1701? de s , à la dillance de quatre pas l ’une de l ’au-
6.Janvier, t r e , haute de quatre pieds , ôc auffi couver tes
de tapis rouges. O11 avoit élevé trois Au-,
tels de b o is , fur le bord de cet te ouver ture.1
Quatre portes y con d ui fo ien t , une de chaque
côté , dont la principale étoit au Sud de celui
du Château. Elles étoient auffi peintes , mais
aflèz groffiérement , ôc repre fentoient , comme
les autres, plufieurs Mifteres. Apres avoir
bien examiné tout cet ap p a re i l , je me rendis
fur une éminence proche du C h â te a u , entre
les deux portes , à côté de celle qu’on nomm
e , Tayniemskie, ou la Porte Secrete , par OÙ
d e vo i t paifer la Proceffion. Elle c om m e n ç a i
s’a v an c e r , fur les onze heures , hors de l ’E-
g li fe de Saboor, c’eft-à-dire , le lieu de l ’A f -
femblée des Saints, qui elt dans le Château,
ôc la principale de toutes celles dé Mofcow.
Ce t te Proceifion n ’étoit compofée que d’Ec-
clefiailiques , à la réferve de quelques per-
fonnes en habits ordinaires , qui I4 précé-
doient , & portoient des étendards at ta chez
àde grands bâtons.Les Ecclefiaftiques avoient
tous leurs habits Sacerdotaux , qui étoient
magnifiques. Les Prêtres les moins confidé-
rable s , ôc les M o in e s , au nombre de zoo. ou
environ , marchoient les p remiers, précédez
de plufieurs Chantres ôc Enfants de Choeur ,
suffi en habits o rd in a i re s , ayant chacun un
livre
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 7 5
l iv r e a la main. Ils etoient accompagnez de
Soldats, armez à droite ôc à g a u ch e , ôc d'autres
gens qu i n'avoient que des bâtons pour-
faire place ôc ouvr ir le paiTage. Après ceux-
c y fuivoient tous ceux qui por tent l ’habit
E p i fco p a l , qui faifoient environ 300. perfon-
nes. Les-1 z. premiers étoient Métropolitains
ou Cardinaux, portant un habit nommé communément
Sack,oJJ'e. Enfuite on v o y o i tq u a t r e
Archevêques , trois Eveques , ôc un grand
nombre d’Archimandrites, ou Supérieurs de Mo-
nafteres. Lorfque zoo. ou environ de ces derniers
furent paifez , on v i t venir une perfon-
ne qui por toit un grand b â ton , avec une lanterne
, reprefentant la lumière de la Parole
de D ie u , à l’honneur des portraits des Saints,
ou pour leur donner de l'éclat-, enfuite deux
autres qui portoient deux C h é ru b in s , qu’ ils
nomment Lepieds, au bout de deux bâtons fem-
blables-, 6c plufieurs autres qui portoient deux
croix ; un Portrait de Jefus - Chrift , à demi
corps , prefque auifi grand que nature ; un
g ran d l i v r e , 6c enfin v in g t bonnets d’or ôc
d a rg en t , enrichis de pierreries. La cérémonie
étant f in ie , les principaux de ceux qui y
a voient affilié, Ce couvrirent de ces bonnets.
C e lu i du Métropolitain étoit tout d’o r , g a rn y
de perles ôc de pierres précieufes. Les princ ipaux
Prélats portent auffi ces bonnets - là ,
Tom. III. K qu’ils
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6* janvier*