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1691. „ d ’adrefTe, avec un renard iî rufé, fit noircir
c-. Ai.Ht. fon chien blanc , afin que ie renard ne le rer
^connût pa s , 6c étant retourné dans les bois,
„ ce chien ne manqua pas.de le découvrir ; 65
„ en f in le renard , qui le prenoit pour un des
„ premiers , s’en étant approché pour joüer
avec lu i , celui-cy prit fi bien fon rems qu’i l
£ s’en faifit, à la grande farisfaétion du Païfan*
qui vendit fa peau cent Rubeh. Il faut re-
„ marquer qu’an trouve allez de renards qui
A ne lontqu ’à demi noirs, mêlez de gris» mais
on en prend rarement de ceux qui- font en-
,, tierement noirs. Quant aux rouges , ils y
Defcription » abondent. Ce païs produit auifi quantité de
des loutres. j} loutres 6c de biévres. Les premiers ne v i -
„ v en t que de proye , 6c font de dangereux
„ animaux. Ils fe perchent fur les arbres, com-
, me les Luxes, d’où ils ne .branlent pas;, juf-
„ ques à ce qu’il y paife des élans, des cerfs,
„ des daims ou des lièvres , fur lefquels ils s’é-
,, lan c en t , 6c ne les quittent pas qu’ils ne les
„ a y e n t terraffez , 6c percez à coups de dent*
„ enfuite dequoy ils les dévorent.Un des Wai-
,, wodes, qui en gardoit un envie', le fit lan-
, ,c e r dans la Riv ie re , 6c mit deux chiens à fes
fj trouifes. Celui-cy fe trouvantpourfuivi, s’é-
„ lança fur la tête du premier, qu’ il tint'fous
„ l ’eau jufques à ce qu’ il l’eut fuffoque -, 6c
„p u is s’ avança vers l ’autre ", qui n’en aurait
«pas
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a/pas été quitte à meilleur marché, fi l ’on ne
„ f û t venu à fon fecours. 6. Août.
„•On y fait des contes extraordinaires, 8c
f ,qui n’ont aucune vray-femblance, des bié- Des biê-
», v r e s , qui ont leurs tanières, le long de cet- vres-
„ t e Riv ie re , dans les endroits les moins fréq
u e n t e z , ôc où il y a plus de poiifon, qui eft
„ le u r nourriture ordinaire. On prétend que Actions in-
5,ces animaux- là s'attroupent par couples «oyahles
„ a u Printems , 6c font une forte de voifina- maux-ià.n
,»ge. Qneniuite ils font des prifonniers de
„ le u r eijpece, qu’ils traînent dans leurs tanie-
„ re s , pour leur fervir d’efclaves ; qu’ils abatt
e n t des arbres, en les rongeant par le pied,
» 6c les traînent vers leurs demeures , où ils
», en coupent des branches d’une certainelon-
„ gueur , dont ils fe fervent pour enfermer les
», provifions qu’ils font pendant l ’é t é , vers le
» tems que leurs femelles font leurs petits. Ils
», ajoùtent qu’enfuite de cela ces animaux s’af-
„ femblent une fécondé fois , 6c qu’après avoir
», abattu un arbre, qui a quelquefois une aul-
„ ne de tour, ils le réduifent à la longueur de
», deux bralTes , puis le traînent dans l'eau juf-
»> ques à leurs tanières -, devant les trous def-
■»» quelles ils le redrelfent dans l’eau à la pro-
» fondeur d’une aulne, fans que cet arbre tou-
>, che le fonds, 8c le pofent dans un équilibre
,,fi jufte, que ni la force du vent ni celle des
T o tn.U L X x „vagues.