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Août»
C ôte de L a ponie.
conferver , mais il nous fut impoifible de le
faire manger. Le broüillard fit la pluye cont i nuant
toujours , nous n ’apperçûmes la terre
que le v in g t -h u i t ième . Lorfque nous parv înmes
au No rd de Lambasku , le tems fe mi t au
beau , a v e c un v en t favorable au Sud - Sud-
Qü e f t , dont nous eûmes bien de la j o y e , parce
que nous n'aurions ofé en profiter , ii le
brouillard eut cont inué , de crainte de donner
con tre terre. C e l le que nous avions à d ro i te
.e toit la Cote de là Laponie MoÇcoVite, communément
nommée, Côte ferme de Laponie, fur
le r iv a g e de laquelle s’étend une chaîne de
mon ta gn e s , dont la couleur eftrouffâtre & le
terrain ftérile, Ces montagnes ne font pas
for t é le v é e s , fie font prefque toujours d’une
égale hauteur. On découvre en plufieurs endroits
de ces montagnes de la n e ig e , qui s’en-
tafle dans des creux où elle ne fond pas. U n
calme nous ayant furpris le v in g t -n e u v ièm e , ’
nous mouillâmes pour ne pas reculer. Mais
un pet it v en t d’ Eft s’étant élevé peu aprè s ,’
nous pourfuivîmes nôtre route au Sud-Eft &
nous approchâmes de la terre , ayant plufieurs
vaiffeaux en vû ë . Le trentième nous ent râ mes
dans la Mer B lan ch e , dont les eaux font
plus claires que celles de l ’Ocean , qui font
verdâtres & affez brunes en approchant de la
Ru f f ie , â caufe des rivières qui s’y v iennent
déchar-.
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . ' i
décharger. Après avoir paflfé â côté des mont
a g n e s , nous' t■ r• ouvâA mes une CoA te pl»u s uni•e,
fit en partie couverte de bois- taillis. Sur les
huit heures nous arrivâmes proche de l’ Ifle
des Croix, qui n'eit pas éloignée de la Ter re-
ferme , fie dont le terroir eft fort pierreux.
Cet te Ifle eft remplie de C r o ix , qu’on vo i t à
tnefure qu’on en approche. Lorfque nous fu mes
au-delà de cette C ô t e , nous apperçûmes
la Ruffie , faifant route au Sud-Oüeft au Sud,
fie lai fiant à l ’Eft le Cap gris, qui avance for t
dans la mer. Sur le foir nous vîmes fur la C ô te
17. vaiffeaux à l ’ancre , fie nous les jo ig n î mes
vers les onze heures , accompagnez de
deux vaiffeaux An glois , fie nous mouillâmes
fur trois braffes d’eau devant la riviere d’A r -
c h a n g e l , à ip. lieuës de la V i l le . Le trente-
uniéme au matin , nous nous trouvâmes au
nombre de 1 1 . bâ t imen ts , 11, H o l la n d o is , 8.
An glois fit z. Hambourgeois , les vaiifeaux
qui étoient partis du T e x e l avant nous , étant
de ce nombre. Comme il faifoit parfaitement
b e a u , nous n ’attendions que des Pilotes pour
entrer dans la r iv ie r e , mais ils tardèrent tant
à venir , qu’un des Hambourgeois voulut, l'entreprendre
fans leur fecours ; il s’en repent it
bien - tôt , ayant échoiié au côté gauche de
c e t te r iviere. Nous n’en fûmes pas furpris,
.apprenant que les Moscovites a vo ient enlevé
; T.om, III. B tou-
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30. Août*
L 'I f le d e s
Croix.
RulIIe,.'