montagnes,, y trouvèrent un Shaimanon
i, Ma g ic ien , q,ui étoit On c le du Guide de
■ s, Monfieur l ’Envoyé. Ce Seigneur fut éveib-
. 33 lé à minuit par un grand c r i , qui le fit for-
33 tir de fa T en te ,.pour demander aux Senti-
v« n e l le s , qui la g a rd o ien t , d’où cela pro.ce-
33 doit. Ils lui;répondirent que c’ étoit fpn Gui-
« de ,. qui fe divertiffoit avec le Sbaimm fon
,,OncFe..
1694.'
1 8. A i ars.
Famine in-
fupporta-
bie.
Pêche fàvo*-
rable.
Demeure-'
d’un Shai-
manou Ma-*-
gicien..