i 7ôz7 grands L é op a rd s , enchaînez par le c o l , te-
16. janvier, nant les pattes de devant fur un écuifon , le
tout d’argent malïif j un grand Globe d’argent
fur les épaules d ’un Atlas de même mé ta l, outre
plufieurs grands vafes 8c autres vaiifeaux
d ’o rfèvrer ie , dont une partie avoit été tirée
du T re fo r du Cza r . L ’endroit où l ’on devoit
s’ aifembler , pour faire la Ca v a lcade , étoit
dans la v i l l e , proche d u'Ch â te au , dans deux
grands bâtiments vis -à-vis l ’un de l ’autre. Le
Grand D u c , 8c tous les C o n v ie z , s’y rendirent
de bon matin i les hommes dans l ’un , 8c les
Dames dans l’autre. On en fort it fur les dix
heures pour aller au C h â te au , au milieu duquel
je m’étois placé pour vo ir cet te C a v a l cade
; qui fut d’autant plus b e l le , que le tems
étoi t parfaitement beau. Le Cz a r s’avança le
p r em ie r , monté fur un fuperbe courfier noir.
Il avoit un habit tiifu d ’or des plus magnifiques
-, fa vefte , ou robe de deifus, étoit entremêlée
de plufieurs figures de différentes
couleurs ; 8c il avoit fur la tête un grand bonnet
rouge fourré. Son che va l étoit richement
enharnaché,avec une belle houife d’o r , ayant
à chacune des jambes de devant urt cercle
d’argent de quatre pouces de large. Le grand
air de ce P r in c e , qui eit très-bien à cheval ,
n ’ajoùta pas un pet it ornement à la beaute
de ce fpedacLe , qui étoit affurément trèsma
gni-
D E C ô R N E I L L E L E B r ü Y n 7
magnifique. Il avoit à fa gauche le Pr ince
Alexandre Danielerunjit^ de bA.enftk.of> habillé de
même d’un brocard d’o r , 8c monté fur un
très-beau cheval , très-bien enharnaché , 8c
qui avoit auiïï autour des jambes de devant
des cercles d’a rg ent , comme celui de Sa Ma-
jeïté. Les principaux Knees ou Princes fui-
v o ie n t , deux à deux, félon leur r a n g , tous à
c h e v a l , 8c habillez de même. Ils étoient quarante
huit. Le Cza r étant arrivé de cette maniéré
au Ch â te au, s’y arrêta pour atendre les
aut re s , faifant faire des courbettes à fon cheval.
Il étoit proche de la porte dèEnjeuarit^y
ou de la Cour où font fes appartements , 8c
au-deffus defquels la Prince.iTe fa foe u r , l ’Impératrice
, V eu v e du défunt Cza r , frere de
Sa.Majef té, 8c les trois jeunes PrinceiTes fes.
filles , s’étoient placées dans un endroit ouv
e r t . Lors qu’il paifa fous cet te p o r t e , les
PrinceiTes le faluérent , ave c un profond ref-
p e d , 8c ce Prince leur rendit leur falut de la
même maniéré. Tous ces Seigneurs étant
paifez auifi deux à deux , on v i t avancer quelques
lumières, entourées d ’un grand nombre
de valets de pied. Enfui te , parurent encore
f ix-v ingt des principaux de la Cour , deux à
d eu x , habillez comme les précédentst -Geux-
c y étoient fuivis des Goofls ou Doiianiers , de
nôtre Ré f id en t , 8c des Marchands Etrangers. ' " O M
L ij dont
170 1»
6. janvier*