Oiieau extraordinaire*.
* L e p c i >
iignifiecuil-
lier- .
toutes fortes de rafraîchiffements * me pref-
fant toujours de lui dire en quoy i l pour-
roi t me rendre fervice. De toutes fes offres,
je n’accepcay que de la biere; parce qu’on n’en
pouvoir trouver de femblable à la fienne pour
de l ’argent i Ôc il ne manqua pas de m’en e n v
o y e r une bonneprovi i îon. Comme il n’igno-
ro i t pas que jeldevois relier qu e lque - temsen
c e t te V i l l e , il me pria de faire fon portrait Sr
c e lu i de fon f ils, ce que je ne pus luirefufer .
Il faifoi t au i ï i jd e fon cô té , tout ce qu’il pou-
v o i t pour m’obliger . Il me fit p r e f e n t , entre
autres chofes , d ’un bel oifeau , qu’on a vo i t
t iré dans la Plaine & qui v iv o i t encore. Il
reflembloit aifez à un h é ro n , par le corps &
par les pieds ; mais nullement par la tête ,
qu’ il a vo it parfaitemens b e l le , auffi-bien que
le bec. Il avoit une houpe blanche & pointu
e ; le~bec n o i r , lo n g de dix pouces , & larr,
g e d’un pouce & d em i , dont le bout reflem-
bloit à deux cu i l l ie r s , a v e c une petite tache
jaune. On le nomme * Lepelaer, & Colpetje, en
Langue Ruffienne. Il s’en trouve d e iemb la -
bles en P e r fe , à ce qu’on d i t , qu’on y n om me
Goli J’en ay gardé la t ê t e , dont oh trouv
e ra le deffein à fon num. Il y a auiïi des hérons
en ce pa ïs - là , qu’ils nomment ‘ t Kepoere.
Ils font de différentes couleurs , blancs , &ç
viole ts comme les paons , gris ou noirs. J ’en
aY,
m
d e C o r n e i l l e i ï B r u y n ? 303
a y deffiné u n , le col racourcy , qu’on v o i t à ' 170.3?
fon num. v e-T»»»*
J ’allois fo u v en t , accompagné du Capi tai - Manière da
ne V<-vagenaer, vif iter le quartier des Tartares, j lvrrtareSeS
qui n’eft qu’à trois ou quatre w e r fie s de la
V i l le . Ils campent par troupes ;, chaque Fa-
,mille féparée , ôc à quelque diftance des autres.
( a ), Leurs tentes font faites comme des-
cages de per roquets, hormis qu’elles ne font
pas fi élevées à propor t ion, formées de lattes-
de trois à quatre pouces de l a r g e , couvertes-
de feutre , de poil de chameau ou de cr in de;
ch e v a l . Il y en a qui ne defcendcnt qu’à un
pied ou deux de t e r r e , & qui font entourées-
de chaume. Les plus confidérables ont outre;
cela une impériale ou couverture de toile ; Sç
toutes une ouverture par en h au t , p our en la i f -
fer fortir la-fumée, avec une perche au m ilieu,
qui paffe quatre à cinq pieds au-delà-Ils at tachent
au bout de cet te perche une efpece
de;
(a) Quoy que ces T arfares
foient fujets du Czar ,
ils ne lui payent point de
tribu t 8c ils ont un C h e f
de leur Nation. M ais ils fon t
©hligez de- fervir dans les
Armées de Mofcovie en
Quand la guerre efï finie ,,
on leur ôte leurs armes»-.
excepté pendant les grandes ;
gelées,où ils courroient rif-
qùe d ’être pillez par les autres
Tartares leurs Ennem
is , qui viènnent fur la
tems dé G u e r re , 8c le Czar i glace , jufqu’à leurs Hordes«-
leu r fournit des armes. [