i i o V o y a g e s
703. chariots enfemble , pour nous me t tre un peu
Février, à l’abry du vent , pendant que nous conful te-
rîons iur ce que nous avions à faire. Il é to i t
n e u f heures du fo i r , 8c nous n ’avions encore
trouvé aucune reilource. Enfin , n ’y a yant
point de maifons en ce quartier-là , nous ré-
fo lùme sd e rebrouifer chemin , pour gagner
un V i l la g e , hors du grand ch em in , où nous
arrivâmes à onze heures du fo i r , 8c t ro u v â mes
quelques rafraîchiiTements ^ pour nous 8c
pour nos chevaux. Le v a l e t , que nous avions
perdu y arriva la nuit , 8c nous dit que fon
Conducteur avoit ôté les chevaux du traîneau
pendant qu’il d o rmo i t> 8c s’en étoit allé r qu’ i l
ne s’en étoit apperçù qu’à fon r é v e i l , 8c qu’i l
a vo ir été obligé d’en chercher un a u t r e ,q u ’i l
n ’ avoit obtenu qu’à force d’ argent 8c de bonnes
paroles y Sc enfin qu’ il étoit arrivé a v e c
bien de la peine. Je m'apperçus le lendemain
que l ’eifieu de mon chariot étoit rompu, par la
n é g l ig en c e de nos gens. C e la , jo int à la g e lée
, 8c à la neige qui étoit tombée pendant
la n u i t , me fit réfoudre à le met tre fur le def-
fous d ’un traîneau, 8c de charger les roues def-
fus , pour m ’en fervir au cas que le tems v in t
à changer. A u re f te , un de nos Conducteurs
nous avoit abandonné, chofe af fezordinaire
en c e p a ï s - c y , 8c nous avoit laiifé fes chevaux,
dans l ’efpérance que fes compagnons les rarnened
e C o r n e i l l e l e B r u y n î n r
meneroient avec les leur s , de forte qu’il fai- 1703»
lut en prendre un autre a fa place.. Nous en 1$.Février»
prîmes trois , avec des traîneaux 8C des che v
a u x , 8c fîmes provifion de grandes planches
8c de pout re s , pour nous aider à traver fer la
r iviere. Le Soleil étoit clair ; mais il faifoit
bien froid. Nous revînmes fur les dix heures
a l ’endroit où nous avions tâché de paifer la
veille,8c nous trouvâmes la Riv ie r e tellement
g e lé e , que plufieurs chevaux paiTérent fur la
glace. Mais non pas fans beaucoup de danger,
puifqu’il y en eut quelques-uns qui tombèrent
dans l ’eau. Nous avions cependant pris foin
de les deteler , pour paifer nos chariots plus
fa c i lemen t , 8c avec moins de danger ; 8c nous
nous fervimes de nos planches 8c de nos poutres
, aux endroits ou 1 eau etoit la plus profonde.
Il ne laiifa pas d’en tomber quelques-
uns fous les glaces ; mais , comme chacun mi t
la main à l’oeuv re , on les en tira. A une heure
apres-midy , nous continuâmes nôtre route
, 8c nous arrivâmes une heure après dans
llIy l i e u , ° H nous trouvâmes des chevaux frais
prêts à atteler. Nous n’avions fait en tout que
18. ajnjerjles, 8c il en falloir faire encore deux
pour, arriver a la petite v i lle de Kowawo^Nous
y paiTâmes la Riv ie re de Belle l^olodu , ou du
Puis Blanc , fur un Pont couver t d’un pied 8c
demy de glace , 8c nous y dînâmes , au fon
D d ij des