%i 6 V o y a g e s
1703. auffi-tôt, lep i i lo le t Ôc l ’ép é e à la main ; Met*
i) .Fevner. fieurs Kinjîus ôc Htll me fuivirent armez , l'un
de fes p i l lo le ts , 6c l ’autre de ion épée. Nous
nous avançâmes ainfi vers le traîneau de M.
Steels, qui étoit le d e rn ie r , ôc le plus expofé.
Il en étoit déjà ior ty , mais fans armes , 8c
les Rufliens, qui étoient autour de lu i , le me-
naçoient . Lui qui étoi t homme f a g e , fit f igne
â ion v a le t de for tir du c h em in , ôc s’adreifa
à ces gens - lâ avec douceur , jugeant avec rai-
i o n , que les vo ye s de fait nous feroient fatales
, v o y an t plus bas un grand nombre de Ruf-
f iens, qui n ’auroient pas manqué de tombeir
fur nous au premier choc. Ceux - c y v o y ant
que nous avançions vers e u x , fans chercher
q u e re l le , firent retirerceux qui étoient y v re s ,
ôc fe payèrent de raifon. Les plus mutins s’é*;
tant retirez de cette maniéré, nous cont inuâmes
nôtre chemin de part ôc d ’autre. Je ne
voulus cependant pas rentrer dans mon traîne
au, que nous ne fuifions parvenus au haut
de la mon ta gn e , quoy que j ’euife bien de la
peine â marcher , parce que le chemin étoic
gliiTant, 8c le vent v iolent ; outre qu’ il faifoic
fi froid qu’on avoir de la peine â remuer les
doigts. C ep en d an t , je vis d e f c en d r e d u hrjaz
de la montagne ? un traîneau tiré par un che-*
va l j bien chargé 6c fans Conducteur, Le che-
y al ne pouvant pas bien tourner le c o in , à
D E C O R N E I L L E L E B r .U Y N . * 7
'câufe du vent 6c de la glace , pour tenir le
chemin ba t tu, 6c s’étant trop approché du côté
du précipice , tomba à plojnb jufques fur
le bord de la Riv ie re . Le traîneau fe rompit
en mille p iè ce s , 6c le cheval fe caifa apparemment
toutes les cotes ; je lui vis cependant
encore lever la tête. Enf in, étant parvenus-,
avec bien de la p e in e , au fommet de la mon-
ta gn e , nous pourfuivîmes nôtre chemin , 6c
nous arrivâmes à une heure aprês-midy à la
v i l le de Kolomm â 45 G. ruruerjles. Nous demeurâmes
au Fauxbourg , en attendant la réponfe
d une Lettre du C z a r , que nous y envoyâmes.
Le Diaci} ou Secrétaire de la V i l le l ’ayant re-
ç û ê , néus vint t ro u v e r , 8c nous offrit fes fer-
v ic e s ; il nous pria même d’entrer dans la V i l le
pour nous r é g a le r , mais nous le remerciâmes
; 6c il nous e n v o y a de l ’eau-de-vie , de
l ’h y d r om e l , de la biere , ôc quelques v ia n des,
que nous lui renvo yâme s , parce que nous
avions aifez de provifions. Nous caufâmes
environ deux heures avec lu i , 6c bûmes aifez
gaillardement a la ronde. Sur les quatre heur
e s , nous en partîmes ave c des chevaux frais,
6c fîmes z y njrverftes avant 9. heures, jufques
au V i l la g e dtKofkchof, où nous reliâmes deux
ou trois heures pour faire paître nos chevaux,-
qui dévoient nous fervir jufqu’â Mo fcow. Lé
v in g t - quatrième , â huit heures du ma t in ,
H * Torn. III, £ g nous
1703*.
1 y. février.
Chute terrible
d’ua
chevai.
Kolonma.