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1703. veux étoient entor t il le z d’un grand ruban
6-fuin. n o i r , a v e c deux groiTes toufes d eS o y e par le
b o u t , comme il paroît par Ja figure que j en
donne ic y . Ce t te Demoi felle etoit une des
plus confidérables d’entre les Tar tare s ; & elle
étoit accompagnée de trois femmes de fa
fu i te , 8c conduite par un T a r t a r e , connu du
Gouverneur.
Les Rufliens nomment les Tartares , qui
habitent en ces quartiers - là , furtjge , parce
qu’ ils y font nez. Auifi ne payent- ils aucun
tribut au Cza r ; ils font feulement ob l ig e s
d ’en vo y e r quelques centaines de leurs gens a
la gu e r re , lorfque ce Prince le fouhaite. C e pendant
ils pourroient mettre 100-00. hom-
Comment mes en campagne en cas de befoin. Les T a r ies
Tartares tare s , qu’on nomme Indiens a Af tracan , fe
fontraferla fcMlt ra fe r la tête d’une étrange m aniéré, dans
tête. un certain temsde l ’annéetils fe font arracher,
a v e c la pointe du g a n i f , jufqu a la racine des
c h e v e u x , enfojrte que le fang leur en coule le
lo n g des jouës. Leur P r e t r e , ou celui qu ils
employent pour c e la , leur donne le premier
coup ; 8c lors qu’i l ne le fait pas comme il faut ,
ceux qui font prefents recommencent , en
cr iant Stikjèmakjè, Sukjèmakje , ou Baffou Bakjôu ,
en danfant & fautant. Ils eftiment cela une
efpece d’offrande à leur Idole Sukfêmakjè. Ce t r
te cérémonie s’ é to i t faite hors de la V i l le ,
d e C o r n e i l l e i e B r u y n . ’ .
proche du Ma g az in au B le d , qu e lque - tems
avant mon arrivée. Ceux de Ndgay habitent
fous des tentes , aux environs de la V i l l e dé
Tirck^ : mais les Tartares de la Crimee n y demeurent
jamais; ils ne font qu’y v e n i r de tems.
en tems , vendre leurs chevaux Sc leur bétail.
Le v in g t ième de ce mo is , le Gouverneur
fit un grand Feft in, auquel je fus inv i te , 8c
ou fe trouvèrent les p rincipauxOificiers Ruf-
fiens , 8c les plus confidérables Marchands A r méniens.
O11 nous fit en t r e r , avant le repas
dans un appartement , où nous trouvâmes la
femme du Gouv e rneur , 8c ce lle de fon f i ls ,
accompagnées de plufieurs femmes de leur
fuite. Il y avoit à droite une tabLe remplie de
toutes fortes de fr iandifes,. 8c de liqueurs propres
pour le mat in. Ces Dames nous prefen-
térent à chacun une pet ite taife d’eau-de-vie,
ce qui eft une marque d’honneur en ce païs,-
là. Nous paftames de-là dans, la fale ,. ou le
repas étoit préparé ,. 8c on nous renvo y a le
foir en carolfe. Le v in g t -n euv ième , jour de
S. Pier re , Fête de Sa Majefté. Czarienne , le
Gouverneur donna un autre Feftin , ou tous
les principaux de la V i l l e , & le Patriarche,
fe trouvèrent. Je ne pus m’ y t ro u v e r , a caufe
que j ’étois indifpofé, ni accompagner le Gouverneur
à l ’Egli fe dé Saboor ,, pour aflifter à la
folem-
1703.
1 5 . J * # ,
Feftin du
G ou ve rn
eur.
Autre Feftin,.
le jour
de la Eêt«-
du Gzar.