'%5ÿ
V ’j u i l l e t .
La Ville de
Tuméen,al-
larmée par
les Tarta-
íe s Kalmuques,
l î f
,, les autres ,
V o y a g e s
qui font plus petits de
L e Gouver
neury pour-
yoit.
L ’Envoyc
s’embarque
fur le To-
fcol.
Son arrivée
à Tobolska,
. * I i amortie.
,, Lorfque l’Envoyé arriva en cette Vi lle , il
„ en trouyales habitants , aufll-bien que ceux
„ d’alentour, fort allarmez, parce que les Tar-
„ tares Kalmuques & les Cofaques, venoient
ft de faire une invaiion tnSyberiet o\i ils avoient
„ p i l le pluiîeurs Villages , dont ils avoient
„ maifacré les Habitants, & qu’ils menaçoient
,, cette V i l l e , dont ils n’étoient alors qu’à 15.
„ lieuë s d’Allemagne.. Mais le Gouverneur fit
„ v e n i r des Troupes de Tobol, &c de quelques-
„ autres Places: , avec lefquelles il donna la
„ ch aile à ces Tartares , qui perdirent beau-.
coup demonde.L’Ambaifadeur ne voulutpas
„ s ’y arrêter à caufe de cela, & s’embarqua le
„ vingt-iixiéme fur le Tobol, après avoir chan-
,y gé de rameurs , & avoir reçû une efeorte de
„Soldats. Les rivages de cette Riviere font
a bas y ôc fujets aux inondations auPrintemx.
„ Ils 11e laiflent pas d’être habitez en partie
„ par des Tartares Mahometans , & en partie
„ p a r desRuiGens. Cet teRivieroproduit toa-
,, te forte de bon poiifon.
„ L e premier de Juillet , il arriva heureufe.-
ment à Tobol ou Tobolska, Place forte, où l’on
„ trouve un grand Monailére de pierre , gar-
„ ni de hautes T ours , qui pourront pa fier pour
„ une Fortereife. Cette Ville eil fituée fur une
,) Montagne, au Confluant de Vlrtis ôc du To-
»
, d e C o r n e i l l e ’ l e B r ü y n . ' 335
»bol. ( a ) Le pied de cette Montagne , ôc le
„ r iv a g e de l’/rar, font habitez par des Ta r -
' „ tares ôc des Bugares Mahometans , qui tra-
„ fiquent beaucoup fur ce Fleuve parmy les
„ Kalmuques, & vont même de-la jufques à la
„ Chine. Lors qu’on peut paifer en fûretépar~
„ my les Kalmuques, c ’efl: le plus court che-
• „min pour s’y rendre par le Lac de famuf-
,, cho<~u'-ua,
„ Tobol eil Capitale de la Sybérie. Sa Jurif-
diêtion s’étend au Sud , jufques au-delà de
■„ Barabu , de V-uergotur , jufques à la Riviere
„ d’Obj à l'.Eft des Samoïedes, au Nord ,- juf-
„ ques au pais des Qfliaqu.es ; ôc à l ’O ü e i l , j uf-
,, ques à Zdfflt, ôc à la Riviere de Zu^amt-uaia-,
„ Le païs d’alentour eil bien peuplé , tant de
„ RuJfiens qui s’appliquent à l’agr iculture,
„ q u e de plufieurs autres peuples Tartares ôc
„ Payens , qui font tributaires du Czar. Les:
„ bleds y abondent tellement,, qu’on n’y don-
„ n e que i<r. Cops ou fols , de cent livres de
„ farine de fegle. Un boeuf n’y vaut que fix
„ à fept florins -, un allez gros cochon trente
„ a trente-cinq fols, & i l y a tant de poifldn
„dans Vlrtis, qu’un éturgeon,.de quarante à
„ cinquante li vres, n’y coûte pas plus de c inq
à fi xr-
{a) Le Tobol ié jette dans [ F o U , auprès dé Samma-
celui - cy dans 1 raf^
Defcrip-
tion de cet-r
te Ville.
#