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a 7 oz. qu’ils nomment Mietris. Ce Mé t ro p o l i ta in ;
6. fumier, qui reprefentoit le P a t r ia r che , fuivo it imiue*
diatement après le g r an d l iv r e , & tenoit entre
fes mains une grande croix d or , enr ichis
de pierreries , laquelle lui touchoit le front,
de tems en tems , & deux Prêtres, l ’un a d ro i te
èc l ’autre à gauche ,. le foutenoient par-,
deifous les bras. Etant ar r ivez en ce t ordre:
fur le bord de la r iv ie r e , ôt leurs c é rémon ie s ;
aufquelles ils employèrent une bonne demy-,
heure étant a ch e v é e s , le Métropolitain s ap-v
procha de l ’eau, & y plongea par trois fois, la.
croix , prononçant , comme le Patriarche a
accoutumé de faire , les paroles fuiyantes.
S p A C I GOSPODI LUDI TWOYA , I BLAGOSLOWL
d o s t o a n i a TWOYA » C ’eft-a-dire , Dieu con-,
ferrve fin Peuple, & beniffe fin héritage, Ils s’en
retournèrent enfuite, vers le Chateau ; mais;
les zoo. Prêtres, qui avoient précédé ie refte
en a l la n t , ne revinrent pas dans le memeb r -
dre , & fe difperférent prefque tous. C eu x
qui a vo ient des habits Sacerdotaux co n t i nuèrent
à marcher en bon ordre. J ’obfervay
entr’autres, que deux hommes , aifez mal habillez
, por toient une cuve ou un chaudron ,
couver t d’une toile , qu’on ne pouvoit pas
bien diftinguer. C e vaille au étoit fuiv i d une
autre femblable , porté de meme , avec un
pot d’étain rempli d’e a u , laquelle ayant ete
benite
d e C o r n e i l l e l e B r ü y n . ’75
benite fut por tée au Ch â te au , pour en arro- 1701.
fer les appartements & les peintures. Auifi- 6. 7envier-•
tôt que la P roceifion y fut rent ré e , on y porta,
au plus y î t e , tout ce qui a v o i t 1er v y autour de
l ’eau ; 8c j ’ob fe rv ay qu’un Mo fco v i te y enfon
ç a un grand b a l la y , dont il commença à
arrofer les fpebtateurs. Ce t te P roceifion, q u i '
«lura jufques à deux heures après -midy, a vo it
att iré une foule infinie de mo n d e , quimer i -
io i t d’être vu e , quand i l n ’y auroit eu que
c e l a , & qui faifoi t un très bel effet fur la ri-
Vie re , le Château étant fur une éminence
d ’où l ’on v o y o i t tout le peuple jufques fur
les murailles. Lorfque nous voulûmes nous
«en retourner , & qué nous fûmes parvenus à
la porte du Château , il s’y trouva une fi
•grande pre i fe , que nous eûmes bien de la pein
e à nous en tirer , 8c nôtre curiofité penfa
nous coûter cher * outre qu’ il eit dangereux
d e f e tenir fi long-tems dans la neige, {a)
Ce t te Fête fe célébroit autrefois , ave c beaucoup
plus de fo lemn i té , parce que Leurs Ma-
jeftez 8c tous les Grands de l ’Eftat y aififtoient,
Mais le Cz a r régnant a fait de grands chan-
' (4) Adam Olearius parle
d ’une femblable Procef-
fion 3 faite au mois d’A o û t ,
K ij g e -
eftun peu différente 8c n ’eil
pas iî magnifique 3 comme
on peut le vo ir à la pag. 10.
pourbenirlarivieredeMof- 1 8c a i. du premier T om . de
c h a j mais la ceremonie en j fon Voyage.