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ly . Dcctmb.
L ’Auteur
félicite
l ’Impératrice
fur fou
Entrée au
nouveau
Palaisma
n ié r é , a v e c d y i 'e l , ô£ mêmeplufieurs jours
de fuite. C ’eft enmême- tems une marque dé
la profpérité qu’on fouhaite à ceux qui vont,
l ’habiter , afin qu'ils n’ayent jamais befoin
des chofes necelfaires à la vie. Et lors qu’ ils
changent de maifon , ils laiflent à ter re, dans
celles qu’ils quit tent , du fo in , avec un pain,;
embleme des benediêtions qu’ils fouhaitent a
ceux qui; y d o iv en t entrer après eux. Les murailles
de l'appartement , où je m ’arrêtay ,
étoient o rn é e s , au-delfus des portes & des fe~
netresjde 1 7. différents tableaux à laC r e cq u e ,
dans lefquels étoient reprefentez les p r in c i paux
Saints, qui font honorez par les Mofco-
v i t e s , & il§ ont foin de les placer ordinairement
dans le premier appartement,quoy qu'on
ne laiife pas d’en trouver aulfi dans les autres.
Le frere de l ’ïmpéra t r ic e é toi t au bout de cette
fa le , ave c plufieurs Seigneurs , & quelques
Prêtres debout , a y an t des livres devant eux,
& chantant des H ymnes . L’Imp é ra t r ic e , accompagnée
de plufieurs D ame s , étoit dans la
troifiéme , pendant qu’on faifoi t le f e r v ic e ,
qui dura une bonnedemy-heure. Après qu’il
fut finy > on me conduifit dans une autre f a le ,
où fe rendit cet te Princeile , à laquelle je fou-
haitay toutes fortes de profpéritez ; j ’avois ü
côte de moy un Interprète pour me faire,entendre.
Alors ce t te Princeife me prit par la
main,
d e C o r n e i l l e l e B r u y n .'
ma in , & me d i t , avec beaucoup de b on té , 1701.’
m elle boulon me montrer quelques autres appartements. DéccU.
Elle ordonna enfuite à une de fes Filles-d’hon-
neur de remplir d’eau-de- v ie une petite taife
d’o r , qu’elle me p re fen ta e l le -même , & puis '
me fit l ’honneur de me donner fa main à bai-
fe r , comme firent auifi les jeunes Pr ince ife s ,
qui étoientprefentes. Après cela, elle mecon-
g edia & m’ordonna de revenir dans trois
jours.
Comme les Fêtes de No ë lap p ro ch o ien t , je
p r is la liberté de p refenter à l ’Impératrice un
T a b le a u ,. que j ’avois fa i t , de la Nailfance de : Prefents
J-elus-Chrifl:, ave c quelques chapelets , qU& faits àl’im-
j ’a'yois apportez de Jerufalem, & lap r ia y
les a c c ep te r , au lieu de pain & de fél. Elle en .teur.
parut fatisfaite , & me remercia , en me fai-
iant un prefent a fon tour. Comme j ’avois
auilï apporté des chapelets pour les jeunes
Pr in c e i fe s , elle m’o rdonna de les leur porter
moi-même. Je les trouvay à table dans un autre
appar tement , ou je leur fis mon prefent ,.
& puis m’en retournay dans celui de l’Impc--
ratrice. Une de ces Princeifes m’y fuivit Se.
me prefenta line pet ite taife d’éau- de - v ie ,
& puis un grand v er re de v in ; enfuite de-
quoy je me r e t ira y , en les remerciant très-
humblement, Le v in g t -c in qu ième , les Ruf-
fiens célébrèrent la Fête de N o ë l à leur maniéré
;