païs é t ran g e r s , d ’en confidcrer plus at tent ivemen
t les différents peuplés 6c leurs moeurs,
Sc de faire un fécond V o y a g e aux Indes Or ientales
, par la Mo fc o v ie >-Sc la P-erfe. Ce def-
fein déplût âm e s parents 8e âmes amis , q u i
m’en reprefentérent toutes les» fuites , 6c le»
inconvénients : mais mon in c l in a t io n , jointe
au fuccès de ma première en t rep r i fe , me fit
paffer fur ces confidcrations'. D ’ailleurs ; me
trouvant dans un âge plus avancé , 6c ave c
plus d’expérience , je crus que je pourrois
mieux obferver les chofes que je n a v o is fa i t
pendant ma jeuneffe ; outre que le foin, que
j ’avois pris depuis mon re to u r , de con fuk e r
des gens de lettres 6c plufieurs curieux,me per-
fuada que je po'urrois faire des découvertes-
plus confidérables 6c plus u t i le s , que je n a-
vois fait jufques-là. Rempli de ces cfperan-
c e s , je m’appliquay ave c foin a examiner les
tare re z de plufieurs Cabinets , 6c j appris a
préparer 6c â. confe rv e rd ans des efprits toutes
fortes d’oi feaux , d animaux 6c de poiffons,
pour Les tranfporter fans fe corrompre. J e r é -
folus auiïi de peindre d’après n a tu r e , fur d e là
toile ou du papier , plufieurs produétions de la
mer 5 des fleurs , des plantes 6c des fruits ,;6cc..
Cependant je n’envïfàgebis c e la , que comnie
un a c c c f fo ir c , mon principal but étant de de-
couv r ir les An t iqu i te z des païs ou je pafferois
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . î
8C d’y ajouter quelques réflexions, d’en confi-
derer attent ivement la R e l ig io n , les moeurs,
les manières, la p o l i t iq u e , le gouvernement
•8c les habillements;cequi feprat iqueaux naif-
fances , aux mariages 6c aux enterrements des
peuples qui habicent ces régions, eloignees ,
enfin , d’en examiner le terroir 6c les villes
a v e c toute l’ex ad i tud e poifible, pour en faire
«ne relation fidelle a mon retour. . _ ^ '
J e p a r r i s de l a H a y e , lieu de m a naiffance,
le ving t -huit ième J u i l le t , 1701. pour me ren- sondepart
-dre à Amf ferdarn, où je r e f ta y jufqu’au tren- de la Haye,
t iém e , 6c j ’ ar r ivay au T e x e l le lend ema in, a
quatre heures aprè s -midy , par la Barque ordinaire.
J’y appris, que i Gucleyidrcie y v.aiiïeau
de g u e r r e , commande par le Capi taine R.oe-
mer V la k , qui devoir efeorter la Flotte defti-
née pour la Mo fc o v ie > en-etoit parti le mat
in à neufheur.es, avec 5. ou <> • vai lle aux Mar chands
, fret tez pour Ar ch an g e l . Le vaiffeau
fur lequel je devois faire cè trajet n étant pas
encore a r r iv é , j ’allay à fa rencontre 6c m em-
barquay delfus le premier d’A o û t , à dix heu-
res du matin ; c ’étoit une belle Flûte , nommée
1 e j-eanrRaptiJle y montée de huit pièces de
canon ôc de dix -h ui t hommes d’equipage ,
commandée par Gérard Buis de Sardam. Nous
louvoyâmes,avec un vent d’Oüeft-Sud-Oüeft,
-pour nous rendre au T e x e l -, où nous vînmes
¿1 - A ij moüil