*703, de diftance l ’un de l ’autre , a v e c des joüeurs
j . Ao&t. d ’inftruments à coté d’eux. Lors q u ’on fut arr
iv é au Jardin , le Chan , 8c les Seigneurs qui
l ’a c comp a g n o ien t , defcendirent de cheval à
la porte de devant . Il s’y couv r i t dèJfa Robe
R o y a le j.&.remonta à cheval,une demy-heure
aprè s , 8c s’en retourna à la V i l le dans le même
ordre qu’ i l étoit venu. Ce t te Ro b e étoit
affez longue 8c de b ro ca rd-d’or 4 8c i l avoit
fur la tête un bonne t d’or en gui fe de Cou ronne.
C e t te C a v a lc ad e étoir ac compagné e
d’un g ran d nombre d e valets à ch e v a l -, qui
v o l t ig e o ie n t fur les a i le s , a y an t un Bfaljan ,
ou bouteille à -tabac à la main droite , pour
le fer v ic e de leurs maîtres; Ces bouteilles font
de verre , garnies d ’or ou d’a rg en t par le haut»
8c d’une grande propreté. Quelques autres do-
meftiques po.rtoientun pet it chaudron , rem-
p ly de feu à l ’arçon de leurs Telles , pour al-’
fumer les pipes de leurs m a î t r e s , qui cependant
ne s’e,n fer v iren t point en c e t teo c ca f ion .
Peut-être par refpeêt pour le C h a n , c e qui eft
fort à rema rque r , puifque la plupart des Peuples
du L e v ant &,le s Perfans fur-tout,ne fçau-
roient paiferun moment fans fumer, Plufieurs
de ce? Seigneurs ,fe diver t irent en chemin en
fe dardanxl’^ w e r , qui eft une e fp e c é d e c a n e ,
pu de bâton â deux b o u t s , ce qui fait un de
leurs principaux exerc ices. T o u t le monde
étoit
d e C o r n e r d e l e B r u y n . 4 8 9
¿toit accour u hors de la V i l le , pour v o ir c e t te
Ca valcade 4 lés uns-à p ied , les autres à ch e val;
fpeétaeleaiTez agréable, par la grande v a riété
des ob je t s , par le g ran d nombre de V i l lages
dont le païs eft r em p ly , & par les beaux
J a rd in s ,q u ’on v o i t de tous cotez . A v a n t de
prendre fa R o b e , le Chan fe couv r i t du bonnet
d’o r , dont on v ien t de parler ; il é to i t g a r -
n y de pierres pré c ieufe s , fermé par en h au t ,
8c porté â cheval devant lui â une petite diftance.
On prétend que c e bonnet reprefente
les Armes du Prophète J ly , qui enpor toi t un
femblable. Le Chan ,1’ôta , après a vo ir mis fa
R o b e , 8c on le porta devant lui , comme on
■ a vo i t fait en venant . O n employa deux heures
de tems à cette Ca v a lcade .
Il tomba de la pluye fur le fo i r , & elle cont
in ua jufques au lendemain vers le midy ; ce
qui rendit les chemins fi mauvais,que les chevaux
a vo ient de la peine à y paifer : mais il
fit très-beau, depuis le feptiéme j ufques au di-
'x iéme de ce mois. Nous ne laiiTâmes pas d’avo
ir un tremblement de te r r e , qui ne fit aucun
ma l , fi ce n ’eft qu’ il ob lig ea bien des gens
â coucher en rafe c amp a gn e , de crainte que
leurs maifons ne fe renverfaiTent fur eux.
Le onz ième ,je deflînay.la V i l le fur une Mon tagne
, qui eft au Sud, â l’ endroit où elle para
î t le plus , comme on la v o i t au aura, 1 j . LI-,
Bonnet magnifique.
Situation:
de Samachi.