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i (j<j j , > ôc dont les glaces emportent fou y en t d-e
i .janvier. ^ grofles pieces..Pluiieursbelles Rivières,cou-,
lant du Sud, v iennent fe décharger dans cel-
le-cy. Les principales font le V'<vinimi YOle^.
kina & la jCiaja0 aux environs defquelles oa
trouve de belles martes zibelines noires, &c
d’autres pelleteries en abondance i Sc fur^
tout des s r i f e s , qu’on achette des Tar tares ,
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en hy ver , trois ou quatre Rubels le -millier-,
} Le pais, qu’arrofe la Maja., produit auili toutes
fortes de g r a in s , de même que celui qui
eft vers la fource de la Lena, &: principalement
celui de Vrvergolenskdjo &c de Kirenga ,
qui eft trè s - fe r t ile, & d’où celui de fakuts-r
koi tire tous les ans les chofes néceflaires pour
fon entret ien. Aufli n’y donne-t-on que dix
à douze fols de cent livres de feigle : le bé^
tail n’y eft pas plus chair à proportion ; mais
l ’argent y eft fort rare.
„ L a Côte de la Mer , entre la Lena & Ia^r-
nifia, n’eft pas n a v ig a b le , jnfqu’ à laR iv ie r e
9j de Taraida, parce qu’e lle eft toujours rem-
„ plie de glace : mais le p a ïs , qui eft entre la
Taraida & la fenijîa, eft habité par des Samoie-
„ des Sc des Tartares Tungufes P a y en s , de la ma-
niere de v iv r e & de la c ro y anc e defquels on
La Jenifia. „ a déjà parlé. Quant aux bords de la fenijîa,
„ qui a fa fource au Sud de la Tar tar ie , au
„ p a ï s des Kalmuques & dés Kirgifes, ils font
„pre fqu e
D E C O 'R N E I L L E L E B r U Y N . 447
„,prefque t o u s occupez par des Rufliens.Trois 1 5-:
„ belles Riv iè re s s’y viennent décharger , la
„ V'vergndjd Tunguska, la Podkamenna Tunguska ,
x> S>c,.\a.Nifndja;Tungiiskd. Les rivages de ces R i -
« vieres font habitez par desTunguJès fauva-
« g e s . , approchant alfez des Samoïedcs , hoirs
m qu’ils, font plus grands de taille ôc plus ro-
„ buftes. Ils- font inquiets & aiment à faire la
guerre à leurs voiflns. Lorfque ces Tar tares chaiîsiès
„ vont à,1a chafle des élans, l ’arc & la flèche cians*
„ à la main ,.qui font les feules armes dont ils
fe fe r v e n t , 6c qu’ils en ont blefle u n , ils le
„ fuiren t à la pifte , quelquefois huit a dix:
„ jo u r s de fuite , avec leurs femmes & leurs,
a» enfants : & comme ils ne fe chargent d’au-
», cune p ro v i f ion, faifa-nt fonds fur leur chaf-
»» fe , ils ont une efpece de fangle ou de co r -
„ fet autour du corps ,. qu’ils reiferrent tous:
„ les jours, d’un pouce ou deux, amefure qu’ ils.
„ font preifez de la faim.. Enfin ,, lors qu’ils;
„ o n t pris l ’é la n , qu’ils pourfuivent r ils l ’é -
„ .g o r g e n t , Si font tendre une t cn te le g e r e ,.
„ e n fu i te de q u o y , ils ne bougent de cet e n -
„ d roi t , qu’ ils n e l ’ ayent mang é ,jufqu’auxos..
„ .S ur ces entrefaites , il leur arrive quelque -
„ fois dé prendre des pelleter ies, qu’ ils v e n -
„ dent dans les lieux: qui font habitez par dès;
„ Rufliens.. Ce païs abonde en renards blancs,
bruns, & en écureuils »mais on n’y trou