1703. ils furent pris deux jours après. Leur Colo—
ai. 7anvnr. n e l , qui avoit été prefent à ce qui s’étoit paf*
^ ^ f ns perfuada à fon v a le t , à forcede promeifes,
de fe charger de ce c r im e , 8c dedire que c ’é -
toit lui qui avoit fait le coup, lui promettant
fon pardon 8c un Drapeau. C e t innocent fe
JaiiTa perfuader 8c avoua le fa i t . .C e p en d a n t ,
auffi-tôt qu’on l ’eut appliqué à la quef t ion, iL
defavoüa t o u t , 8c nomma, l ’ailaffin mais i f
eçoit trop ta rd , comme on le dira en fon lieu*.
Préparatifs Le Cza r prit en ce tems-là , la réfolution
yagedeVe- rendre à Veronis, accompagné de quelroms.
ques Seigneurs Ruffiens , 8c de quelques A l lemands
, qui eurent ordre.de fe préparer pour
ce vo y a g e . Je reçus le même ordre le vingt-r
c in q u ième ,.par le Sieur Kinfius, ;qui me dit que
Sa Majefté fouhaitoit que je viife cet te Plac
e , les Vaiifeaux qui y 'é to ie n t , 8c ce qu’i l y,
a vo it de plus remarquable. Je promis d’obéïr,
8c je fis préparer tout ce qu’il me fa llo itpour
ce v o y a g e . Mais avant que d’en faire la R ela-
d o n , je dois parler du Mar iage du Boyar,
Irv<uan FeudoroTjruit^ Golorwvin, ou de jean Théodore
fils du Comte de Golloruin, Premier M in i -
lire d E f ta t , avec la Dame BoreeÇonjrvit^ C^ere-
metof, fille de Boris Théodore, We l t -Ma ré chal de
C^eremetof y qui a été employé par Sa Majefté.
Czar ienne en plufieurs Amb a i fade s , 8c par t
iculièrement à la Cour de V i e n n e , où il a
D E C o R j N E I E l È E E B r ü Y N . ' ï f É *
aquis une grande réputation , 8C- a reçu l ’Or- 1703.
dre de Malthe. 28. janvier.
Comme ce Mar iage a quelque chofe de fin- N ô c e s e x -
gulier , 8c qu’ il s’eft fait entre deux perfonnés naordmai-
des plus confidérables de l ’E f ta t , je vais en Kî' ’
donner une Relat ion un peu circonftanciée.
Il fut célébré le v ing t -huit ième de ce mois »,
au Palais du Boyar Feudor j4lexeruruit^ (Jolorvvin,,
préparé pour cette cérémonie. G’eft un bâtiment
de b o is , bien ordonné , félon les régies-
de 1 art » 8c remply de beaux appartements
haut 8c bas , fi tué fur une éminence , un-peu’
au-delà de la demeure des A l leman d s , de l ’autre
cote de la Riv ie red e fW/ e . On y avoit-pla—
ce en. bon ordre--,. plufieurs tables dans- un>'
grand falon , avec la Mufique. Il y- avoir, dans?
un autre appartement-, une table pour la fceur?
du C z a r , l ’Impératrice, 8c les trois jeunes Pr in- ;
ceifes ; pour plufieurs Dames de là Cour , 8c:
|»our des Seigneurs 8c.des Dames du p aïs , q&fc
etoient a part. Il s y rendit auffi un grand-
nombre de fpeftateurs. Sur les onze heures,»
le Marié parut feul dans la-Sale de l'Audienc
e , a la main g au ch e , où il reçùt les-félicita--
tions des Seigneurs , aufquels if fit donnerdes :
liqueurs diftrllees. Sur le midy on vint l ’aver-
tir q u il etoit tems de fe rendre au lieu où i f
devoit etre Marie , 8c ou il fut conduit au fon:
des trompettes 8c des tymbales ,-qui l'attemdoient