Deux fortes
d’habitants
du païs, qui
font Payent.
C h e f dés
Konni T un-
gufi.
Sa puiifan-
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„ la lavande , outre plufieurs autres plantes
■i odor iféref ites, inconnues parmy nous t mais
j ,o n n’ y trouve point.de f ru i t s , fi ce n’eft des
„ groieilles. L e sP a y e n s ,q u i habitent depuis
„ long- tems en t e p a ï s - là , 8c qui font fous la
„ domination du Cza r de M o f c o v i e , font de
„ deux fortes ; les Kontii Tungujt , & IcsOlenni
„ Tmgujî. Les premiers font ob l ig e z de mon-
ter à ch e v a l aux premiers ordres du Vvaivvo-
}>de de Ner^inskeii, ou quand les Frontières font
i-nfeftées de Tortures ; & les Olenni à compa-
„ roître à pied 8c armez dans la V i l le , lorf-
„ que la néceftitc le requiert. Le C h e f des Kon~
„ ni Tungufi , elfc un i\ne^ , nommé Paul Petro-
„ rv'vitZ' G antimur, ou en-leur Langue , Catana
„ Gantimur. H eft a f fe zayancé en â g e , & il eft
„ o r ig in a i r e du païs de Nieuhett-, où il a vo it
été Taijcha , fous la domination du R o y
„ de la Chine. Mais ce Seigneur étant tom-
, ,b é dans la difgrace de ce Prince , qui le
3, dépofa , il fe rendit en Daurie , avec fes
„ Hordes ou V a f fa u x , & s’y mit fous lapro te -
„ éfcion du C z a r , après avoir embraifé la Foy
Chrét ienne de l ’Egli fe Cjreajue. Il peut met-
„ t ré trois mille hommes en campagne , en
„ ving t -qua t re heures de rems, bien montez ,
i, 8c bons Soldats , pourvus d’arcs 8c des flé-
„ ches-. Il arrive même fouvent qu’une cin-
„ quaxitaine de ces gens-là donnent la chaffeà
, , trois
D E C O R N E I I I E E E B R U YN . 391
trois où quatre cents Tartares Mongales . x 9 5*
„ C e u x d’entr ’e u x , qui demeurent p roche-de 20 -May.
„.la V i l l e , fubliftent du bétail ; mais ceux qui
„ habitent fur. la. Schilka 8c fiir Y A mur , v iv en t
'de la chàffe des martes z ib e l l in e s , qui y font
„ d’une beauté extraordinaire 8c très-noires ..
- , , Ils demeurent dans. des cabanes , qu’i.ls Leurs de*
„ nomment jurtes , dont le dedans eft fait -de meures’
„p e r ch e s jointes enfemble qu’ ils peuvent
„ t ran fp o r te r facilement : en changeant dç
„ lieu , comme cela leur arrive fouvent. Lorf-
„ que ces pexehes. font dre lié es , ils, les cou-
„ v ie n t de peaux ,'à l ’exception du trou par où
„ fort la fumée; 8c leur fo y e r , autour duquel
„ ils s’aifeyent fur du gazon , eft au milieu de
la cabane. ïLëur/culte eft femblable; à c e k i Leur culte.
• des Habitants de la Province de Da«r/c,dont
„ i l s prétendent être defeendus., Sc ne diffère
„ guéres de celui du refte de la T a r ta r ie , juf-
ques à la Frontière des Mongales. Les fem- irabille-
„me s y font robuftes, 8c ont le vi fa g e large
„ c om m e les hommes ; 3c lors qu’elles mon- fcmraes Sc
„ tent à c h e v a l , elles font armées de même , des
„ a v e c des arcs 8c des flcches , dont elles, fe
„ fervent fort adroi tement , auifi-bi.en quele^
„ je u n e s fill es. Leurs habits :ne différent pas
„ non plus de ceux des hommes ; comme iL par
o l e par la taille-douûe cy jointe. L ’eau eft
„ leur boiffon ordinaire, c ep en d an t , ceux qui
„ o n t