■17° 3-
I i ■ M ay.
Kaskur-
Siefeton.
Tartares
Calmucks.
V O Y A G E S
R i v i e r e , proche de laquelle nous V îme s , au
mi lieu du F-volga , une pet ite Ifle longue &c
étroite , remplie d’arbres-, & qui étoit alors
toute inondee. Enfuite nous rencontrâmes
encore une Barque venant d’Jfiracan, & le Patron
nous d i t , qu elle é toit fuivie de 14. aut
r e s , qui alloient à la Foire de Makaria, dont
on a parle. Il en paiTa une partie à côté de
nous pendant la nuit. Le t reizième nous v î -
mes a gauche la V i l le de K a sk jtrqui eft â 1 ao.
voerftes dtSamara. Elle eft pet i te., &c ceinte
d une muraille de bois flanquée de T o u r s , Sg
a quelques Eglifes de même. Son Fauxbourg,
ou fon V i l la g e , eft à côté , comme il paroît
a fon num. Il y a une autre V i l l e , â;unelieue
d e là , nommee Sieferon, qui eft aifez g ran d e , &
a pluiîeurs Eglifes de pierre. Les Montagnes
de ce quartier-là font arides & fans arbres *
mais elles font bien plus belles un peu plus
avant . T e s Tartans Catmucks font des courfes
d e ce co te - la vers Cafkn, & fefaifiiTent de tout
c e qu ils t ro u v e n t , h omme s , b é ta i l , & c . La
R iv ie r e ferpente beaucoup un peu a u -d e là ,
ent re plufieurs grandes lfles remplies d ’ar-
res-, & le pais e toit ii couvert d ’e a u , q u ’on
a v o i t de la peine à diftinguer 'le Vaiolga. En-
fuite nous revîmes les Montagnes , que la
grande fecherefte,& l ’ardeur du Soleil avoient
toutes brulees, au lieu qu’elles font remplies
d ’herbes
d e C o r n e i l l e l e B r u y n 7 2.63
d ’herbes en d’autres tems. Auflî les Païfans y
fouhaitoient ardemment de la pluye , y trouvant
à peine de quoy paître leur bétail. Nous
paflames enfuite à Sela , au pied des Monta gnes
à Go. rvuerfles de Kaskur. Nous y rencontrâmes
trois grands Stroeks, dont il y en a vo it
un à Sa Majefté Cza r ienne . Ils étoient remplis
de femmes C o fa q u e s , qu’on tranfportoit
a- Cafan , dont Les maris avoient été pendus
l ’année précédente pour leurs voler ic s. On
aura lieu d’en parler dans la fuite. Delà nous,
paflames devant la R iv ie r e de V<vaffiele y vis-
a-yis de laquelle on v o i t le No<-ve Dere<~vene ,
ou le Nouv e au V i l la g e , qui appartient au
Comte de CjoUonjrvin. Nous reftâmes quelque-
rems à l ’ancre pendant la n u i t , pour faire repérer
nos gen-s, qui étoient fat iguez. Lequa -
torziéme nous fî,mes bien du ch emin , parce
que nous avions le v ent en poupe. Il paffa à
cote de nous une Barque chargée de pots ,
qu’on alloit vendre à Aftrâcan. Sur les onze
heures nous paiTâmes à Vvosknpnka, qui eft à
65. milles de Saratofy ou-les Montagnes , qui
font for t efearpées, étoient couvertes de fable
gris & remplies de pierres. Nous y trou-
vames des Pêcheur s , qui donnèrent beaucoup
de bon poiflon à nos gens pour un peu d’eau-
d e - v ie , qu’il n’eft pas permis d’y vendre. Il
y a beaucoup de chênes en ce qu ar t ie r - là.
Nous
1703.
14. M 6 -j.