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i 3. égorger fans faire la moindre réfi(lance ; enfuite de
11 * I'cvr“ r- quoy on en tire le fang, quon garde feigneufement, lia
il^-jomment une petite naeffie feus le nombril, remplie de fang , £7*
neàt,,.lcàp- d'un certain fuc caillé (çfe odorifèrent, qu’on lui ôte , puis
prêtent fon on P écorche., & on le coupe en morceaux.
Premier Pour faire le meilleur mufc , les Chinois prennent
fortes les quartiers de derrière de cet animal,. depuis les rognons,
qu'ils font broyer , avec un peu de fang , dans un mortier
de pierre, jufeues a ce que le tout f i t réduit en boüilr
lie , laquelle ils font fecher , & en remplirent de petits
fachets., faits de la peau du même animal.
Seconde Quand ils en ^veulent faire de moindre qualité , qui
forte. n£ ¡atjp pmrt<int pds d’être pur & très- bon , ils pilent
& broyent , fans difiinêiion , toutes lés parties de cet
animal enfemble , & les réduifent de même en bouillie ,
y mêlant un peu de fon fang, & puis en remplijfent des
fachets , comme dejfus,
Troifiéme Outre ces deux fortes de mufc y ils en font une troiforte.
Jjéme , auffi fort eftimé, quoy qu'il ne feit pas f i bon que
les autres. Celui-cy fe fait des parties de devant de cet
animal \ c efi-d-dire, depuis la tête jufjues aux rognons,
qui fervent, avec le refie, pour en faire du mufc commun»
deferte qu’il ne s’en perd rien , & que tottt en eft bon»
„ A u refte Monfieur l ’E n v o y é dit , qu’ il ne
„ fait pas fi les Burat.es, 8c les autres fauvâges.,
„ s’en fervent comme les Chinois»
Arrivée à „ Après avoir refté quelque-tems parmy ces
& f r i r - 5 » g ens- l à , Mr. Ifbrants fe rendit à fehitskoi, fur
cription. „ la R iv ie r e d’A n g a r a , qui a fa fource dans
f ë
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 377
le Lac de Baikal, environ à huit lieuës de- 1 Î9 3 .
„ l à . Cette V i l l e , qui a été bâtie depuis quel- n . '^ w r .
„ ques années, eft flanquée de bonnes Tours.
„ Les Fauxbourgs en font fort grands , 8c le Toutes les
„ bled , le f e l , la chair 6c le poiifon , y font provifionsy
\ , 1 r . . . t f°nt à boa
„ a grand marche , puis qu on n y donne que marché.
„ f e p t f o l s de cent livres de fegle., poids d’A l -
„ lemagne. Le païs en eft fort f e r t i le , 8c abon-
„ de en grains , jufques à Vvergolenskoi , qui
, , n’en eft qu’à quelques lieuës. Les Ruffiens
, , y occupent quelque centaines de V i l la g e s ,
„ 8c y cu l t iv en t la terre .avec foin.
. „ On vo i t à l ’Ef t , vis -à-vis de cette V i l l e , Caverne
une Caverne brûlante,qui apouifé des flam- brLliante-
„ m e s , avec aflez de violence , depuis quel-
„ ques années -, mais il n’en fort plus qu’un
„ peu de fumée à prefent. Le feu en fortoit
„ par une grande f e n te , où l ’on trouve enco-
„ re de la chaleur en y enfonçant un grand
„ bâton.
Il y auffi un beauMonaftére à côté de cet-
te V i l le , .à l ’endroit o ù laR i v i e r e dz^akut,
„ d’où elle tire fon n om , fe décharge dans
„ \' Angara. On reflent de grands tremblements
„ d e terre en ces quartiers-là en Automne ;
„ mais ils ne font point de mal. Moniteur
„ l ’E n v o y é y trouva un Taifeha ou Seigneur
„ Mongole ., qui s’étoit mis fous la protec- Taifcha,cm
„ t i o n de Leurs Maje f tez Czariennes ,
Tom. III. B b b „ avoir S