O Y A G E S
N égoce à la
Chine.
t # r . v
, Rivie fC de Tom, qui a fa fource dans le païs
, des Kalmuques. (a) Il s'y fait un grand comr
, merce à la Chine , par les fujets du Cban de
, ‘Bnfuchtu , & par les Bucbares , parmi lefquels
, fe m êlent quelques Marchands Ruffiens. On
, fait ce v o y a g e en trois m o i s , & on en re-;
, v ien t de même 5 mais ave c une peine in-
, croyable ; parce qu’en quelques endroits il
, faut tout tranfporter fur des chameaux| j uf*
, qu’au bois ôc à l ’eau. Il faut traverfer le
, païs des Ka lmu que s , ( b ) &c paifer àAhfpto»,-
, V i l le de la C h in e , hors de l ’enceinte de la
, grande Muraille. Mais il e il impoifible aux
, Ruff iens, & à d’autres Nat ions Etrangères
, de faire ce v o y a g e , parce que ce païs eil
, remp li de v o leu r s , qu ip i l lent tous ceux qui
, y palfent , à moins qu’ils ne foient bien ac-*
, compagnez . , D e
(a) I l y a apparence que
l ’Auteur fe trompe i c y , èn
mettant la Source du Tom
dans le païs des Kalmuques,
qui eil très-éloigné delà &
au Sud-Oüeft. Cette R iv iè re
, qui n’a pas un long
c o u r s , vient de la Sybérie,
& fe jette dans l ’ oèy , auprès
de T o m s k p i .
( b ) C ’eil encore icy la
même faute ,. poûr aller de
Tomsbfii à la Chine j il ne
faut point paifer par le païs
des Kalmuques , qui eii au
Sud-Oüeil, & fo r t éloigné
delà ; mais ce qui; rend ce
chemin fo r t difficile , c ’eil
qu’il faut traverfer une
grande Chaîne de Montagnes,
& le Defert Sablonneux
de Gobée. Cette route,
eil bien marquée , dans la
Carte de T artarie de M. de
rifle. |
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 433
„ De Tomskpi, en defcendant la R i y i e r e , le
i, païs eil u n i & rempli de bocages :■> mais il
„ eft abfolument deferí , j ufques à la V i l le de
„ Jenifèskoi, & eft de m êm e , entre les deux Ri-:
„ v-ieres de Kia & J e Zulim , j ufques aux V i l -
», les de Kufneskoi &c de, KraJnajaryou le païs n’eil
„ h a b i t é que fur les Frontières y quifon.t join-
», tes à celles des Kirgifes , fous la domination
„ du Cban de Bufuchtu. La V i l le de Krajhajar eil
„ une Fortereife , qui a une bonne Garnifon
„ de Cofàques, fujets de Sa M ajellé Cza r ien ne ,
,, qui y font en v o y e z pour s’oppofer aux cou r-
,,fes & aux incurfions des Kirgifes. Auffi y
j , t ient -on toujours , au g ran d Marché , de-
„ v ant le Palais du Gouv e rneur , v in g t ma î t
r e s bien a rme z , dont les chevaux font fel-
», lez jour & nuit. Car bien que les Kirgifes
„ foientien p a ix , avec les Sybériens ,jon ne s’y
„ fie p a s , parce qu’ils enle v ent fou v en t ,p a r
„ furpr i fe, les habitants & les ch e v a u x , qui
„ font aux environs de cet te V i l le , & dans les
„V i l la g e s . Mais les Cojaques leur font fouvent
„ p a y e r , avec ufure , le mal q u ’ils font de cet-
„ te maniere,
„ C è s Kirgijès s’ étendent au Sud-Ell, j ufques
», au païs des Mongoles, Nationbelliqtoeufe, ro-
», bulle •& de grande t a i l l e , approchant fort
»> des Kalmuques. Ils font armez d’ arcs & de
„ flèches , &c n e font point de courfes , fans
Tom. III. I i i „ a v o i r
1695;
1. Janvier.
Païs defert,
Païs" des
Kirgifes.
Jufqu’où ils
s’étendent.