1 7°5 ;
] 7. Février.
L ’A u teu r
prend congé
du Czar
a Veicmis.
V o y a g e s
les chemins fort mauvais , nous fûmes -oblî*
g e z de nous pourvoir de huit chariots , donc-
nous fîmes ferrer les tories» Le dix-feptiéme
au m a t in , nous prîmes cong é de S aM a je i lé ,
qni nous donna fa main a ba i fe r , & puis nous
embrafla, en nous fouhaitant un bon voyage.»
Elle nous recommanda en mcme-tems d’aller
v o ir quelques mortiers, qui e to ien t fur le bord
de la r iv ie r e , a deux vverjlesde la V i l l e , ce que
nous f îm e s , fans nous y arrêter.. Ils croient
contre une câline., proche d’une g r a n g e , ou
ils a voient ete fondus.Sur le mid y , je reçus ordre
de me rendre encore une fois auprès du
Cza r . Il fe divertiiToit encore à faire v o i le fur
la glace.: fa Barque fut renverfée en tournant
trop f u b i t em e n tm a i s il fe re le va d'abord»
Une demy -heure apres il m’ordonna de le fui-
v r e feul. Il fe mit dans un traîneau de louage
£ deux ch e v a u x , dont i l en tomba un dans un
f lo u , mais on 1 en tira b ien - tn t , l ’autre étant
demeuré fur la glace.. Il me fit aifeoir auprès
de lu i , .en me difan t , Allons ala Chaloupe ; je <~veux
que hjous rvoyie% tirer me bombe, parce^ que njous n y
etie% pas lors qu on les a .déchargées,. Y étant ar ri vez
., nous examinâmes la Chaloupe & la machine
de bois fixée au milieu , où l ’on met le
mortier , qu ©n tourne comme on veut . Le
Bombardier étant p r ê t , on donna le f ig n a l ,
pour a v e r t i r ceux qui étaient dans laPiainey
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . ’ i o j '
de fe retirer. Nous fortîmes alors d e la C h a - 1703.
loupe , & on mit le feu a la fufée. La bombe 1%. Février.
s étant élevée alTezhaut, éclata en tombant.
Sa Majefté eut la bonté de me demander fi je
iouhaitois d ’en vo ir tirer quelques autres , à
quoy je répondis que cela n ’étoit pas nécef-
faire. Je l ’accompagnay enfuite jufques ch e z
Mr . Sleits, & peu après à fa d emeure, qui n ’en
etoitpas é loignée , où j ’eus l ’honneur de prendre
congé de lui: Ce Prince m’embraiTa , &c
me d i t , .comme a l o rdina ire, Dieu uous garde.
Il etoit trois heures après - midy quand je.
revins à mon quartier , d’où je me préparay.
a.partir ince i famment , après avoir fait un pet
it repas. Je remerciay le Con tre -Amira l de;
llhonneur qu’il m’a vo it fait , & dè toutes fes.
h o n n e te te z , &. le Iaiffay en meilleur é tat que
j.c 11e Pavois trouvé, dont j ’eus bien de la jo y e .
C eft un tres-galant homme , fort eftimé de
tout.Ie monde , & part iculièrement du Cza r .
Nous partîmes fur le ioir , & il tomba’dè la’ Départpour
ne ig e pendant la n u i t , & enfuite une p et ite » ' w*’
pluye.^ Le dix-huitiéme au matin , nous nous-
trouvâmes a y&irueverftes de Veronis',nous avions »
crois chevaux à chaque ch a r io t , qui nous me-“
nerent p a r le même chemin que nous étions*
Venus. '
Nous obfcrvÂmes que la plupart dès Ka-
kacks ou Maifons du C z a r , du coté de Veronis),,
é to ie n t -