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* 9- ftulltt.
R iv ie r e
d’A ta tiia ei.
. V O Y A G E S
Nous no-us remîmes en chemin à mînuïty,
8c nous arrivâmes une heure après dans les
Montagnes couvertes d’arbres. A la pointe
du jo u r , nous paifâmes un chemin étroit 8c
efcarpé * où nous fûmes ob l ig e z de mettre
pied à terre 8c de mener nos chevaux par la
bride;. Lorfque nous fûmes defcendus. dans la.
P la in e , nous traverfâmes deux fois la R i v i è re
¿ ’Atatjtaei, ou 1 a RinjierePaternelle, qui fe je t te
dans la Mer Cafpienne. Nous trouvâmes^,
fur le fommet d’une Monta gne , un étang
remply d’eau y autour duquel fe tenoient un
grand, nombre d’oi feaüx , 8c enfuite une four-
ce d’e au , qui fort d’une Monta gne , 8c forme
un petit canal. C ’eû une branche de la R i v
i è r e , que nous avions traverfée deux fois le-
|our p ré c éd en t , 8c que nous paifâmes pour la.
troihéme à g u é , lafecheref fe a y an té té grande
depuis deux ans. Sur les huit heures , nous
trouvâmes à gauche un grand CardVanferai de
pierre démoli,, 8c un Cimet iere à c ô t é , avec-
pluûeurs Tombeaux d’Arabes 8c de Turcs..
Nous fîmes alte un peu au - delà dans une
P la in e , à côté d’ün ruif leau, à quatre lieues
d’un petit lieu nommé Rajàraty où quelques
Arabes avoient dreifé des tentes. i l fallut env
o y e r chercher des rafraîchiiTements a. une
lieue de- là.
Nous nous temîmes,e.n chemin , à deux heu*-
■ - - res
d e C o r n e i l l e l e B r u y n î 4S3
ires après minuit , montant 8c defeendanteon-
t inuellement des Mo n ta gn e s , 8c nous traver fâmes
une R i v i e r e , que les Turcs nomment
Oroetfa , c'eit-à-dire , la R iv ie r e feche :'elle
l ’étoit effectivement a lors , 8c quelquefois même
en été; ainfî c ’eft plutôt un T o r ren t qu’une
R iv ie r e . Nous en t en d îm e s , vers le matin ,
des faifans dans les Mo n ta g n e s , où l ’on trouv
e auiG des lièvres 8c pluiieurs fources. Le
dernier jour du m o i s , nous nous arrêtâmes
dans une grande Plaine pierreuiè , entourée
de Rochers , où nous trouvâmes dix tentes
d ’Arabes , qui nous fournirent du lait , du
beurre frais , des oeufs, Sc d’aflez bonne,eau.
Nous y tuâmes un mouton , que nous avions
apporté d’A f t r a c an , 8c fîmes bonne chere.
A deux heures du ma t in , nous pourfuivî-
mes nôtre v o y a g e , par des Montagnes pier -
reufes, 8c nous nous trouvâmes à la pointe du
jo u r , proche d’une Fontaine nommée Borbee-
lagh 1 auprès de laquelle il y a v o i t plufieurs
Arabes fous des tentes , dans un lieu où les
herbes étoient toutes brûlées par l ’ardeur du
Soleil 8c la grande fechereiTe. C ’étoit le pre mier
jour d’ A o û t , 8c nous ne fîmes ce jour-là
que trqis lieuës ; car il eft bon de fçavoir qu’on
ne peut fa ire , pendant les grandes chaleurs,
ave c les chameaux, plus de 5. à 6. lieuës en
2.4. h eu r e s , outre qu’il faut que les Caravanes
P p p ij s’ar-
R iv ie r e fe che.