ï 701.
¡. Juin.
Cloche pesante.
Pluiîeurs
Cloches.
1 Z 4 V o y a g e s
qui eft devant la Cour. Ce Château , où le
C z a r ne demeure jam a i s , eft bâty de pierres
maftives , ce qui en rend l ’intérieur fort ob-
fcur. Le Patriarche y fait fa ré iîdence , Ston
y t ient toutes les Chancelleries ou Cours de
J u f t ic e , qu’on nomme Prikaes. Les p rincipaux
Seigneurs de la Cour y avoient aullî quelques
maifons | que Sa Ma je f té s ’eft appropriées depuis
peu , à la réferve d’une feule. Sur le milieu
de la grande Cour , qui eft entourée de
Bâ t imen ts , on v o i t une T o u r , nommée Irum
V<-veiike, ou grand jean, o ù eft la grande Clo ch e ,
qui tomba au tems de l ’Incendie de l’an 1701.
& fe fendit. On prétend qu’elle pefe 1.66666*
livres,poids de Hol lande,ou 8000. Poet, 8c chaque
Poet 3 3. livres de nôtre pais. Elle fut fon.-
duë fous le Ré gn e du Grand D ue Gudenou. On
monte au l ie u , où elle étoit fufpenduë , par
108. d e g r e z , 8c on la v o i t encore à l ’endroit
ou elle eft tombée. Ce t te C lo ch e eft d’une
grandeur prodigieufe , & marquée fur le bord,
en d eh o r s , de caracSteres Ru f l ien s , avec trois
têtes en bas r e l ie f d’un côté. En montant encore
3.1. degrez , on trouve huit autres- C lo ches
fufpenduës dans les croifées des fenêtres
ffe cette T o u r , & n eu f autres 30. degrez au-
deffus de c e l le s - c y , fufpenduës de même , les
unes plus grandes que les autres. Du haut de
c e t te Tour on vo i t la v i lle avec avantageuse
d e C o r n e i l l e l e B r u y n . 1 1 5
le grand nombre des Eglifes de pierre dont 1702..
elle eft remplie, Les Dômes Se les Clochers de 5-
quelques-unes font d o r e z ,. ce qui fait un très-
bel e f fe t , lorfque le foleil donne deffus : mais
il n’y a rien de il magnifique que l ’Eglife de •
Saboor. Il y a outre c e la , dans la même V i l le , L ’Eglife cî&
plufieurs beaux Bâtiments de pierre , 8c l ’on Saboor*
travaille prefentement à la conftruétion d’un
nouvel Ar fenal , & aune grande loge de bois-, hiouxeÎAf'
devant la Porte S. Nicolas,poux y reprefenter fenal.
des pièces de T h é â t re . On a même déjà fait
venir pour cela des Comédiens de Dantz icic, Comédiens,
qui ont reprefenté quelques pièces cet hy Ver,
â l’H ôtel du défunt Général le Fort. Les Rui- imitez pa#
i iens ont déjà tâché de les imiter , & en ont
fait un petit affay , qui n’eft pas grand’ chofe
à la v é r i t é , comme on peut bien fe l ’ ima g i ner
.Cependant il eft certain que cette N a t io n Leur génie-
ne manque pas de génie , outre q u e l le aime
à imi te r , foit bien ou mal. Lors même qu’on,
les fait apperçevoir de quelques belles manières
, fort différentes des leurs , ils a vouënt
f r an ch em en t , qu’elles v a len t mieux que les-
leur s , qui ne laiffent pas , d i fen t - i ls ,. d’être;
bonnes.
Après avoir parlé de ce t te première partie'
de la V i l l e , je pafie à la fé con d é , qui fe nom- sèconJé-
me Kietay Gorod , 8i eff environ au milieu de K j J
la V i l le l e l le eft. ceinte d’une hauteniuraills
du