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qui y tombent desMontagnes. C e la f a i tq u ’iE
y croît beaucoup de r i s , & qu’on y trouvetm
g r a n d nombre d’oifeaux.
Le v in g t -b u i t iém e , nous pourfuivîmes nôtre
v o y a g e fur le bo rd de la Me r , & fîmes
iîx lieuës de chemin. Nous nous éloignâmes
de la Mer en cet endroit , ayant devant nous,
à une pet ite di f tance , les hautes Montagnes
de Perfe. ,(4.) Nous y trouvâmes une iource
d’eau., ¿c quelques méchants V i l la g e s , cora-
pofez d’un pet it nombre de maifons de terre,
dont on nomme ic y les habirans Mores ou
Turc s . Comme le .terni étoit très-beau , ces
Plaines & ces Montagnes faifoient un très-
bel effet. La Mer Cafpienne ne produit g u è re
s de poiffon en ne quartier-là, On y trouve
cependant des carpes / mais q,ui ne font pas
trop bonnes ,.6f uneefpe.ce d e b a r a n g , q u in e
v a u t pas mieux..
Nous continuâmes nôtre route le v in gOt -
■neuvié-
Perfe. T o u t ce p a ïs , qui eft
entre la Mer Cafpiejine & la
Mer Noire 3 enferme la
C ir c a iîie , la Min grelîe, la
d e o rg ie , les Tartares dp
JDageilan, Su quelques aur
tres Peuples, jufques à l ’A r ménie
; autrefois c ’étoit là
Colchide > r ib é r ie , & l'A lbanie,
( a ) L ’Auteur parlero'it
plus exaélement, s’il difoit
qu’on vo it les Montagnes
d’Arménie. On doit remarquer
ic y qu’il parcourt la
Côte Occidentale de la.Mer
C a fp ien n e , fur laquelle on
trou v e les Villes de Sama-
« h i , .de T e r k i, Derbent,
q u i ed la prenûere V ille de
D ï C o R N i l X I E LE ÊRU YK, ’ 48 r
âreuvieme, & entrâmes une heure après dans'
íes Mo n ta gn e s , qui (ont fort élevées > elles
font remplies de R o ch e r s , & le terrain en eft
par ïconféquent fi f té r i le , qu’on n’y voit aucun
arbre. Après avoir traverfé la haute Monta
gn e deBarma, nous nous arrêtâmes à 9, heures
du ma t in , fur une Monta gne platee, environnée
d’autres plus é le v é e s , &c nous trouvâmes
un ruiffeau de bonne ,eau dans une Val -
lee profonde. J ’y t iray un grand oifeau de
pr.oye, qui avoit le plumage noir , mêlé de gris
& de blanc.; ilreffemble âun faucon; mais i l eft
beaucoup plus grand ; on le nomme dans le
pais T¡allagan,& les plumes font bonnesà écrire.
Le tems étant toujours b e a u , quoy que le
v en t fut affez v io le n t , nous pourfuivîmes nôtre
v o y age au Sud, & paffâmes â côté de plu-
iîeurs c abane s , habitées par des Arabes. O11
en rencontre en grand n omb re , avec leurs
femme s , leurs enfants ôc leur bétail. Ce quar-
t ier- là eft remply de v o leu r s , ce qui oblige les
Vo y a g eur s à le tenir fur leurs g a rde s , fansfe
laifler furprendre au fommeil. Nous tirions
auifi, de tems en tems, quelques coups de fu-
f î l , pour faire connoître que nous étions fur
la défiance. Un de ces voleurs ne laiffa pas de
s approcher pour nous reço.nnoître; mais fa témérité
fut récompenfée d’une volée de coups
de bâtons.
Tom. III, P p p Nous
Grand oî-
feau.
"Chemin
dangereux.