ïnJifpofi-
tion de
l’Auteur.
M eft fon
propre Médecin
»
nous approchâmes du V i l la g e à'Ojlrarvrvetsl.
ayant encore fait 46. w<verjles, Nous y donnâmes
â manger ànos,chevaux ; & étant partis
deux heures après, nous arrivâmes fur le mi -
dy à M o f c ow , où trois jours après jean Frédéric
Jyia.es, Maî tre d’E c o l e , ôcLeéteur de l ’Eglife
Luthér ienne, fut ajfaifiné par un Enfeigne A l lemand
, nommé Krajfo , fans qu’i l y en eut
donné aucun fujet .
Je croyois me repofer un peu après un
v o y âge fi pénibles mais le cinquième de Mars,
i l me prit fur le foir une chaleur extraordinaire
dans le co rps , comme une fièvre ch aud e ,
& je paifay une fort mauvaife nuit. Je ne laif-
fay pas de me lev er dès qu’i l fut jour , mais
a v e c une, fi grande foiblefle , que j ’avois de la
p eine â me foutenir. J ’avois outre cela une
toux cont inuelle jour & nuit . Le feu que j ’avois
dans le corps, étoit fi v io l e n t , que r ien
ne pouvoir l ’é te in d re , quand j ’aurois bù c ent
fois par jour. Je prenèis tantôt du l a i t , tantôt
de la biere , & puis de l ’eau b o u i l l ie , avec;
des tamarins & du. fuere ,. dont je m’etois
bien t ro u v e en Egypte 4 & pour me fortifier
l ’e f toma c , je me fervois auili de v in de Rh in ,
ôc d’autres ehofes propres â cela. Je paifay
cinq jours & c in q nuits de cette maniéré fans;
repofer ,. ayant même la nuit une efpece d e
traniport au cerveau. Mes amis trouvant que
DE C o R N E I L t E X.E B r u Y N .
je m’aifoibliifois dé plus en plus , me co n fe i l - 1703I
létent d’appeller un Medeèïn. Je répondis que 24. Février;
j ’étois mon propre Méde c in y que j e eonnoif-
fois mieux ma conftitution que perfonné , &
par conféquent que je fa v o i s bien ce qui m’é-
toît propre ; que j ’étois perfuadé qu’un bon
régime me feroit plus de bien , que tous les
Médecins du monde , la càufe de mon mal ne
m ’étant pas in c o n n u e , outre q u ’ il y avoir déjà
du teins que j ’avois prévu ce qui m’arri-
vo i t . J e repo fà y aiTez bien la fixiéme n u i t , &
les fuivante s , dont je me trouvây fort foulage.
E n f in , après avoir continué un bon r é g i me
dix jours de fui te , je comménçay à prendre
des boitillons plus forts , ôt â manger de
la viande. J ’eus même un foir une pet ite he-
moragie , qui me dég ag ea un peu là fête.
Le on z ième , le Cz a r re v int de Veronis, avec
fa compagnie , & le t reizième il fit décapiter
en fa prefence le Colone l Bodon, dont il a Colonel
été parlé. Cet te exécution fe fit dans la de- de*
meure des Allemands , â côté du poteau , où
i l a v o i t fa i t attacher la hache & l ’épée. L ’En-
fe igne Kraffo fut pendu en meme-tems. En- Kraflbpen.
fuite on fit afficher un A r r ê t , par lequel il é toit
défendu de tirer l ’épé e , fur peine de la v ie .
Le Dimanche , quatorzième du mo is , Mr . EnvoYé de
Caftmir Bolus , Envoy é de Fraude yqui etoit de- m ^ T l ’Au-
puis quelque-tems in co gn i to 1 à M o f c ow , eut dience dtt
in • • Cz^r*
L e ij u n e