ÏO V O Y A G E S
*7oi. toutes les b â l i fe s , pour en empêcher l ’entrée
out' aux Suédois , qui a voient paru à fon embouchure
depuis quelques femaines , 6c a vo ient
je t te l ’épouvante de tous cotez . Les A n g lo i s ,
ch a gr ins de ce délay , s’impat ientèrent auiïi,
Sc s’avancè rent vers le matin ave c fix v a i f -
fe au x , dont les deux premiers ayant pareillement
donné contre terre , les autres fe retirèrent.
Mais leurs Pilotes é tant ar r ive z aprês-
mid y , ils entrèrent dans la r iv iere , iuiyis
d ’ un pet i t vaiiTeau de nôtre païs , qui paifa
heureufement fans Piloté , 6c alla mouiller
Prairies, proche des P ra i r ie s , à la faveur du beau temsj
Le terrain y eft rempli de petits arbres , 6C
s’a v anc e des deux co te z , vers la r iviere , en
*. Scptemb. forme de croiiTant. Le deuxième Septembre,'
nous fûmes tous pourvus de Pilotes , à la re-
ferv e d ’un feul vaiiTeau A n g lo i s , 6c nous mîmes
à la v o i le fur les onze heures , faifant
route vers l ’Eit. Nous paiTâmes en plufieurs
en d ro i t s , où il n’y a vo it pas plus de 1 5. à 1 6.
pieds d’e a u , 6c nous vînmes mo u i l le r , furies
trois heures , proche des Pra ir ie s , environ à
fix lieues d’Ar chan g e l , le foin étant encore
entaifé fur la terre. Les A n g lo i s , 6c les autres,
s’ y arrêtèrent aüifi , parce qu’ il 11’eft pas permis
d’approcher plus prés de la V i l le , où i l 1
faut que chaque Capitaine fe rende en per-
fonne. Je m’embarquay pour cela fur les c inq
heures.
M o n t a g n e s K o m i i s L o e f f o u p t