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1703.' le Mont Caucafe , où le paffage eft étroit,
io. juillet. . Ce pars , qui confine.au Dageftan,- petite
Dageftan. Prov inc e de la Geòrgie 8c de* la Zuir-ie , fur
la Mer Ca ipien né ,.a environ- quarante lieuës
d’étenduë. Les: habitants en font Tartares ,
- gouv e rne z par leurs propres Princes , entre
la Mo fco v ie 8c la Perfe ; 8c leurs principales
Tarku Vil les ! font Tarati, 8c Anàrés. Il eft rarement
marqué dans-iles C a r te s , quoy qu’on fçaclle
qu’il is’y trouve quatre Pr inces, dont le principali
eft celui de Samgeteh le deux le GrimSam-
Sa fitua- Sae^ v trol s de Bek.i ; le quacréCdntiWtion.
{ dagh Z>e/^y ou le Prince Caraboedagb. La V i l le de
Tark,u fe nomme auifi T/rc^ ou T a r iiy S>c Targ-
hoe par les Perfes. Elle eft ouverte , Sc fituée
contre une Monta gne , fur la Mer Cafpienn
e , à l’Eft de la Geòrgie , fous la domination
de Sa Majefté C z a r ien n e , 8c environ à trois
journées de Mija~vnjaey. Il y a > à une journée
de Derbent , des Pirates qui fe jo ign en t aiix
Coiaques., pour courre la Mer C a fp ien n e , où
ils pillent tout ce qu’ils rencontrent .
Sur le midy le v en t tourna au Nord-Ef t ,
8c nous perdîmes bien-tôt Derbent de vû ë ,
faifant route au Sud-Eft. Nous vîmes beaucoup
d’arbres fur cet te Côte , 8c des Monta gnes
dans l ’éloignement.-' Le vent s’étant mis
àu SudrEft une-heure a p r è s , nous fûmesbbli-
g e z de mobilier à une demy 'lièûë de terre ,
s i , tu ,1: ■ -l- dans
d e C o r n e i l l e l e B r ü y n . 45 ?
dahs un endroit où le rivage é to i t remply
d'arbres. Nous pourfuivîmes nôtre route , le
v in g t Sc unième au matin , par un très-beau
t em s , en cô to yant toûjours. Sur les huit heures
nous apperçûmes la pointe de Nifacurvaey,
8c vijimes mobilier , a m id y , fur cette Cote ,
à 3-i. braffes d’eau 3 8c nous y trouvâmes fix
autres bâtiments , partis d’Aftracan a vant
nous. J ’allay à t e r r e , à trois heures après-mi-
d y , avec toutes mes hardes. Ce fut la première
fois que je mis le pied en Perfe.
La Mer Cafpienne a environ cent lieuës de
l o n g d’Aftracan iFerchabad, ( t ra jet qu’on fait
à force de rame s , fans l ’affiftance du v e n t , en
quatorze ou quinze jours de t em s , ) 8c e n v i ron
90. de large , de Chotv<varafmia, jufqu’aux
Côtes de Circaflie ou de Schirrvrvam. Elle n’a
ni flux ni reflux; 8c lors qu’elle déborde, ce
n'eft que par la force du v çn t . On prétend
qu’elle eft fans fonds au mi l ieu, 8c devant la.
V i l le de Derbent : ailleurs y on trouve le fonds
à trente ou quarante braffes. L’ eau en eft fa-^
léc , comme on 1 a deja d i t , 8c la douceur de .
celle qui, eft fur les C o te s , procédé des R i v i è res
qui s’y' déchargent . Au refte, elle n a aucune
communication avec les autres Mers ,
étànt environnée, de tous o t e z , de Ter res 8c
de hautes M onta gne s . On auroit peine a croire
le nombre des R iviè re s qui s y déchargent;
Mm.m ij on
L ’Auteur
débarque
en Perfe.
Situation
de la Mer
Cafpienne.
Rivieres;