Ç* Avril.
E lle eft p illé
e par des
L iia te s .
„ d e Verme [a ) pour fe rendre par terre en
„ Sybérie , en traver fant les Montagnes de
„ Vvergotur, mais le dégel qui cont inua ne lui
„ permit pas de le faire : & comme on étoit
„ iur la fin de l ’h y v e r , il fe trouva obligé de
refter quelques femaines en c e t te V i l le , en
.,, attendant que la Kama d e vint navigable . Il
a s y pourvut cependant de tout ce qui étoit
„ nécellaire pour la cont inuat ion de fon voya-
ii ge , £c pour fe défendre .contre les voleurs ,
,,.qui font des courfes en &e,s qu.artiers-là, dont
„ la V i l le de Kaigorod même avoir reiTenti les
„ effets il n ’y a yo it pas long- tems ,
„ Le Gouverneur de cet te V i l le lui racon-
„ ta , qu’on y v i t defcendre un jour , fur le
„ m id y , plufieurs Barques remplies de mon-
„ de, Enfeignes d éploy é e s , tambour bat tant ,
„ s’avançant vers la V i l l e , où elles ne furent
„ pas plutôt arrivées , que ceux qui étoient
„ dedans fautèrent à terre ; que les habitants
ne
{a) La-Capitale d elà Per-
mie , Province lituée dans
la Mofcovie Orientale, s’app
e lle Perma Velifcj , OU 'la
Grande Perma. Cette V ille
eft litu é e , non pas fur la R iv
iè re de Kama, comme M.
Baudrant le dit dans fon
JDiciionnaire , mais fur la
V ifcb o ra , qui fe jette dan s
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la Kama. C e païs eft habité
par les Tartares Czeremif-
fe s , & le Czar y envoyé fou-
v ent en exil les Criminels.
L a Ville de Sohkanskoi eft;
dans la même Province, fur ,
la route de M o fc o w à T o -
b oioska, d’où e lle eft é lo ignée
de 180. lieues. .
d e C o r n e i l l e l e B r u y n ï 521
f i né foupçonnant aucune furprife , en plein
„ jour , & en tems de p a ix , les laifférent ap-
1, procher , croyant que c ’étoient de leurs
„ voifins & de leurs amis , qui venoient des
„ V i l la g e s d’alentour pour fe diver tir ; que
, , ces Pirates mirent le feu à la partie Mér i-
, , dionale de la Vi l le , & maffacrérent de l’au-
, , tre côté, tous les habitants qu’ ils rencontré-
„ rent : qu’ils allèrent enfuite chez les Wai -
„ w o d e s , où ils commirent toutes fortes d’ho-
„ f tilitez , & maltraitèrent au dernier point
„ leurs domeftiques ; & puis s’en retournèrent
„ chargez de b u t in , fans aucune oppofition ;
,, qu’on apprit enfin , que c ’étoient des vaf-
, , faux de quelques Seigneur s, à l’obéïffance
„ defquels ils s’ étoient fouf traits, pour corn-
„m e t t r e toutes fortes de br igOandOages ; ôc
i , qu’on en a vo i t pris quelques -uns , qu’ou
, , avoit fait exécuter pour fervir d’exemple
, , aux autres. Cela l ’obligea à fe pourvoir d’ar-
, , m e s , & à fe tenir fur fes gardes.
„ Il en partit le vingt - troif iéme A v r i l , que
, , la. Kama Ce trouva navigable , &c arriva heu-
, , reufement le vingt-feptiémeàSo/i^awr^oi, (a)
,1 U
( a) Cette Ville, eft nommée
, dans les Cartes de M.
de l ’Ifle, S.ol:dmsi^ata ; ce que
je remarque fouvent , afin
que ceux qui voudront fui-
vre cette route, ces Cartes,
qui font les plus exactes que
nous ayons de ce p a ïs , n’y
foient pas embarraffez.
Tom. III. S f
Solikamsc
k o i.