Château
d’Argum.
4J-<T V o Y A G E S
a, fidelles. Les deux autres fe font mis fous Fa.
„p ro te c t io n de ce P r in c e , parce qu ils crair-
„•gnent les Kàlmuques ¿-Si fur-tout le Prince,
W Bûfuchtur chdn v qui leur fit beaucoup de mal
„ 'en 1688. Sc 1689.
„ Mais il faut retourner aux Frontières de
,/Sa Majefté Czarierine , fis en premier lieu à.
„ l ’Eft du Château d’y^rg«wyfitué â l’Oüeft de
la Riv ie r e de ce nom. Il y a une Garnifon
„R u f l ie n n e , & les peuples , qui habitentaux
„ environs font K^onni-Tungups, tributaires de.
„ ce Prince. Ils font belliqueux^ & peuvent
„ mettre 4000-. hommes1 en campagne en ce
„ quartier-lâ bien montez , fis armez d’ arcs,
„ f is de flèches. Auifi les Mongoles n ’oferoient
jiy* ^ai re dès e o u r fe s j i f ic e n eft la n u i t , a la:
dé robée , pour enlever des chevaux & du be-
„ t a i l . Ils s’habillent en h y v e r de p e a u x , ©u;
„ plutôt de toifons de mouton , fis portent des
. „b o t t in e s â la Chinoi fe. Leurs bonnets ont
„ une bo-rdure de fourure large , qu’ ils hauf-
„ fent Si ba i f fen t , félon le tems qu’ il fait y'Ss
„ ils ont une ceinture garnie de fe r , large de
„ quatre d o ig t s , ave c une flèche qui leur fert
„ d e flûte. Ils von t têtenuë-, 8s rafez en e t c ,
„ n’ayant qu'une trefle par der rière, à la C h i—
„ noife y fie portent-un habit de toile bleuë de
„ la C h in e , piquée de c o t t o n , fans chemife.
„ A u r e f t e i l s ont naturellement peu de ba i -
TtiBgufès,
& Leurs forces.
Heur habit
lement.-
B E C O R N E X L E E L E Ï Ï R U Y N . 4 5 7
^,,be , le vi fa g e affez la r g e , fis reiTemblent aux 169
„Kàlmuque s .. - >• janvier-
„L o r fq u e leurs provifions commencent à ^Leurchaf-
„ b a i f fe r , ils v o n t , par Hordes , à la chaife du
„ ce,rf fis. des Rennes , qu’ils enferment dans un
„ c e r c le , 8s en t irent en grand n omb r e , qu’ils
„ par tagent entr’eux y-car il arrive rarement
„ qu’ils manquent leur coup. Leurs femmes
„ font,-â peu p r è s , vêtuës comme eux y & la
„ feule différence qu’on y trouve eft- qu’elles
„ ont deux erefTes de cheveux , qui leur pen-
j dent fur le fein , des deux cotez de la tête»
„ L a pluralité des femmes leur eft permife *
pourvu qu’ils les. puiifent entretenir y & ils
f . a, r e • c 1 Leur crm- ^ e s a ch e t ten t r lans le met tre en peine n eL- yance>
„ les ont étépoifedées par d’autres. Ils c ro y en t
„ qu’il y a un Dieu au C iel „auquel ils ne rend
e n t cependant aucun honneur r fis ne lui
addreifent aucunes prières. Quand ils veu-
„ lent confulter leur Sditon, ou Magicien,pour
„ favoir s’ ils auront du f u c c è s i l a chaiTe ou
, , dans leurs courfes „ ils le; v o n t trouver pen-
„ dant- la n u i t ,, en ba t tant de la caifte r fis lots
„ q u ’i l s v eu len t fe d iv e r t i r , i ls . font d e l ’ Arok. Leur.dires-
„ d e lait de c a v a le , qu’ ils laiifent aigrir , fis tliremeBt'
„ puis le diftillent à deux ou trois repa ies , en-
„.tre deux pots de terre bien bouchez , avec
„.un petit tuyau de b o i s , fis cela fait une bon-'
, ,ne.eau-de-vie , de laquelle ils fe faoulent
„ ju iq u ’ â;