ri7 o x :
* 1 • Maj.
Bonnes gro.
feiiles.
ii> 1 1 "" ■ ~ **" 1
C h a p i t r e V I I I .
Dejcription des productions de la Terre ; des Fruits ; des
Maifons de Campagne ; des Viviers, @r autres choses
y aujàuelles les Kujfiens prennent plaifir. H ermites
R.uj]iens prisonniers.
A ^ O m m e j ’allois quelquefois me d iv e r t ir
\ j à la Campagne ave c mes amis , un j our
en me promenant dans les bois au mois de
J u i l le t , j ’y trouvay de certaines grofeilles ,
qu’on nomme Cofienitja, qui ont une pet ite aigreur
aifez agréable. Les perfonnes de coni î-
dération les mangent ave c du miel ou du luc
r e , comme nous mangeons les fraifes. Ils
en font auili une forte de limonad e , 8c une l i queur
ra fra îchi i fan te , qu’on prefcrit aux malades.
Les bois des environs de Mo fcow font
remplis de ce f ru i t , qui c roît à l ’bmbre fous
les' arbres , par toute la Ruffie. C e mot de
Coftenitjà , lignifie une grofeil le pierreufe , fit
elle en a eifeôtivement une. Chaque queue
en produit 3. o ù > . autres plus petites , où
pendent ces grofeilles par v in g t a in e s , comme
on le v o i t à la lettre A . Les feüille-s en
font vertes h y v e r 8c été , 8c elles meuriifent
au mois de Juillet. Il s’en trouve auili d ’une .
autre
B ï C o . t N E I U B LE B rUYN. ' 107
.autre for-te , nommées Brujhitfa, plus greffes
que les premières , 8c dont chaque grain a
une queue p a r t icul iè re , comme les grofeilles
en nôtre p a ïs , qui croiffent ¿0. ou 30. à une
grape. C e l l e s - c y ne s’élèvent pas plus d’un
pied au-deffùs de la ter re , 8c les autres la moi-
tié plus haut. On en apporte tous les ans un©
grande quantité à M o f c ow , où les Etrangers
8c les Ruiliens en font bonne proviffon. Ces
derniers en mettent dans des tonn eaux , qu’ils
rempliffent d’eau f ro id e , 8c l ’y laiffent tout
l ’été ; enfuite , ils t irent cette boiffon, qu’ ils
trouvent fort agréable 8c for t rafraîchiifante*
fur tout quand on y met du fucre ou du miel.
O n en mange les grofeilles de même pour fe
rafraîchir. Les Allemands les preffent 8c en
r iren t le fu c , qu’ ils font bouillir ave c du miel
8c du fucre à une certaine épaiffeur , 8c en
mangent avec leur r ô t i , ce qui lui donne un
e oû t admirable. ‘Ils en confervent auffi dans
A! 1 1 » de petits tonneaux , 8c y melent du jus d autres
grofeilles preffées, liqueur dont ils régalent
leur s amis , 8c qui eft fort rafraîchiffan-
te. La feüille de celles-cy reffemble à celle du
buis , comme on le vo i t à la lettre B. 8c eft
auili toujours v e r t e , h y v e r 8c été. La Ruffie
produit naturellement des plantes 8c des légumes
en abondance. Il y c ro î t des choux.,
qu’pn nomme KapoJJe , dont ils font de gran-
O ij des
Productions
de la
te rre.